Les VINDICATRICES
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Tifni
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MessageSujet: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 16:38

La druidesse était vêtue d'une tunique blanche, vaporeuse, presque transparente. Elle était allongée sur un sol rude, abandonnée, seule... Elle voulut se redresser, mais elle n'en avait pas la force. Qu'est-ce qui l'empêchait de bouger ? Elle ne le savait pas, mais la moindre tentative de mouvement lui arrachait un gémissement de douleur. Pourtant, nulle entrave ne semblait l'immobiliser !

Elle se força à ouvrir les yeux : le soleil était si vif qu'il lui faisait mal et sa chaleur l'étouffait. Elle était bouillante et pourtant elle ne croyait pas avoir de fièvre. Pas un souffle de vent, pas une brise ne venait rafraîchir sa peau. Ses cheveux collaient à ses tempes et sa transpiration plaquait son vêtement sur elle.

Que faisait-elle ici, seule ? Où était-elle ? Elle regarda autour d'elle, mais à perte de vue, elle ne distinguait qu'un sol uniformément grisâtre, sans repère particulier. Pas un nuage dans le ciel pour l'aider, pas une plante, ni un caillou pour lui donner un indice. Elle était dans un vide angoissant, seule...

La panique commençait à s'emparer d'elle. Une angoisse sourde montait dans ses veines, accélérant les battements de son coeur. Des pas... Des pas résonnaient mais elle ne voyait pas à qui ils appartenaient. Ami ? Ennemi ?

Un énorme effort de volonté pour se retourner, mais rien n'y fait. Le pouls s'accélère encore, son coeur va exploser... Soudain, à ses côtés, une présence...

Ses yeux sont brouillés, elle ne le distingue pas... Une silhouette à ses côtés, accroupie, et une main qui s'approche d'elle et... se pose sur son front, descend sous sa nuque... Des doigts agrippent sa nuque et serrent. Elle veut hurler mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle veut se débattre mais ne peut pas lutter...

Une bouche approche de son oreille et l'homme parle, d'une voix profonde, comme sortie d'outre-tombe :

- Et bien, ma druidesse préférée... C'est comme ça que tu te débarrasses de mes cadeaux ? Ce n'est pas gentil, ça... Ma plus belle oeuvre, que j'avais gardée juste pour toi. Pourtant, c'est bien toi qui me l'avait demandé... Non ? Oh ! J'ai mal interprété tes paroles peut-être... Une vengeance se paie toujours, tu sais. Mais tu n'as rien compris. À trop vouloir jouer avec les dieux, on finit toujours par s'en mordre les doigts. Et tu es loin d'avoir payé le prix encore...


Dernière édition par Tifni le Mar 2 Aoû - 16:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 16:39

Tifni se réveilla en sursaut, assise sur son lit. Son corps était trempé de sueur et elle était toute entortillée dans les draps. Elle ne savait pas si elle avait hurlé. Apparemment non : Dobermann était toujours endormi à ses côtés. Pelotonné sur le côté, un bras pendant hors du lit, son homme semblait paisible et sa respiration régulière. Elle se dégagea tant bien que mal de ses couvertures et s'assit sur le bord du lit, se prenant la tête entre les mains.

Une semaine qu'elle faisait le même rêve... Toutes les nuits ! C'était si angoissant. Elle n'avait pas voulu y prêter attention : pour une fois dans sa vie, elle était si heureuse ! Dob était devenu son époux et ils ne se quittaient plus. La disparition de la démone l'avait laissée apaisée, totalement, et elle avait repris confiance en elle. Son homme était tellement adorable, tellement plein d'attentions, comme elle n'en avait jamais eu, que rien n'aurait pu faire une ombre à son bonheur... Du moins jusqu'à la semaine passée !

Les cauchemars avaient recommencé, comme avant. Toujours le même rêve qui se rejouait dans sa tête. Et l'appréhension qui commençait à la gagner, le soir, en se couchant. Elle n'en avait touché mot à personne, pensant que les songes allaient passer d'eux-mêmes... Mais il fallait se rendre à l'évidence. Les nuits se succédaient et le cauchemar ne lâchait pas ! Elle soupçonnait de plus en plus que ce n'en était pas un, d'ailleurs. Les druides avaient en effet la faculté, parfois, de faire des rêves prémonitoires ou de recevoir des messages des divinités pendant leur sommeil. Le phénomène était bien trop récurrent pour être naturel, à son avis. Quelle attitude fallait-il adopter ?

Elle se retourna, posant une main sur le lit, et regarda en direction de son mari : comment pouvait-elle troubler la sérénité qu'ils avaient acquis l'un avec l'autre ? Fallait-il lui en parler ? Il remua dans son sommeil et se retourna vers elle, lui saisissant la main, comme s'il avait senti sa détresse. Elle sourit tristement : évidemment qu'il fallait lui parler de ses cauchemars ! Il lui en voudrait de lui cacher ses déboires nocturnes... et lui rappellerait qu'ils étaient mariés et devaient se faire confiance. Elle attendait la même attention de sa part. Soupirant, elle dégagea doucement sa main et se leva, jetant un oeil par la fenêtre.

- Je lui expliquerais tout demain matin ; mais rien ne nous oblige à être réveillé tous les deux en plein milieu de la nuit... Autant le laisser dormir en paix jusqu'au matin, pensa-t-elle.

Elle enleva sa tunique trempée de sueur et approcha du broc d'eau posé dans la pièce attenante à la chambre. Elle passa un peu d'eau fraîche sur son corps pour enlever les traces physiques de son rêve et s'observa dans le miroir. Ses yeux avaient retrouvés leur éclat d'avant : elle avait de nouveau le regard pétillant, mais de légères cernes apparaissaient depuis quelques jours, faute d'un sommeil réparateur. Si son visage avait retrouvé la joie depuis peu, cette nuit, il lui semblait encore bien triste. Sa peau avait un peu bruni au cours du périple que Dobermann, Tamara et elle avaient effectué. Il ne lui restait aucune cicatrice là où la démone avait failli l'avoir, grâce à l'intervention de Gaïa. La pierre de larme que Dob lui avait offerte reposait sur sa peau, à la naissance de ses seins : elle ne l'avait jamais quitté depuis qu'il la lui avait offerte, le soir où elle avait fait connaissance de sa dragonne. Sa chevelure brune tombait en cascade sur ses épaules, un peu ébouriffée à ce stade de la nuit. Elle se saisit d'une brosse et commença à la passer dans ses cheveux, en un geste régulier, un peu hypnotique. Ses pensées suivaient leur cours : elle réfléchissait à son rêve.

Le message était divin, elle en était certaine. De quel cadeau pouvait-il bien parler ? Pourquoi disait-il qu'elle avait joué avec les dieux ? Sa voix lui faisait froid dans le dos. Que lui voulait-il ? Fallait-il ignorer son message ? Elle fit une moue à son propre visage qui lui répondit dans le miroir. Ignorer le danger n'était pas dans son tempérament. Elle avait déjà fait l'erreur de baisser les bras face à l'adversité une fois, elle n'était pas près de recommencer. Surtout maintenant qu'elle avait quelqu'un à aimer et avec qui elle voulait profiter de tous les instants de bonheur que la vie voudrait bien leur accorder.

Soudain, une pensée fit jour dans son esprit. Il fallait qu'elle consulte les grimoires que Baron gardait dans la bibliothèque. Il y aurait certainement des références aux dieux qu'elle ne connaissait pas encore et cela pourrait peut-être l'aider à comprendre. Reposant la branche sur le bord de la table, elle retourna dans la chambre, toujours silencieusement pour revêtir une tunique propre, qu'elle ajusta avec une ceinture dorée. Pieds nus, elle ouvrit la porte sans bruit et gagna le couloir. Tout dormait dans le manoir, et elle n'avait pas spécialement envie de croiser du monde. Heureusement la bibliothèque était située juste à l'étage au-dessous.

En entrant dans la pièce, elle leva les yeux au ciel : comme à leur habitude, les vindicatrices qui étaient passées par ici avaient tout laissé en plan sur les tables, voire même par terre pour certains documents... Quand allaient-ils comprendre l'utilité d'une bibliothèque bien ordonnée ? Soupirant, elle débarrassa une table et fit un peu de classement. Elle sourit soudain en se disant qu'elle avait bien compris leur manège : ils aimaient bien la faire rager et savaient le plaisir qu'elle prenait à fureter au milieu des grimoires et des parchemins... Une fois un espace correct dégagé pour qu'elle puisse s'installer, elle se saisit d'un ouvrage sur les divinités d'Alidhan. Le grimoire était énorme et elle eu du mal à l'amener à sa table.

Elle commença à le feuilleter puis se ravisa. Quitte à passer une partie de la nuit ici, autant le faire dans les meilleurs conditions ! Elle ressortit, traversa la cour à la lueur de la lune, et pénétra dans la taverne, déserte à cette heure-ci. Elle se prépara une infusion de Chamallas verts et regagna la bibliothèque, sa tasse fumante à la main. Elle déplaça le fauteuil dévolu à Baron, plus confortable que les autres sièges : il ne lui manquerait pas, pour le moment et elle n'avait aucune raison de s'abîmer le dos sur des chaises dures juste pour le plaisir !

Elle commença à lire le grimoire, s'arrêtant sur les descriptions des divinités, parfois complète, souvent parsemées de blancs, dus à la méconnaissance qu'on en avait au jour d'aujourd'hui. Il y avait de nombreux dieux sur Alidhan et beaucoup d'entre eux n'étaient plus célébré depuis de nombreux siècles, tombés dans l'oubli par manque de fidèles. La druidesse avait renié les dieux pendant bien longtemps et avait oublié les enseignements de ses ancêtres. Elle redécouvrait petit à petit les préceptes divins et cette lecture ne lui ferait de toute façon pas de mal. Le temps passait, sans qu'elle relève le nez de sa lecture. Elle avait fini blottie dans le fauteuil, ramenant le grimoire sur ses genoux, comme quand elle était enfant et qu'elle allait emprunter les ouvrages pour les grands...

Soudain, elle se rendit compte que le jour s'était levé : les bruits du manoir étaient revenus et elle sentait du mouvement tout autour d'elle ; la lumière avait changé également et les torches qui l'éclairaient étaient devenues inutiles. Il fallait qu'elle remonte et qu'elle parle à Dobermann... Les yeux perdus dans le vide, elle ne se décidait pas à se lever, l'ouvrage posé grand ouvert sur ses genoux. Une voix dans son dos la fit sursauter...

- Altisa, Vinusa, Gremald, Grifuni... Que lis-tu là, ma druidesse ? Est-ce une heure pour venir faire de telles lectures ?

Dobermann se pencha pour l'embrasser dans le cou, l'emprisonnant entre ses bras. Il lui parla à l'oreille :

- J'étais tout seul quand je me suis réveillé, j'avais froid et tu n'étais pas là... Alors je suis venu voir où je pouvais bien te trouver... Tu travailles ?

Tifni ferma les yeux, appuyant sa tête contre le torse de son loup... Elle se sentait si bien quand il était là, avec elle. Elle allait devoir briser cette sérénité ! Soupirant, elle lui montra un siège, juste à côté d'elle.

- Mon loup, j'ai quelque chose à te dire... Depuis quelques nuits, je fais un rêve... Plutôt un cauchemar étrange. Je ne voulais pas t'en parler, pour ne pas t'inquiéter mais il persiste et j'ai peur que ce ne soit une prémonition ou un message... Ça m'a encore réveillé cette nuit donc j'ai voulu consulter cet ouvrage pour essayer d'en savoir plus...

- Explique-moi tout ! Je t'écoute...

- Dans mon rêve, je suis allongée à terre, immobilisée sur une étendue dure. Il fait chaud, extrêmement chaud ; il n'y a aucun abris, rien, ni animaux, ni végétaux... Un homme arrive, je ne vois ni son visage, ni à quoi il ressemble. Il me parle... Ses paroles me hantent... Il dit :
Et bien, ma druidesse préférée... C'est comme ça que tu te débarrasses de mes cadeaux ? Ce n'est pas gentil, ça... Ma plus belle oeuvre, que j'avais gardée juste pour toi. Pourtant, c'est bien toi qui me l'avait demandé... Non ? Oh ! J'ai mal interprété tes paroles peut-être... Une vengeance se paie toujours, tu sais. Mais tu n'as rien compris. À trop vouloir jouer avec les dieux, on finit toujours par s'en mordre les doigts. Et tu es loin d'avoir payé le prix encore...
J'ai peur qu'on ait affaire au dieu qui a répondu à mon appel, lors du massacre des brigands, celui-là même qui a laissé la démone entrer en moi... J'essaie de trouver de qui il peut s'agir, mais je sèche pour l'instant... Qu'en penses-tu ?
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 21:47

Dob examina le gros grimoire qu'elle avait sur les genoux. Il avait entendu parler de ces ouvrages rares, mais n'en avait jamais regarder un, ni même eu l'occasion d'en prendre un dans ses mains. Ce que sa douce venait de dire était lourd de sens, car cela voulait dire qu'ils n'étaient pas au bout de leur peines, et Dob ragea intérieurement, lui qui espérait avoir beaucoup de temps pour prendre soin de Tifni, et lui donner le temps de guérir doucement de ses blessures intérieurs...

Mais non, il fallait qu'une divinité fasse encore du caprice, qu'elle s,en prenne à quelqu'un qui avait réussi un exploit. Dob commença à croire que les dieux pouvait être jaloux, et beaucoup plus que lui pouvait l'être...

Il laissa échapper un long soupir.

-Ho non...Il ne te foutra jamais la paix!? Tu mérite la paix, Gaïa l'a dit!! Qui est ce bâtard de dieu qui ne mérite pas de respirer?

Le loup se leva d'un bond, plus rapidement qu'à l'habitude, et sa compagne savait que lorsqu'il commençait à s'agiter de la sorte, c'est que le sang lui bouillait dans les veines, comme juste avant le combat au grand cercle de pierres.Il fit les cents pas dans la pièce, et Tifni le regarda. Elle ne savait pas trop quoi faire dans ces moments là, car il devenait rapidement explosif, et ele devait le calmer pour ne pas qu'il y ai de dommages dans la salle. elle posa le livre sur la grande chaise, et se dirigea vers son loup qui regardait le sol en marchant. Elle se mit devant lui, et vint poser ses deux mains sur son torse, l'arrêtant du même coup.

[i]-Je ne sais pas qui c'est mon amour...Mais je sais que je t'aime...


Dob regarda Tifni dans les yeux...Son toucher l'avait ramener à la réalité, et il se calma d'un coup. Les yeux de sa femme étaient merveilleux, et chaques fois qu'il y plongeait, il devenait calme, en paix, comme s'ils étaient son refuge. Il prit Tifni dans ses bras, la serra contre lui tendrement, se mit le nez dans ses long cheveux pour en respirer son parfum...Il affectionnait beaucoup ces petits moments, pour lui la récompense d'avoir combattue à ses côtés la démone...

-je crois que pour savoir qui est ce dieu, va falloir demander à un dieu...A moins que tu ne découvre qui cela peut être dans ton gros livre là, je ne vois pas qui pourrait engendrer une démone comme celle qui t'a hanté! Mais je ne vais pas rester les bras croisés à attendre, je vais te défendre! Je ne laisserai pas quelqu'un te faire de mal mon amour...Pas maintenant que tu es libre, et que tu es ma femme!

Il se défit de ses bras gentiment, trouva un petit tabouret et l'approcha. Elle le regarda, curieuse, et il lui fit signe de venir s'assoir, ce qu'elle fit sans poser de questions. Il se plaça derrière elle, lui ramena les cheveux sur l'épaule, et plaça ses mains chaudes sur ses épaules. D'un mouvemant ferme, il fit un massage à Tifni qui elle ferma les yeux de contentement, après plusieurs nuit à faire ce cauchemars. Ses muscles se détendirent peu à peu, et elle relâcha doucement les épaules pour se détendre. Dob le sentit, et lorsqu'elle fut détendu, il la leva, et la dirigea par la main jusqu'à sa chambre, ou il lui dit de se coucher un peu.

- Tu peux dormir ma belle, je veille à côté de toi, sur ton sommeil. Si jamais il y a quelque chose qui te dérange, je serai à côté de toi et je te réveillerai. Mais là, maintenant, tu te reposes!

Tifni voulu protester bien sur, mais il lui plaça un doigt sur la bouche pour la faire taire, suivit d'un baiser fougueux.

N'aie crainte...Je suis là, fermes tes yeux.

Tifni se coucha donc, et Dob la borda amoureusement. Elle le regarda longuement, inquiète, mais le loup ne s'en alla pas, il restait près d'elle. Il prit une chaise qui trainait dans le coin, l'approcha du lit de Tifni et s'assit dessus, puis passa ses bras derrière la tête.

- Tu seras bien, demanda t-elle.

-Oui ma belle, ne t'en fais pas. Je ne bouge pas d'un poils.


Tifni remonta la couverture un peu plus haut, et elle ferma les yeux. Dob la regarda bien longtemps, l'admirant, la forme de son visage, ses cheveux magnifiques, la forme de ses yeux, sa mâchoire....Tout d'elle lui plaisait, et une vague de chaleur vint lui chauffer le coeur, alors il s'approcha doucement et posa un baiser sur son front. Elle s'était endormie...Dob avait peine à le croire, mais Tifni était épuisée...Maintenant, elle dormait, et à poings fermer...Même que Dob trouva qu'elle serrait un peu trop les poings...Il se leva, alla près de la fenêtre, et siffla doucement. Tamara arriva, silencieuse, et intriguer parce que Dob utilisait ce sifflement seulement lorsqu'il y avait soit un ennemi, ou encore qu'il était à la chasse, pour reperer la proie.

-Que ce passe t-il petit loup?, Je t'ai entendu siffler, mais je ne vois pas d'ennemis dans le coin..

-Tam, Tifni recommence à faire des cauchemars...Pourquoi? Nous avons vaincu cette foutue démone, et pourtant...Elle me dit que c,est le dieu qui l'a punit qui lui fait cela...

Un cri semi-étouffé arriva au oreilles du loup, et il se retourna rapidement pour voir Tifni, sur le lit, tremblante de tout ses membres, en sueur...

-Dob, ne perds pas de temps, place tes mains sur sa tête, et vite! Je vais te faire entrer dans son rêve, enfin j'espère y arriver!

Dob ne prit même pas la peine de poser des questions. Il se précipita de l'autre côté du lit, puis posa ses mains sur le visage en sueur de sa femme. Il ferma les yeux, et Tamara poussa son psychisme a l'extrême de ce que le loup pouvait endurer. Sa vision devint flou immédiatement, et il se sentit aspirer dans une spirale ou la forme et la texture se décomposèrent en un amas visqueux de couleurs et de son dépareillés. Dob sentit son coeur chavirer, et il frappa quelque chose de dur, comme s'il avait été lancé à fond de train et avait percuter un mur...

Il leva les yeux, analysa rapidement ou il était. Une plate forme rocheuse surplombant une mer de sable...Il se releva, et sentit bien vite le soleil de plomb qui lui brulait la nuque. Il pensa que si Tifni était ici, il devait la trouver, et bien vite...Il descendit du rocher, et avança dans la direction en face de lui, mais il n'avait aucune idée de vers ou cela menait, ou vers quoi...Il prit sa forme de loup, et couru. Dix minutes qui lui parurent une éternité s'étaient évaporées au soleil alors qu'il entendit un cris...Il connaissait cette voix, et le courage lui revint aussitôt. Il s'orienta au son, et fonça dans cette direction. Il apperçu une silhouette au loin, accroupie sur une forme au sol, et tout ce que Tifni lui avait dit se mit en lumière dans son esprit...Il essayait encore de lui faire du mal...

Le loup courait, et lorsqu'il avait pensé dans sa tête cette minuscule phrase, tout son être se mit à vibrer, et le lycan vint renforcir la volonté du loup. Ses muscles se découpèrent, sa silhouette prit à demi la forme humaine et le sable volait lorsque ses griffes râclait le sable. La distance se réduisit à vue d'oeil, et au dernier instant, il bondit dans la direction de cet homme qui était penché sur sa femme...

Il disparu...

L'homme s'était désintégrer, et Dob avait roulé au sol dans le sable, plus loin que Tifni. Elle ne bougeait pas, ses yeux étaient ouvert, mais elle respirait...

Encore cette spirale...Mais pourquoi??

Dob se sentit violemment brassé, et quelques chose de froid vint lui faire ouvrir les yeux. Tifni était devant lui, les cheveux plaqué contre son visage en sueur, et elle hurlait son nom...

DOB!! DOB!!

il regarda autours de lui, la chambre était sans dessus dessous...Des traces de griffes était visible sur les murs, la chaise, le meuble a côté du lit de Tifni...Même sur le sol, il pouvait voir des planches cassées, et des éclats de bois partout autours du lit...

Tifni se plaça dans son champ de vision, et il lui sourit pitrement.

-Je l'avais presque Tifni...Je l'avait presque entre mes griffes...Il ne te touchera pas, ou j'irai à chaque fois te sortir de là...


Dernière édition par Dobermann le Mar 2 Aoû - 21:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 21:57

Tifni regarda autour d'elle, retenant son rire d'éclater...

- Il faudra racheter des meubles souvent alors ! On va avoir intérêt à économiser...

Elle l'avait immobilisé par terre pour qu'il cesse de s'agiter : elle était sortie du cauchemar bien plus vite que son loup, mais elle savait que c'était grâce à lui. Le même scénario venait de se reproduire exactement, sauf qu'il n'avait pas eu le temps de finir sa phrase et s'était volatilisé ; dans le même temps elle s'était réveillée et avait vu l'état de la chambre et son loup en train de se débattre à terre. Un coup d'oeil à la fenêtre où se trouvait Tamara et elle avait compris ! Elle avait eu du mal à l'immobiliser : quand il était dans cet état de fureur, sa force était décuplée ; mais elle s'était jetée sur lui, appuyant de tout son poids.
Ils étaient tous les deux à terre, essoufflés et débraillés, la tunique de Tifni déchirée sur l'épaule et découvrant une partie importante de sa peau, l'oeil de Tamara les observant par la fenêtre, la pièce plus qu'en désordre, quand la porte s'ouvrit en grand, avec fracas. Baron était sur le pas de la porte, totalement affolé.

- Qui attaque ? Que se passe-t-il ici ?

La moitié des Vindicatrices étaient derrière lui, la plupart en tenue de nuit encore, à essayer de voir ce qu'il se passait. A moitié cachés par le lit, à terre, Tifni et Dob se regardèrent et pouffèrent, réalisant qu'ils allaient acquérir une singulière réputation concernant leurs ébats... Voyant que tout allait pour le mieux, Baron devint rouge, grommela et referma la porte en emmenant tout le monde plus loin. Tifni éclata de rire, ne pouvant retenir son hilarité. Elle rigola tellement qu'elle perdit l'équilibre, tombant tout droit sur Dob qui en profita pour l'embrasser et la chatouiller.

Ils reprirent très vite leurs esprits, toutefois, car la situation allait leur demander une nouvelle fois de réfléchir. Tout en rangeant tant bien que mal la petite chambre, ils expliquèrent la situation à Tamara, espérant qu'elle pourrait leur donner un coup de main ; mais celle-ci soupira :

- Il est difficile de déterminer de quel dieu il peut s'agir. On n'a pas assez d'élément : Alidhan comprend tellement de divinités mineures que je m'y perd... Je ne suis même pas sûre qu'un autre dieu pourrait trouver son nom... Il faudrait attendre qu'il se dévoile, mais ça pourrait prendre des mois, s'il a envie de s'amuser. Parfois, les dieux s'ennuient là-haut et ils trouvent des jeux qui dépassent mon entendement...

Dob regarda sa dragonne d'un air contrarié, puis Tifni d'un air désolé. Qu'allaient-ils bien pouvoir trouver pour se tirer d'affaire ? Sa druidesse avait l'air fatiguée, si elle ne dormait pas elle aurait du mal à récupérer. Comme si elle lisait dans ses pensées, elle lui dit en se jetant dans ses bras :

- Il va falloir que tu m'assommes si je veux arriver à dormir un peu...

- Je sais que tu plaisantes, ma belle, mais jamais de la vie je ne porterai la main sur toi...

- On peut peut-être tenter quelque chose, si tu m'aides. Je ne sais pas quel sera le résultat, ni si ça ne sera pas pire qu'avant, mais si j'utilise des cristaux, je pourrai peut-être entrer dans mon rêve volontairement...

- L'as-tu déjà fait, Tifni ?
, demanda Tamara, intéressée par la suggestion.

- Non, Tam, jamais. J'ai déjà utilisé les cristaux pour tout autre chose, mais je pense que ce serait possible. Si je suis libre de mes mouvements et de parler, je pourrais peut-être savoir ce qu'il me veut et qui il est...

- En effet. Je ne pourrai pas vous suivre si vous allez là-bas, mais je peux permettre à Dob d'être à tes côtés. Et je veillerai sur les alentours car vos corps risquent d'être sans défense pendant l'opération.

Dobermann suivait l'échange entre sa dragonne et sa druidesse, intéressé par toute suggestion pouvant permettre de trouver une solution. Il n'était pas sûr de comprendre ce que Tifni voulait tenter, mais il la suivrait, où qu'elle aille. Tout en s'habillant, celle-ci réfléchissait à haute voix, pour en faire profiter ses amis.

- Tamara a raison, je serai vulnérable pendant toute la durée de l'opération ; mais il va nous falloir quitter le manoir malgré tout, et trouver l'endroit idéal pour nous donner toutes les chances de réussir. Emporter des armes ne servira à rien, puisque nous serons dans mon rêve, à moins que j'arrive à en visualiser une ? Bon s'il s'agit bien d'un dieu de toutes façons, ça va être compliqué ! Pas sûre qu'une arme lui fasse quoi que ce soit.

Elle fouilla dans un coffre disposé au fond de la pièce, qui avait survécu au précédent rêve et en retira une bourse en cuir vieilli, qu'elle accrocha à sa ceinture. Elle glissa des bougies et de quoi faire du feu dans son sac à dos.

- Je suis prête. Il faut qu'on trouve un endroit naturel, connaissant peu ou pas la présence de l'homme, avec une source et exposé au vent. Je pense à cette petite rivière vers laquelle on a passé un moment lors de ton anniversaire.

Dobermann réfléchit un instant et acquiesça. Le lieu pouvait en effet convenir. Il récupéra quand même ses armes, ne souhaitant pas sortir du manoir sans protection. Puis ils sortirent de la pièce, main dans la main et le loup l'entraîna vers les cuisines pour récupérer des provisions avant de partir.
Ils déjeunèrent en chemin, grignotant du pain avec du fromage. La journée était belle et un magnifique soleil leur réchauffait la peau. Tifni soupira, pensant qu'elle aurait préféré faire une ballade au bras de son homme plutôt que d'affronter ce qui l'attendait, quoi que ce soit...

Le lieu auquel elle pensait n'était pas bien loin, et Tamara, qui le connaissait déjà, les y attendait, observant les alentours. Une clairière s'ouvrait sur le bord d'une petite rivière, presque un ruisseau qui prenait sa source à quelques lieues. Entouré d'arbres verts, le sol était recouvert d'une herbe un peu folle et une brise soufflait entre les arbres. Le lieu idéal pour une druidesse à la recherche des éléments ! Après avoir demandé à Dob de faire deux petits feux à deux endroits précis, Tifni ouvrit la bourse qu'elle avait placée à sa ceinture. Elle en retira quatre cristaux de couleur claire, qu'elle plaça à terre, aux quatre points cardinaux, dessinant un losange suffisamment grand pour qu'ils puissent s'installer au milieu tous les deux. Les deux feux allumés par Dob étaient situés à l'extérieur du losange, au nord et au sud.
Se relevant pour observer le résultat, elle fut assez satisfaite et donna quelques explications au loup :

- Je vais essayer d'utiliser la force du cristal pour retourner dans mon rêve, en espérant que le fait d'y aller consciemment me permette d'être libre de mes mouvements et de mes paroles. Si j'ai bien compris ce que Tamara a fait tout à l'heure, elle devrait pouvoir te projeter dans mon rêve également et suivra ce qui se passera. Prêt ? Quand je serai installée, viens te placer assis au niveau de ma tête.

Dobermann fit signe qu'elle pouvait commencer. La druidesse enleva ses bottes, puis sa tunique, offrant la vue de son corps dénudé à ses compagnons avec un naturel propre aux prêtres de la nature. Elle s'avança doucement vers le centre du losange et s'allongea, la tête au nord, laissant de la place pour son loup, et offrant son corps à la terre-mère. Les quatre éléments étaient réunis autour d'elle et la cérémonie pouvait commencer. Elle attendit que Dob ait pris place et ferma les yeux, prenant une inspiration longue et régulière. Sa concentration fut instantanée. Il était désormais derrière elle, le temps où ce qu'elle portait en elle l'empêchait de réaliser ses incantations ! Elle mettait une sorte de revanche personnelle à acquérir une concentration totale et à montrer ce dont elle était capable désormais.

Elle atteignit donc très vite l'état de méditation nécessaire à rappeler son cauchemar. Elle dessina mentalement le paysage dont elle ne se souvenait que trop bien : un désert sans fin, une pierre dure au toucher, le soleil de plomb, le ciel sans nuage... et elle au milieu, mais cette fois, elle était debout et libre de ses mouvements... Elle portait une tunique blanche toute simple, comme dans son rêve. Elle n'avait pas réussi à modifier cette donnée. Tamara suivait le déroulement de la cérémonie dans l'esprit de Tifni et guettait le bon moment pour y envoyer le loup. Elle lui fit signe de placer ses mains sur la tête de sa compagne : il s'exécuta aussitôt et fut propulsé à ses côtés. Cette fois, elle avait eu le temps d'agir et de se préparer, aussi Dobermann ne fut pas obligé de chercher son chemin. Comme Tifni l'avait prévu, ils ne portaient aucune arme. Il regarda sa druidesse et lui sourit, avant de reporter son regard autour de lui.

Il n'y avait absolument rien sur lequel porter son regard, qu'une étendue de sable et de roche sans intérêt. Ils étaient seuls et le silence était absolu, presque étouffant. Ils attendirent en silence pendant un long moment mais rien ne se produisit. Tifni tenta d'appeler :

- Il y a quelqu'un ? Qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ?

Ses mots roulèrent sur le sol, se perdant dans l'immensité sans recevoir de réponse. Ils commençaient à s'impatienter quand elle repéra une modification dans le ciel. De gros nuages noirs s'amoncelaient au-dessus de leur tête, poussés par une force invisible. Soudain, un coup de tonnerre se fit entendre et un éclair percuta le sol devant eux, les propulsant vers l'arrière... Le choc fit perdre sa concentration à la druidesse et les deux amis furent propulsés dans leur corps sans autre choix que de les réintégrer... Quand ils rouvrirent les yeux, ils étaient revenus dans la clairière, indemnes mais un peu sonnés. Dans l'esprit de Tifni, résonnait un petit rire...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 22:02

Dob, qui était habituellement pas trop sensible à la foudre, avait été percuter par le rebond de la foudre, et lorsqu'il réouvrit les yeux, au sol, Tifni à côté de lui, un filet de sang coulait doucement du coin de sa bouche, laissant une trace de chaque côté de sa gueule. Sa vision était embrouillée, ses sens quelques peu déranger...Il voulu se relever, mais seul un gémissement réussi à se faire entendre.

Tamara approcha de son loup, inquiète. Elle avait sentit la foudre, et ce n'était pas une décharge normale, loin de là...Elle savait que c'était de l'énergie noire, mauvaise, et vu que Dob n'y était pas habituer, il l,avait reçu...Elle sonda son esprit, cherchant si il avait subit des dommages internes, et pour savoir pourquoi il ne pouvait pas bouger.

Dob réessaya de se lever, mais sans résultats. Son corps était engourdis, froid et il commençait à avoir mal, et il se mit à greloter comme s'il était pris d'une fièvre hors de contrôle, tout ses membres se mirent à trembler à l'unisson, alors que les yeux du loup paniqués regardait Tifni, la suppliant de l'aider...Tamara ne comprenait pas, elle ne voyait rien dans son esprit, mis à part de la confusion et un désir de se faire prendre dans les bras de la druidesse pour se réchauffer....

Sa forme changea d'un coup, il devint loup, puis redevint homme, et encore une fois redevint loup...L'énergie nécessaire à ce changement fit tourner de l'oeil au loup, et sa tête retomba au sol mollement, la gueule ouverte et les yeux révulsés. Le filet de sang avait commencer à sécher sur sa belle fourrure, et sa respiration devint lente, mais calme.


Une chambre...Noire? Non, rougeoyante...Rougeoyante? Un brasero...Mais ou suis-je?


Le loup était couché sur une table, enchainé et menotté au pieds et au mains, et un espèce de cercle de fer lui barrait la tête. Il essaya tant bien que mal de bouger, mais tout ce qu'il pu constater, c,est qu'à l'intérieur du cercle de métal, des petites piques lui labourait le front sans autre forme de procès...

La lumière vacillante lui indiqua qu'il était près d'une torche, et une odeur de chairs en putréfaction l'agressa soudainement. Il voulu bouger, mais la douleur sur sa tête lui interdit, et il n'eu d'autre choix que de rester là à attendre que quelque chose se passe...Une ombre passa près de lui..une femme surement, du à sa légerté, et à ses courbes... Mais il ne vit pas son visage, camouflé dans une grande capuche qui lui faisait ombrage, il ne vit que son sourire...

Il trembla soudainement, car il aimait ce sourire...cela n'était pas possible, elle ne pouvait pas...

Une vague immense de désespoir le submergea, tout autour de lui s'écroula d'un seul mouvement, comme un clic de pendule qui stop sa course...La personne tourna autour de la table quelques fois, et Dob pu apercevoir ses mains...Celles là même qui l'avait caresser une heure plus tôt, avec beaucoup d'amour et de tendresse, portant la bague qu'il lui avait offert...

-Bienvenue dans ma chambre de torture mon loup d'amour...

Sa voix lui déchira le coeur...Elle ne pouvait pas être Tifni, il se refusait à le croire, refusait de simplement penser qu'elle pu lui faire du mal...

-tu sais mon beau loup d'amour, je ne t'ai pas tout fais visiter mon manoir...Il Y a une pièce que j'affectionne beaucoup, et que j'ai garder pour moi...Et maintenant, je te la ferai découvrir, avec beaucoup d'amour!!

le dernier mots résonna contre la pierre, effrita l'esprit du loup...Elle enleva la capuche qui retomba sur ses épaules. La personne avait l'apparence de Tifni, à s'y méprendre, mais le loup remarqua une seule et unique chose...Elle ne portait pas le collier qu'il lui avait offert...Cette vision lui redonna du courage immédiatement, et il parla:

-Je ne sais pas qui tu es créature...Mais tu n'es pas celle que j'aime, j'en suis sur! tu ne me briseras pas...

S'en suivit un rire qu'il connaissait, mais qui n'avait rien du tout de l'éclat et de la beauté de celui de sa femme.

-tu veux surement faire référence à ce petit quelque chose? Je ne le porte plus désormais, car il est un signe de faiblesse pour moi, un signe que je montre mes sentiments...Mais tu peux avoir mal en paix maintenant, je n'en ai plus pour toi...

Elle lui jeta au visage le collier, ou ce qui semblait l'être, et alla un peu plus loin faire quelque chose que le loup appréhenda.Un bruit de métal résonna, semblable à deux épées qui s'entrechoquent, et puis un autre, et encore un autre...une lueur rougeoyante plana sur le plafond alors que la personne revenait vers lui...

-Et si on commençait mon loup d'amour? Je vais te prouver que je t'aime de tout mes forces....

Un rire sadique tarauda les oreilles du loup, et l'instant d'après, une douleur vive sur sa poitrine, accompagné de l'odeur de chairs brûlée, fit hurler Dob de tout ses forces...La personne, Tifni, sourit cruellement, et retourna au brasero pour y remettre le fer à chauffer...

Dob reprit son souffle en hoquetant, son coeur cognait dur, la blessure sur sa poitrine lui faisait très mal, et il n'eu pas le temps de cracher sa haine qu'il entendit quelques clic d'engrenages. Ses bras et ses jambes devint soudainement raide, car les chaines avait tractée, et il se sentit un peu plus prisonnier encore...La brûlure lui fit encore plus mal, et un gémissement se fit entendre, plaintif, souffrance désillusionné...Elle se pencha sur lui, souriante...Elle vint placer ses lèvres sur les siennes, mais elle ne l'embrassa pas, mais le mordit jusqu'au sang, le faisant gémir une autre fois.

-Tu vois comme je t'aime petit loup d'amour! Je n'en ai que pour toi!

Dob avait du sang dans les yeux, dans les oreilles...Elle lui avait couper la lèvres, et un petit morceau de peau tombait sur le côté de sa tête. Son esprit commençait à être embrumé, sa vision commençait à être flou...S'il pouvait perdre connaissance, cela lui épargnerais bien des souffrances...

Un sceau d'eau sale vint le rappeler durement ou il était...Ses blessures lui vrilla les sens sur la table ou il était. Un autre clic-clic-clic lui fit ouvrir la gueule tout grand, mais rien ne sortit...La force commençait à l'abandonner, et de voir le visage de sa femme rire alors qu'il mourrait lui brisais de plus en plus la volonté...Elle revint une autre fois, encore souriante, mais sans le fer chaud. Elle l'escalada, faisant son aguicheuse, et s'assit à califourchon sur lui, comme si elle lui faisait l'amour...Mais elle était au antipodes de ce plaisir, car en souriant elle lui montra une petite lame très affutée, la tourna sous son nez et l'agita au dessus de sa gorge.

-Ho..Mon petit loup d'amour que j'aime tant...Je vais te faire découvrir des plaisirs que tu ne peux imaginer! Tu verras, tu en redemanderas...Laisse moi faire mon belle amour...Tu vas voir comme je t'aime...


Elle fit courir la lame sur la poitrine du loup, laissant derrière elle un mince filet rouge à mesure que sa peau se séparait...Juste sous le cou, elle commença son entaille, et elle descendit lentement, savourant les expression de douleur du loup, jusqu'à sont nombril...Il ne voulut pas perdre connaissance, mais la douleur fut atroce...Les larmes coulèrent sur ses joues, et ses yeux cherchèrent un repaire, un point, quelque chose pour fixer sont esprit ébranlé pour ne pas sombrer dans la folie...Un éclat furtif...Une petite lumière vint attiré sont attention, et malgré que les piques lui déchirèrent le front, il tourna la tête, et ses yeux tombèrent sur le collier de larme qu'il avait donné à Tifni...Il le regarda, pleurant, tandis que la personne lui découpait lentement la poitrine...



Le corps de Dob subissait des soubresauts incroyable, alors que Tifni essayait de le retenir au sol. Tamara était presque folle, elle avait des visions de ce que le loup vivait, et elle s'était éloigné de Tifni pour ne pas la blesser, se roulant sur le sol lorsque le loup souffrait, se relevant dans les accalmies pour essayer de faire revenir le loup d'où il était...Tifni ne comprenait pas ce qui arrivait à son loup, jusqu'à ce qu'un éclat de lumière illumine son cou, et le visage du loup...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 22:05

Penchant sa tête vers sa poitrine, elle vit la pierre de larme briller de mille feux : elle passait du rouge au jaune puis de nouveau au rouge comme dans un tourbillon. Pourtant, depuis qu'elle s'était débarrassée de la démone, la pierre avait pris une teinte translucide, avec juste une perle noire au milieu et n'avait plus jamais bougé. Elle avait cru qu'elle était seulement le reflet de son état d'esprit à elle, mais elle se rendait compte maintenant qu'elle était bien plus que cela. C'était un lien indéfectible entre Dobermann et elle, un reflet de leurs sentiments respectifs. Quand, ces dernières semaines, ils avaient atteint cet état de béatitude dans lequel leur mariage les avait amené, la pierre avait juste reflété un pur bonheur. Mais là, la situation semblait désespérée et la pierre s'affolait. Elle devenait bouillante sur sa poitrine et Tifni ne savait plus que faire.

Dob était toujours à terre, dans sa forme de loup blanc, hurlant et se débattant de toutes ses forces, tellement fort que Tifni avait du mal à le maîtriser. Du sang coulait à la commissure de ses lèvres ; ses oreilles étaient rabattus sur le côté et il hurlait à la mort. Jetant un coup d'oeil vers Tamara, elle se rendit compte que la dragonne avait des réactions similaires : quand le loup convulsait, elle se roulait par terre ; quand il semblait se calmer un peu, elle soufflait également. Que pouvait-il bien se passer ? Pourquoi ne s'était-il pas réveillé tout bêtement comme elle quand l'éclair les avait frappés ? Elle essayait désespérément de l'appeler mais cela semblait peine perdue. Elle n'avait aucune prise sur ses sens, comme s'il n'avait plus conscience de sa présence.

Il se débattait de plus en plus fort contre elle, accentuant ses mouvements violents. Ses yeux étaient ouverts, mais ils ne semblaient ni la voir ni la reconnaître. Elle pesait de tout son corps et de toutes ses forces sur lui en l'appelant par son nom pour tenter de le ramener. Mais rien n'y faisait. Soudain, le calme revint : sa respiration était saccadée et affolée, mais son corps s'apaisait. Tamara essayait de reprendre son souffle également et paraissait en grande souffrance, incapable de parler...

- Tam ! Que se passe-t-il ? Pourquoi ne reprend-il pas conscience ? Pourquoi hurle-t-il ainsi ? Tam !

La dragonne lui jeta un regard désolé :

- Il est sorti de ton rêve, Tifni, mais pour replonger dans son propre cauchemar... Je ne vois que des bribes, il est dans une pièce fermée... Il souffre, Tifni... Si ça continue, son coeur va lâcher ! J'ai peur pour lui...

Le coeur de Tifni battait à l'unisson de celui de son loup : il s'était emballé sous l'effet de la panique et pulsait contre sa poitrine. Elle continuait sans arrêt à lui parler, tentant de le ramener à la réalité. Elle s'était agrippée à sa fourrure, et le caressait, allongée sur lui de tout son poids, l'appelant, l'embrassant pendant ce moment d'accalmie. Soudain, le corps du loup se cabra et il tourna sa gueule sur le côté, en l'ouvrant et en hurlant à la mort. Tifni manqua perdre l'équilibre de nouveau pendant que Tamara se roulait par terre. La druidesse tint bon, mais le loup, perdu dans son monde intérieur, referma ses mâchoires sur son épaule, serrant jusqu'à lui broyer l'os. Tifni hurla de douleur, ses yeux envahis par les larmes. Elle refusa toutefois de lâcher son compagnon et s'agrippa de plus belle. Elle avait l'impression d'être là depuis des heures alors qu'à peine une ou deux minutes s'étaient écoulées ; mais elle sentait ses forces l'abandonner petit à petit.

- Tamara ! Je ne sais pas comment tu as fait pour Dob, mais envoie-moi là-bas, je vais le chercher ! Envoie-moi dans son rêve ! Vite !

La dragonne secoua la tête...

- Je ne sais pas si j'y arriverai... Je ne peux pas me concentrer et je ne suis pas liée à toi comme je le suis à lui. Je risque de t'envoyer ailleurs, loin... ou pire de te tuer.

- Je m'en moque, Tam ! Envoie-moi le rejoindre... Si je ne peux pas le sauver, là, maintenant, je préfère mourir avec lui, mais en tentant quelque chose... Vite, Tam, il saigne... Dépêche-toi, fais quelque chose !


La dragonne ne perdit plus de temps à réfléchir : si quelqu'un pouvait sauver son loup, c'était bien Tifni... Elle ne pouvait pas elle-même s'envoyer dans le cauchemar de Dob. Elle se concentra sur le psychisme de la druidesse, l'attrapant au vol, profitant d'un répit qu'elle avait. Elle n'avait jamais approché l'esprit de Tifni d'aussi près et le trouva différent et semblable à celui de son loup : elle y reconnut la même impulsivité, le même amour qu'ils se vouaient aussi, une force de caractère identique... mais aussi une sensibilité différente qu'elle ne perdit pas de temps à analyser. Elle se pencherait sur la différence entre les humains s'ils survivaient tous à ce combat. Elle saisit la druidesse et la lança dans le cauchemar de son loup...

Tifni sentit son corps se décomposer : elle quitta son enveloppe charnelle, emportée dans un tourbillon de lumière, perdant pied avec la réalité autour d'elle. Elle abandonna sans regret son corps en souffrance, maltraité par les blessures et la violence qui se déchaînait autour d'elle. La projection lui parut un peu étrange et différente de celle qu'elle connaissait. Elle sentit la patte de Tamara la propulser dans la bonne direction, du moins elle l'espérait. Elle ferma son esprit et ses yeux pour se concentrer sur l'arrivée : elle n'avait aucune idée du lieu dans lequel elle allait se retrouver, à part qu'il s'agissait d'une pièce fermée... Mais elle voulait être prête à toute éventualité. Et elle réservait une petite surprise de son cru à son ennemi. Elle vida son esprit pour qu'il ne puisse rien y lire de ses intentions, si tant est que cela fut dans ses compétences. Mais s'il s'agissait vraiment d'un dieu, tout était possible, elle devait se méfier.

Le tourbillon prit fin aussi vite qu'il n'avait commencé et la druidesse chuta durement vers le sol. Elle ouvrit les yeux et dans le même temps, avec le naturel que lui conférait sa transformation innée de druidesse, elle reprit sa forme originelle, atterrissant souplement sur ses pattes. La panthère était en rage et sa colère allait décupler ses forces. Celui ou celle qui osait s'en prendre à l'homme qu'elle aimait allait apprendre à la connaître. Son regard félin engloba l'ensemble de la pièce et la jonction de son esprit humain et animal analysa la situation bien plus vite qu'elle n'aurait pu le faire en tant que simple humaine.

Elle vit la pièce, sans ouverture, nulle part, aucune sortie. Tout était plongé dans la pénombre, une sorte de brume rosâtre qui envahissait tout, pâle imitation du manoir vindicatrice. Elle reconnut instantanément la pièce pour ce qu'elle était : une salle de torture élaborée, emplie d'instruments tous plus vils les uns que les autres. Sur une table au centre, son homme était attaché, écartelé par des chaînes immondes, son corps en sang, hurlant sa douleur en regardant dans le vide... à la limite de sombrer dans la folie. Sur lui, à califourchon, une femme se tenait, comme pour profiter au mieux de l'intimité de l'amour de sa vie... Sauf qu'elle tenait une lame entre ses mains, qu'elle faisait jouer sur son torse, découpant la chair, taillant dans le corps qu'elle aimait plus que tout...

Elle ne perdit pas un dixième de seconde à analyser plus avant la situation et ne réfléchit pas : elle bondit sur la femme qui torturait son loup, la renversant à terre, posant ses pattes puissantes, armées de griffes sur ses épaules. La chute fut rude pour son adversaire qui tomba de la table et reçut en choc supplémentaire le poids de la panthère par-dessus. C'est alors que Tifni eut un temps d'hésitation : en face d'elle, se tenait son double, comme si elle s'était regardé dans un miroir. Elle grogna : la vile créature osait prendre son visage et son corps pour torturer l'homme qu'elle aimait ? Et bien elle allait voir qu'elle-même n'aurait aucun crainte à écharper ce corps qui pourtant lui appartenait. Elle grogna, refusant de penser aux gestes qu'elle allait effectuer pour conserver l'avantage qu'elle avait sur son ennemi : elle planta ses dents dans sa gorge, lui arrachant d'un seul coup de machoires la trachée, les veines jugulaires et le bas du menton. Le sang gicla sur sa fourrure pendant que ses bras tentaient encore de la repousser. Puis tout son corps retomba mollement sur le sol, baignant dans ses humeurs.

Le silence retomba dans la pièce, pendant que d'un même mouvement, Tifni se retourna et approcha de la table où Dob la fixait, incrédule... Il fixait la panthère, un sourire au coin des lèvres, pendant qu'elle reprenait forme humaine et se jetait sur lui, commençant à le détacher. Sa main à peine libre, il se saisit de la pierre de larme autour du cou de la druidesse et lui dit faiblement :

- Je le savais que ce n'était pas toi, ma belle... Mais pendant un moment, j'ai douté...

Pendant que Tifni se noyait dans son regard, soulagée de le voir en vie, les contours de la pièce s'estompèrent et un tourbillon les emporta... Ils regagnèrent leurs corps abruptement. Ils étaient au même endroit, dans cette clairière dévastée par une dragonne folle de douleur, un loup sur le point de craquer et une druidesse en rage. Tifni croisa de nouveau le regard de son loup, et posa ses lèvres sur le pelage de ses joues, des larmes de soulagement tombant sur sa fourrure. Elle était encore allongée sur lui et ne semblait absolument pas décidée à bouger d'un millimètre.
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 2 Aoû - 22:10

Le loup changea de décors subitement, l'étourdissant et lui donnant la nausée. Il se retrouva au grand air, coucher sur le sol, trembalnt de tout ses membres, avec sa douce druidesse coucher sur lui, le couvrant de baisers et le serrant très fort contre elle. Il eu peine à reprendre le fil de ses idées, mais le fait qu'il ai vu la panthère dans ce cauchemars, le fait qu'il avait pu fixer son regard sur elle lui avait servit d'ancrage, de renfort...Il avait encore son esprit, et c'était grâce à elle...

-ho mon loup...Ho mon loup...tu es là...Tu es revenue près de moi....

Dob essaya de bouger un peu, mais tout lui faisait mal, surtout sa poitrine, et décida de rester là ou il était, dans les bras de Tifni. Il déposa sa tête au sol, souffla longuement jusqu'à ce qu'une grosse goutte lui tombe sur le museau...Son odorat lui signala très vite que c'était du sang, et que ce n'était pas le sien, mais celui de sa druidesse. I releva sa tête soudainement, se rendant compte que non seulement elle était blessée, mais qu'il avait le même gout dans la bouche...

-Tu es blessée?! tu saignes Tifni!

Elle se releva un peu pour constater la blessure. Dob ne pensa pas à ce moment aux souffrances que son corps lui hurlait, et se releva du mieux qu'il pu, pour voir si c'était grave. Tifni s'assit sur le sol, ébranlé elle aussi, et regarda son épaule.

-ho..Tu te débattais si fort lors de ton cauchemar...J'ai essayé de te faire revenir, mais tu as mordu sans le savoir...Et j'étais là...

Le loup regarda sa douce, l'épaule en sang. Tamara se rapprocha, vint coller son énorme museau contre le loup.

-J'ai cru que j'allais te perdre mon loup... Mais qu'étais-ce donc? je souffrais avec toi, j'hallucinais avec toi...

-Attends Tamara...Tifni est blessée, il faut la soign...


En disant cela, les pattes du loup se dérobèrent sous lui, le jetant au sol durement. il essaya de tout ses forces de se relever aussitôt, et la seule chose qu'il pû faire fut de jeter un regard suppliant à Tifni...

-Je n'ai plus de force...Dit-il en reposant sa tête au sol, essoufflé. Il faut te soigner ma douce...Tam, il te reste un peu de pouvoir? Tu saurais le faire?

Tam baissa la tête.

-Il ne me reste plus d'énergie mon loup...J'ai tout utiliser pour envoyer Tifni dans ton rêve... Mais il y a des plantes médicinale pas trop loin, je les ai vu en arrivant. Peut-être que tu pourrais allez en chercher?

-Je vais essayer.

Le loup leva sa tête doucement, et sourit à Tifni. Elle se plaça sur le côté, et il peina à se relever, mais il devait. Elle saignait passablement, et avant qu'elle ne perde trop de sang, il devait fermer la plaie, et y appliquer un bandage. Il réussi à se relever, chancelant, et demanda à Tam dans quel direction il devait aller. La dragonne lui pointa le bosquet un peu plus loin, et le loup y alla pas à pas, s'assurant de garder son équilibre à chaque pas. Il ceuilla doucement dans se gueule les plantes que Tam lui avait mentionner, et en rapporta une quantité suffisante pour couvrir la plaie.

-Voilà. Il faut les diluer un peu avec de l'eau, et en faire un cataplasme. Tu es capable Tifni? Je n'ai plus assez de magie pour me retransformer, ni la force d'ailleurs...

Il se coucha devant elle, le museau entre les pattes avant. Un long soupir vint corroborer ce qu'il avait dit, et il ferma les yeux quelques secondes...Tifni passa sa main sur sa tête, puis se leva pour préparer les feuille de chamalla que son loup lui avait rapporté. Elle trempa les feuilles dans la petite rivière, puis revint s'assoir près de Dob, pour y poser les plantes sur sa blessure. Cela brula quelques secondes, puis son épaule devint fraiche, presque froide, et la douleur fut engourdie. Dob regardait droit devant lui, perdu dans ses pensées, revivant son cauchemar en boucle dans sa tête.

-Maintenant, que faisons nous ma belle?Demanda t-il après un instant.Il a failli me tuer cette fois...Je ne veux surtout pas que tu vives ce que je viens de vivre...Cela fait trop...Mal...

Une larme coula sur sa joue, puis se perdit dans sa fourrure. Il devait effacer cela de sa mémoire, enlever ces images atroces qui lui explosaient la vue, enlever le visage de sa douce de ces scènes ou il mourrait à petit feu...Il allait demander à Tam, lorsqu'elle serait reposée, si elle ne pouvait pas essayé. Il risquait de perdre un peu plus que seulement ces souvenir, mais il fallait...Il ne pourrait pas vivre avec le visage de sa femme qui le découpe lentement...Il savait bien que c'était un rêve, ou plutôt un cauchemars, mais c'était tellement réaliste...Et la douleur....

-Merci d'être venu me chercher Tifni...J'allais mourir..Je ne pouvais plus supporter, j'avais mal..Trop mal...J'étais sur le point de laisser tomber, car je ne différenciais plus rien à rien...Une chance que tu es là..Et toi aussi ma belle Tamara...Je vous aimes beaucoup...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 13:26

Tifni regarda son loup, attendrie... Elle le trouvait beau, couché ainsi à terre, tout près d'elle, malgré son visage douloureux et sa fourrure tachée... A ses côtés, elle se sentait tellement bien, et quand il lui disait de tels mots, elle sentait son coeur s'emballer. Son épaule la lançait mais elle savait que la douleur du loup était encore bien plus grande et pas seulement physique. Elle voulait trouver les mots capables d'atteindre son esprit et de le rassurer.

- J'ai eu peur, mon loup, tu sais... J'ai cru que tu ne reviendrais jamais à toi. J'ai eu tellement peur de te perdre...

Avançant sa main vers la tête de Dob, elle caressa doucement sa fourrure de sa main valide, dans un mouvement répétitif qui se voulait apaisant. Elle ajouta doucement :

- Il faut qu'on change d'approche, ça ne va pas du tout... Je refuse de rentrer dans le jeu d'un dieu fou-furieux et de partir dans des cauchemars que je ne contrôlerai pas sans avoir bien plus d'atouts en main...Dob, il faut que tu reprennes des forces pour le moment. Dors un moment ; toi aussi, Tam. Je veille sur vous : je ne pourrai pas dormir de toutes façons. Il va falloir que je remédie à ce problème également et que je trouve un moyen... Je me refuse à replonger dans le rêve qu'il m'impose... Je vais chercher... Pendant ce temps, reposez-vous tous les deux.

Tamara ne répondit rien, épuisée, physiquement et émotionnellement, et ferma les yeux après avoir jeté un regard de gratitude à Tifni. Quant à Dob, il n'ajouta rien non plus, mais la druidesse sentit sa détresse dans sa façon de la regarder. Elle plongea ses yeux dans les siens, voulant lui offrir l'assurance de son amour et ne cessa pas ses caresses, jusqu'à ce qu'il ferme les yeux et s'endorme d'un sommeil lourd, et sans rêve, espérait-elle. Elle sentait une colère sourde monter en elle : elle embarquait encore l'homme qu'elle aimait dans une étrange histoire...

Le calme régnait maintenant sur les lieux. Tifni balaya la scène du regard, observant les arbres couchés par la dragonne un peu plus tôt. Elle se sentait fatiguée mais ne voulait surtout pas s'endormir. Aussi se leva-t-elle, entreprenant de ramasser ses cristaux, qui avaient été propulsés au loin. Elle les retrouva assez rapidement, sentant leur résonance sur le sol. Revenant vers ses compagnons endormis, elle caressa le museau de Tamara, doucement, sans la réveiller, puis se rassit à côté de Dob, le regardant dormir. Elle observa ses cristaux attentivement, vérifiant chaque facette pour être sûre qu'ils n'étaient pas abîmés par les chocs qu'ils avaient peut-être reçus : le moindre problème pouvait compromettre ses éventuelles futures médiations. Bien que pour le moment, elle ne pensait pas s'en resservir tout de suite. Elle finit par les reposer dans leur bourse, satisfaite de l'examen.

Ses yeux surveillaient les alentours pendant que ses pensées vagabondaient : quelques temps auparavant, si on lui avait dit qu'elle tomberait amoureuse d'un loup, elle aurait rit et aurait pris son interlocuteur pour un fou. Elle posa ses yeux sur lui et sourit intérieurement : aujourd'hui, quand elle le regardait ainsi, elle n'imaginait plus sa vie autrement ; elle le trouvait craquant sous sa forme humaine, mais tout aussi magnifique en loup. Elle ne faisait d'ailleurs plus la distinction entre les deux : cela faisait partie d'un tout, pour se fondre en un seul être pour lequel elle aurait donné sa vie, son âme et bien plus encore. Elle avait vécu plus intensément avec lui depuis qu'ils s'étaient rencontrés que jamais auparavant. Il lui apportait tellement de joie et de bonheur qu'elle ferait tout pour retrouver la plénitude qu'ils avaient atteint avant que ses cauchemars n'apparaissent.

Elle savait qu'elle devait commencer par trouver un moyen de dormir sans que son rêve ne revienne, pour récupérer des forces et être en mesure de se battre s'il le fallait, et en tout cas de contrer son ennemi. S'endormir naturellement n'apparaissaient apparemment pas comme une option qu'elle pouvait choisir : il fallait donc qu'elle réfléchisse à un moyen moins authentique. Elle entrevoyait plusieurs options : elle connaissait certaines potions qu'un herboriste pouvait fort bien lui préparer, mais elle craignait que leur effet ne crée une accoutumance dont elle préférait se passer. Elle ne savait pas combien de temps allait durer son calvaire et elle ne voulait pas courir de risques.
Elle pourrait aussi demander à se faire hypnotiser, mais il aurait fallu qu'elle connaisse quelqu'un de confiance capable de le faire et ce n'était pas le cas. Dob pouvait éventuellement veiller à ce que l'hypnotiseur fasse bien son travail, mais elle allait dépendre de quelqu'un et elle n'aimait pas du tout ça. Décidément, elle n'entrevoyait qu'une solution, qui ne lui plaisait pas vraiment, mais les possibilités se réduisaient de plus en plus.

Elle possédait la recette d'une pâte obtenue à partir des feuilles d'un arbre qui poussait à proximité, le triffide : elle lui permettrait d'engourdir ses sens ; les druides s'en servaient quand un des leurs ne parvenaient pas à reprendre forme humaine. En effet, parfois, l'animal prenait le pas sur l'humain, empêchant la transformation. La pâte à base de triffide permettait alors d'endormir les sens de exacerbés de l'animal pour que le druide reprenne le pas sur son esprit. Tifni espérait donc que ses sens soient étouffés et que cela empêche le dieu de contacter son esprit pendant son sommeil. Toutefois, si la prise de cette pâte demeurait sans danger au niveau de l'accoutumance, elle procurait un effet secondaire non négligeable : elle allait endormir ses sens sur une durée plus importante que celle de son sommeil. La majeure partie de la journée risquait de se passer dans une sorte de coton environnant tout autour d'elle, particulièrement si elle choisissait de devenir panthère. Mais en attendant de trouver mieux, il faudrait sans doute qu'elle s'en contente, au moins pendant quelques nuits... Elle récupérerait des triffides dès que Dob serait réveillé.

Restait à savoir ce qu'elle devait faire ensuite. Elle essaya de faire un point sur ce qu'ils connaissaient déjà : ils devaient avoir affaire à un dieu, qui ne leur voulait certainement pas de bien ; il était après elle depuis un bon moment, si c'était vraiment lui qui était responsable quand elle avait hérité d'une démone dans son esprit. Il était possible qu'il fasse cela pour s'amuser, auquel cas, ils n'étaient pas près de s'en débarrasser. Pour le moment, ils n'avaient aucune idée de son identité, et aucune piste qu'ils pouvaient suivre. Tifni eut un soupir de découragement : tout cela était bien mince... les recherches dans le grimoire n'avaient pour l'instant rien donné et sa pitoyable tentative de contact grâce aux cristaux s'était révélée être un fiasco total. Pourtant, le cristal aurait du l'aider à rendre ses rêves bien plus maîtrisable. En effet, les druides savaient s'en servir pour leurs prophéties, pour influencer certains rêves ou pour communiquer avec les esprits. Mais ils avaient affaire à bien plus forte partie. Et elle n'avait aucune expérience en la matière. Ses cristaux étaient petits finalement et ne suffisaient peut-être pas pour l'usage qu'elle voulait en faire.

Si elle trouvait des cristaux plus importants, elle canaliserait davantage d'énergie ; il faudrait alors qu'elle apprenne très rapidement à apporter à son rêve la substance qu'elle désirait, de façon à l'influencer à son gré, et à y amener les objets dont elle pourrait avoir besoin. Alors peut-être qu'ils pourraient se battre à arme égale. Si elle arrivait à l'obliger à se démasquer, elle saurait déjà à qui ils avaient affaire et agirait en conséquence.

Le jour commençait à décliner quand Dob bougea enfin : il avait récupéré un peu de forces, même s'il était loin d'avoir effacé les traces de l'affrontement qu'il venait de subir. Tifni terminait de cuire un lapin qui s'était aventuré un peu trop près de l'endroit où ils reposaient. Elle avait agrémenté le tout de baies sauvages qui poussaient non loin. Le loup sourit intérieurement en voyant sa druidesse assise à terre, cheveux relevés sur la nuque, les manches retroussées, près du petit feu qu'elle avait allumé. Son énergie en partie retrouvée lui permit de retrouver sa forme humaine et doucement, il s'approcha derrière la jeune femme, l'enserrant entre ses bras et déposant un baiser sur sa nuque. Il se blottit contre elle, essayant de chasser les images qui l'obsédaient. Tifni sentait son désarroi à travers les baisers qu'il lui offrait. Elle se promit intérieurement de tout faire pour lui faire oublier ce qu'il avait subi. Elle se retourna brusquement et se jeta à son cou, l'entraînant à terre et roulant dans l'herbe avec lui, le couvrant de baiser. Ils ne réussirent qu'à réveiller Tamara par leurs rires, qui sourit en les voyant et décolla sans autre forme de procès, préférant les laisser pour aller chasser un peu plus loin.

Les deux amoureux dévorèrent le lapin, puis les baies et terminèrent leur repas par un thé de chamalla, que Tifni aimait particulièrement, pour ses vertus apaisantes. Le buvant à petites gorgées, la druidesse expliqua à Dobermann le cheminement de ses pensées pour avoir son avis. Il fronça les sourcils quand elle lui expliqua les effets de la pâte de triffide à laquelle elle avait pensée :

- Je n'aime pas cette solution : tu vas être désavantagée, tes compétences vont être diminuées. Tu ne penses pas que ça sera encore plus dangereux ? Nous ne savons même pas à qui nous avons à faire.

- J'en ai bien conscience, Dob. Mais j'ai vraiment besoin de dormir, et je ne pourrai pas me reposer vraiment dans l'état actuel des choses ! Pour le moment, c'est la seule solution que j'entrevois. Je vais prendre cette pâte pendant quelques jours, le temps de récupérer et après j'aviserai. Et puis, je ne suis pas seule et sans défense, n'est-ce pas ?

- Bien sûr, je veillerai sur toi, comme je l'ai promis,
assura Dob en la prenant une nouvelle fois dans ses bras. Mais je tremble pour toi... J'ai un ami mineur qui pourrait nous renseigner, pour les cristaux... Si on se dépêche un peu, on pourrait passer le voir dès ce soir...

A ces mots, la druidesse se remit vivement sur ses pieds en lui demandant ce qu'il attendait et pourquoi il n'en avait pas parlé plus tôt... Elle adoucit ses paroles un peu rudes par un joli sourire et le loup se sentit fondre, encore une fois. Il lui prit la main et l'entraîna en direction de Mérulik, pensant regagner la mine de Northrend. Tifni ralentit quelques lieues plus loin, prenant le temps de récupérer une bonne quantité de branches de triffide pour préparer la décoction dont elle aurait besoin. Le reste du trajet ne fut pas très long, car ils n'étaient pas bien loin de leur destination. A leur arrivée à la mine, les environs étaient peuplés d'une quantité importante de mineurs de tous alignements, qui semblaient s'entendre au moins en partie, oeuvrant dans leur coin sans s'occuper les uns des autres.

Dob avait l'air de savoir où il allait. Il se dirigea vers un bâtiment qui devait être une fonderie : les cheminées crachaient un feu noir, un peu étouffant et un bruit de marteau résonnait dans les alentours. Ils pénétrèrent ensemble dans la bâtisse et le loup chercha quelqu'un du regard. Il s'approcha d'un homme gigantesque, la peau tannée, comme durcie par les durs labeurs qu'il avait effectué au long de sa vie. Son visage s'éclaircit à la vue de son compagnon et il lui serra la main avec enthousiasme...

- Dobermann ! Je suis content de te revoir... Tu ne passes plus souvent par ici, dis-moi...

- Glator... Ravi aussi. J'ai été un peu... Occupé ces derniers temps...

- Occupé au point de ne plus rendre visite aux amis ?

- La situation a été un peu compliqué
, répondit Dob en jetant un oeil en direction de Tifni. Suivant son regard, Glator hocha la tête en direction de la druidesse et reporta son regard vers le loup. Je te présente Tifni, mon épouse, et...

- Ton épouse ?
, rugit le géant en éclatant de rire. Tu as réussi à me cacher une aussi jolie compagne ! Je devrais me vexer, mon ami !, ajouta-t-il en lui envoyant une bourrade sur l'épaule. Jolie dame, il va falloir que vous m'expliquiez un jour comment vous avez réussi à le prendre dans vos filets !

À ces mots, Tifni se sentit rougir et ne sut que répondre. Elle se posait souvent la même question et ne savait pas comment elle avait pu mériter un tel cadeau des dieux. Que le forgeron lui pose la question à cet instant la mis mal à l'aise, mais Glator éclata de rire et ajouta, sans attendre de réponse :

- Alors ? Qu'est-ce qui vous amène ? Je suppose que ce n'est pas seulement pour le plaisir de me rendre visite ?

- Non effectivement, mon ami
, reprit Dob en regardant Tifni. Nous sommes à la recherche de quelque chose d'un peu spécial. Tu lui expliques, ma belle ?

- Oui, bien sûr. J'ai besoin de cristaux noirs, bruts de préférence,
précisa Tifni. Il faudrait qu'ils soient au moins de la taille de vos poings et qu'ils soient vierge de toute utilisation.

Le forgeron plissa les yeux...

- Du cristal noir ? C'est une pierre extrêmement rare... Vous n'en trouverez jamais ici, à Northrend. Je ne connais pas bien l'usage qu'on peut en faire, mais je sais que certains s'en servent pour une sorte de sorcellerie ou de magie, je n'y connais rien ! Je ne peux pas vous dépanner... Désolée, mes amis...

Tifni eut l'impression qu'il allait retourner à ses occupations sans ajouter quoi que ce soit, mais il sembla se raviser et se retourna une dernière fois dans leur direction :

- Mais allez vers les montagnes, au nord d'Astaegan... Cherchez à parler au peuple nain : ils pourront peut-être vous renseigner... Si quelqu'un sait où trouver du cristal noir, ce sera l'un d'entre eux...
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 17:30

Dob regarda Tifni....Astagean...Il étaient loin des terres de glace, mais Dob connaissait très bien ces terres, pour être sa terre natale. Effectivement, les nain prospectaient beaucoup dans ces plaines et ces montagnes, comme la Spine, ou le manoir du loup, ainsi que la grande caverne de Tamara était juchée. D'ailleurs, la caverne de sa dragonne était une ancienne mine cruesée par le nains, mais rapidement abandonnée par manque de minerais. Jadis, ils y cherchaient de l'or et du mithril, et de l'argent aussi, mais a part le cuivre et le fer de pas très bonne qualité, ils n'en extrairent pas grand choses d'autre. dob avait un peu visité la caverne, avec sa dragonne, mais un effondrement mettait fin à la grotte.

-Je te remerci mon ami, et je prends en note ton conseil. Je me dirigerai donc vers Ila Norska, pour voir si je peux trouver encore ces infatiguable travailleurs. J'espère que les vieilles querelles ont cessées, et qu'ils voudront bien nous acceuillir!

Glator regarda le loup, puis Tifni.

-Dites ma petite dame, vous êtes bien sur d'avoir pris dans vos filet ce loup? C'est que ce n'en est pas un comme les autres...Mais si il s'avérait que oui, et que son coeur vous appartienne, je n'ai qu'une seule chose à vous dire: Il n'y a pas de compagnon que vous puissiez trouver qui vous aimera autant que ce loup...Je dis cela parce que je le connais, et aussi parce que il y a longtemps, il a failli se sacrifier pour un ami...Son coeur, s'il est vôtre, ne battra que pour vous, soyez en certaine belle petite dame!

Dob donna une claque sur l'épaule du forgeron, mais celui-ci la sentit à peine, musclé beaucoup plus que lui.

-Dis, tu as des nouvelles du nord? Les brigands y sont encore installés?

-Malheureusement mon ami, ces maudits vautours font trépasser bien des voyageurs, et ils pillent tout ce qui leur tombent sous les pattes! J'ai entendu dire par un voyageur un peu bizarre je te dis pas, qu'ils avaient attrappé une caravane et en auraient fait des esclaves pour leur bons plaisirs. Si j'étais toi, je surveillerait la jolie dame qui t'accompagne, car bien que je sois vieux, je sais encore ce qu'est une belle femme, et eux aussi le savent...Ils pourraient en tirer un bon prix tu sais...

Le regard du loup devint ambré d'un coup, changeant du tout au tout. Le forgeron recula en voyant la soudaine folie dans ses yeux.

-Je ne conseil à personne d'oser porter son regard sur ma femme avec de telles pensées, car même dans les plus profondes abysses ou y reigne le feu, ses cris de souffrances seront légendaires...

Glator avait vu qu'une seule fois ce regard, le soir ou il avait été attaqué par un homme du nom de Golia, et failli y perdre la vie, mais un loup avait surgit des bois, marchant debout, et après un bref combat, lui avait rendu ses biens, avec en prime la tête du malfaiteur...Le forgeron lui était reconnaissant, et pour s'aquitter de sa dette, avait reforgé les griffes de métal qui recouvraient ses griffes naturelles. Il avait même installer des fixation en cuir solide, les avait aiguisées, et comme cadeau d'amitié, lui avait donné un petit anneau magique, qui le protégerait. Le loup n'avait pas refuser ce cadeau, car en ces temps là, il était démunis, et bien seul...

-Alors sois prudent seigneur loup. Les nouveaux brigands ne connaissent pas les légendes d'ila Norska, mais les anciens, oui...Et je parie un coffre de fer rempli qu'il y en a bien un qui voudrait la peau d'un Tiarna Thuaidh...N'est-ce pas Dobermann?

-Peux importe...Ce qui compte pour l'instant, ce n'est pas de vieilles disputes entre le clan de mon père et ces malfrats...Tu as encore ce que tu gardais pour moi mon ami? Tu les as encore?

Glator sourit. Il alla au sous sol de sa maison, y invita Tifni et le loup. Sous une couverture pesante et poussièreuse se cachait un vieux coffre de cèdre avec une ferrure impressionnante. Il sortit un petite clé qu'il avait de suspendu à son cou, et la donna à Dob. Le loup la plaça dans le petit trou, et trois clic se firent entendrent. Tifni regardait son loup avec curiosité, et elle se demandait bien ce qu'il y avait dans ce coffre...

Dob l'ouvrit doucement à moitié et attendit un certain temps. Tifni voulu poser la question, mais un autre clic se fit entendre, et Dob ouvrit le coffre en entier cette fois.

-Un piège? Dans ton coffre mon amour?

-Oui ma belle...il y a des objets qui font partie de mon passé, mais qui méritent que l'on porte attention à leur sauvegarde...

Le loup enleva un lourd morceau de tissus rouge en velour cordelé, et souffla dans le coffre. Un petit nuage de poussière se sauva, et Dob en sortit une pièce. C'était une pièce d'armure, plus précisément un casque, en forme de tête de loup...Il était de métal argenté, et aucune traces de rouille n'y paraissait. Sa forme était similaire à la tête du loup, mais une différence majeure sauta au yeux de la druidesse: Les crocs du casques étaient immense, presque long comme sa main, et là ou ordinairement devait se trouver les yeux, il y avait deux pierres blanches...Un saut était gravé sur le front du casque, représentant deux loups dos à dos, les griffes lancées en avant.

Dob le plaça dans les mains de Tifni avec grands soins. Elle le sous-pesa, et il lui semblait qu'il ne pesait pas plus qu'une plume. Glator vit l'expression de la femme, et lui sourit:

-Mythril ma petite dame...Seul les nains savent faire cela...Mais la magie qui a formé ce casque m'est totalement inconnue...

Dob ne les écoutait pas. Il replongea dans son coffre, et en ressortit deux bracelets en cuir noir, certie de petites lames courbées vers l'arrière au niveau des coudes et des poignets. Les lames étaient du même métal que son casque, luisante et non-altérée, semblant se réveiller au contact du loup. Il les tendit à Tifni qui regardait ces antiques pièces d'armure avec autant d'admiration que de respect, se demandant comment son loup avait bien pu faire pour avoir de tel joyaux.

Le loup regarda sa femme absorbée dans ses pensées. Il tendit les avants-bras devant elle, attendant qu'elle lui place et les attache.

-tu sais Tifni, lorsque mon père partait en guerre, il y avait une tradition dans ma famille. Ma mère gardait toujours sous son lit ces même pièces d'armures que tu tiens dans tes mains, dans un coffre comme celui-ci. Lorsque mon père partait pour défendre notre clan, elle sortait son armure, et pendant tout une nuit, après qu'ils se furent aimé, elle attachait lentement toute les lanières de cuir en chantant doucement une chanson pour que mère Lune le porte au combat dans ses bonnes grâces, car elle souhaitait de tout son coeur son retour. Chaques lanières était huilée avec soin, chaques lames avait été béni par une larme de ma mère...

Je ne te demande pas de faire tout cela, mais tu voudrais bien me les attacher? Cela, pour moi, est déjà très significatif...je rends un peu hommage à mes parents en même temps, et à mon clan...et à l'amour que je te porte aussi...

Tifni ne dis mots.L'importance qui faisait briller les yeux de son loup à ce point n'était pas rien, et en même temps, elle avait l'impression de faire un peu partie de son clan...Lorsqu'elle toucha au lanières de cuir, une magnifique chanson se fit entendre dans sa tête, douce, mélancolique et tellement...amoureuse?

Elle écouta, et Dob sut ce qu'elle entendait. La douce mélodie que fredonnait sa mère à son père, elle l'avait tellement chanté que tout l'armure en avait prit la résonnance, en avait absorbé l'essence même, et maintenant Tifni l'entendait elle aussi, la ressentait, ressentait l'amour que la mère de Dob avait pour son père...Elle fut émue, et les larmes lui montèrent au yeux, alors que d'un mouvement habile elle attachait les lanières d'une manière qu'elle ne connaissait même pas, mais qui lui apparaissait tellement évidente...

le loup regardait sa douce attacher ses poignets avec une grâce admirable, et lui aussi sentit la mélodie, comme une chaleur qui envahissait doucement ses avants-bras, et le réconfortait. Lorsqu'elle eu fini de les attacher, La druidesse se leva debout devant son loup, elle lui prit la tête et la plaça sur sa poitrine dans un geste remplie d'amour. Tifni se laissait guider par la magie, et Dob lui se laissa guider par les tendres gestes de sa femme. Elle le serra contre lui, puis le repoussa un peu, prit le casque et enleva précautionneusement les deux pierres, et le plaça lentement sur la tête du loup. Le casque sembla prendre vie de lui-même, s'ajustant à la perfection sur sa tête, comme si le métal, l'espace d'un instant, s'était liquéfié et moulé au relief de sa tête.

Dob se leva à son tour devant Tifni. Il mit un genou au sol, prit sa main, et comme jadis son père l'avait fait avant lui, la plaça sur son coeur.

-Je vous aime très chère dame, et ici bat la source de mon amour. Au combat peut-être un jour je tomberai, mais jamais pour vous il ne cessera de battre, car avec vous je laisse mes battements de coeur, et jusqu'à mon retour, dans ce coffre qui est vôtre, ils ne cesseront de battre, jusqu'à ce que je les remplace à nouveau par ces pièces d'armure. Puisse Mère Lune guider mon bras et mes griffes au coeur de l'ennemi, pour que je puisse retrouver le soir venu le chemin de votre amour...

Le loup se releva, et vint serrer la main de Glator.

-Merci mon ami, je t'en dois une. Je pars maintenant, et je transmettrai tes salutations au seigneurs de la mine, s'il en reste encore dans le grand nord. Il y a quelque chose que je peux faire pour toi avant de partir?

-Oui Dob, prends soin de cette magnifique femme qui t'accompagne. Cela me briserais le coeur de la voir revenir triste, et sans toi! Alors soyez prudent...

Dob fit un signe de tête, et Tifni vint lui donner un baiser sur la joue.

-Merci ami de mon loup, nous reviendrons!

Dob ouvrit la marche, et il sortirent au grand jour en avant de l'auberge. Un exilé prit la fuite sans trop demander son reste, voyant bien que de un il n'était pas de taille avec la chose qui se tenait debout avec un casque, et encore moins contre la druidesse qui se tenait à ses côtés. Tifni échappa un petit rire en le voyant déguerpir ventre à terre, et Dob sourit sous son casque.

-Ça doit être à cause de moi...Il ne se serait pas sauvé en voyant une créature angélique comme toi ma belle!

Il reçu un petit coup de poing dans le flanc, pas pour lui faire mal mais pour lui faire comprendre qu'elle avait saisie sa blague, et qu'elle pouvait ne pas être trop angélique quand elle le voulait.

-Oui c'est cela, je vais t'en montrer moi des angéliques....

Elle prit sa forme de panthère en sautant en avant, et se mit à cavaler en direction de la forteresse de Broquir. Dob n'attendit pas lui non plus, car il adorait cavaler avec elle...Il sauta au sol, pris sa forme finale de loup et détalla lui aussi à plein régime, son armure s'harmonisait à merveille avec sa forme, ne le gênant pas du tout dans sa course. Tifni était rapide, plus que lui, et elle ralentit un peu sa cadence pour qu'il puisse la rejoindre. Il arriva à sa hauteur, et tout en courant avec un bon rythme, il se colla un peu contre elle, lui signifiant qu'il adorait cela. La druidesse savait ce que voulait dire ces petits gestes, et d'un bond elle passa de droite à gauche par dessus le loup, puis de nouveau de gauche à droite. Dob savait qu'elle était gracieuse, et chaque fois qu'elle prenait sa vrai forme, il l'admirait toujours plus pour cela. Il coururent ensemble un petit bout jusqu'au bout de chemin que l'homme avait tracé, puis il traversèrent un petit bois et se retrouvèrent dans la clairière qui devançait la forteresse de broquir. Dob s'arrêta le temps de reprendre son souffle, et la belle panthère noire vint le frôler en tournant autour de lui. Elle s'allongea sur le sol, un peu en retrait de la route. Dob vint vers elle aussitôt, se coucha contre elle. L'image aurait pu être curieuse pour un voyageur, mais ils s'en foutaient, ils étaient bien ensemble, et là était tout ce qui comptais.

Tifni semblait fatigué, et elle ne tarda pas à bailler. Ses yeux tombèrent doucement sous la caresse du soleil, et Dob s'en aperçu à temps. Il lui mordit doucement une oreille, pas pour lui faire mal, mais juste assez pour qu'elle sursaute.

- Ne dors pas ma belle...Il ne faut pas, pas tout de suite. Reste bien éveillée, je vais chercher des branches de triffides, et je te fais ton remède. Ne dors pas s'il te plait....

L'inquiétude qui transperça le ton de sa voix comme une dague la boulversa...Son loup était inquiet pour elle, cela se voyait à travers sa voix, et cela la toucha. Dob se leva devant elle, et déposa un long baiser sur son front. La panthère ferma les yeux en signe qu'elle aimait cela, puis les réouvrit. Dob disparu de sa vue dans le sous bois, et remonta jusqu'au marécages ou il savait que des triffides y étaient. Il se planqua dans le côté du marécage, et attendit. Il ne fallu pas bien longtemps pour qu'un triffide se pointe, très, très lentement...Dob aurait pu faire un sieste avant qu'il n'atteigne la marre, mais il devait faire vite, car son amour pouvait s'endormir à tout moments, et il ne voulait surtout pas qu'elle souffre comme lui avait souffert dans ce terrible rêve...Alors il bondit de où il était caché, directement sur le triffide qui n'eu que le temps d'avoir l'air surpris avant de s'abattre au sol, sans vie.

-Pardon mon frère...Mais j'ai besoin de ton corps pour sauver quelqu'un qui m'est cher...Mais Gaïa t,acceuillera avec elle, et elle saura t'expliquer...Encore pardon...

Dob mordit dans le tronc, et en arracha plusieurs éclisses, qu'il plaça dans son sac en bandouillère. Il en pris plus que pas assez, et retourna rapidement vers sa druidesse. Il arriva juste à temps, car Tifni avait la tête posé sur ses pattes avant et commençait à somnoler. Dob lacha un cris, croyant qu'elle dormait, mais elle releva la tête aussitôt, surprise.

-Dob, pourquoi tu cris?

-J'ai cru que tu dormais...J'ai ce qu'il faut, ne cède pas ma belle...Je vais te faire la pâte dont tu m'as parlé...Ne dors pas s'il te plait...


Il s'assit à la hate, puis sortit de sa besace les éclisses de triffide. Il sortit aussi sa gamelle, et sa gourde. Il plaça les bout de triffide dans sa gamelle, y mit un peu d'eau et chercha du regard une roche de forme ronde. Pas évident, mais il fini par trouver une qui ferait l'affaire, et s,en servit comme un pilon. Les branches de triffides était coriaces, dure et pas vraiment enclin à se faire écraser...Mais Dob ne se découragea pas un instant, et de la gamelle résonnèrent ses coups de pilon acharné. Presque une demi-heure s'écoula, et c'est en sueur qu'il avait réussi à écrabouiller les bouts qu'il y avait placé. Tifni regardait son loup s'acharner, mais ses yeux étaient de plus en plus lourds...

Dob approcha l'espèce de pâte qu'il avait fait, et la montra à Tifni.

-Comme cela ma douce? Je suis loin d'être herboriste tu sais...Mais je fais de mon mieux!

Lorsqu'il tendit la gamelle à Tifni, un petit pouf et une fumée verte s'échappa de la gamelle. Dob regarda dedans, et totalement découragé, il constata que tout ce qu'il avait fait était évaporer...

-Mais heu....ho...

-Il faut le mettre tout de suite à la noirceur mon beau loup...Sinon il arrive ce que tu viens de voir..Pardon de te le dire maintenant, je ne me souvenais pas que ça faisais cela!!!


Dob regarda tifni, un peu déconfit, mais sortit un autre morceau de triffide, et recommença le travail. Cette fois-ci fut plus facile, car il avait trouver un coin de la roche plus acccentuer, et il s'en servait pour briser la grosse fibre. Quinze minutes plus tard, il avait atteint le même résultat, mais en un peu mieux. Il plaça rapidement un petit bout de tissus dessus, et sourit à Tifni.

-J'ai réussi je crois ma belle!! Je crois que tu peux en prendre maintenant!!

Tifni lui fit un petit sourire de panthère...Dob trouva cela plutôt comique, mais il savait que lorsqu'elle aurait avalé un peu de cette substance, il faudrait qu'il soit de garde, et pas qu'un peu. Elle dormirait profondément, sans rêves, enfin l'espérait-il, et elle serait sans défense...Tout reposerait sur lui, et comme il n'était pas vraiment aussi fort qu'elle, il se devrait d'être prudent...

Elle reprit sa forme humaine, et le loup se plaça devant elle, pour la cacher.

-Tu es certaine Tifni?

-Je n'ai plus le choix mon loup...Je dois dormir un peu, je vais m'écrouler...

-D'accord...Viens avec moi avant, trouvons un endroit plus sur...


Le loup guida rapidement sa druidesse dans le bois de broquir, et dénicha rapidement une tannière sous une immense souche abattue. L'endroit semblait parfait, et il pourrait monter la garde de l'entrer de la tannière. Tifni entra en se courbant, et elle eu la surprise de découvrir un tapis de branche de sapin et de cèdre, de quoi faire une couche plus plaisante. Elle se tourna vers son loup, pris dans le sac la couverture de voyage qu'elle étendit sur le matelas de branche, et s'allongea dessus. Dob ne se retourna pas, sachant très bien qu'elle était nu, et attendit qu'elle enfile ses vêtements. Lorsqu'elle fut à l'aise, il vint près d'elle, colla sa truffe dans son cou, et lui dit qu'il veillerait sur elle jusqu'à ce qu'elle se réveille.

Tifni regarda Dob allez se coucher dans l'entrée de la tannière, la tête posé sur ses pattes croisées. Elle l'observa un moment, puis prit la pâte de triffide et en roula une petite boule entre ses doigts qu'elle plaça sous sa langue. Elle laissa fondre doucement la boule, et se sentit lentement très lourde, et un peu étourdie. Elle regarda en direction de son loup, et celui-ci détecta aussitôt le changement de rythme de respiration de Tifni. Il se retourna, vit son regard.

-Ho..Attends...

Il regarda les alentours comme il faut, puis entra un peu dans la tannière. Il vint se placer contre elle, pour la réconforter et la réchauffer. Elle sourit pâlement, passa un bras sur lui et posa sa tête sur l'oreiller de fortune qu'elle avait fait.

Il ne fallu pas plus de dix secondes pour que Tifni s'endorme...Dob la sentit se relacher, son corps devint mou et son bras tomba doucement à côté d'elle. Il attendit quelques minutes, puis bougea lentement, pour ne pas la réveiller. Il alla se poster dans l'entrée, se coucha au sol et remit sa tête sur ses pattes.

Elle devait prendre du repos...Et il devait rester réveiller. Le sommeil lui manquait aussi, et les images du cauchemars qu'il avait vécu commençèrent à refaire surface...La table, les chaines...Le visage de sa femme, souriante avec la petite lame qui coupait sa peau...La douleur, réelle ou pas, le feu qui avait bruler sa poitrine...Il se demanda pourquoi un tel dieu existait, et pourquoi des gens adoraient un tel dieu! Il fallait être totalement stupide, ou encore de très mauvaise foi...

Dob serra les dents en imaginant plein de monde à genou, priant ce dieu qu'il haissait maintenant. Il se voyait les déchiqueter, les broyer pour que tous meurent, et que le dieu perde sa puissance en sombrant dans la fosse abyssale de l'oubli humaine...Il se retourna pour regarde Tifni...Elle dormait, du moins semblait-il, et sa respiration était régulière...Tout se passait bien jusqu'à présent, et il n'y avait pas trop d'activités dans les parages. Le soleil avait déjà dépassé le zénith, et même qu'il commençait à être timide, à vouloir se sauver, pour faire place à la nuit, et à sa mère adorée...

La nuit fini par envahir le bois, chassant les ombrages qui jouaient des tours à ses yeux pour ne laisser place qu'à la pénombre. Sa vision se fit plus claire, et la lune pointa son croissant juste au dessus de la cime des arbres. Dobermann lui sourit timidement...

-Merci Mère...Merci de veiller sur moi, et merci de permettre que tout ceci arrive...Je suis heureux qu,elle soit là, tout près de moi...J'ai enfin trouver la perle rare, et elle est devenue ma femme maintenant, tout cela sous ton regard aprobateur...Je te promet, sur mon âme, de veiller sur elle Mère, et d'en prendre soin...Promis...

Alors qu'il finissait sa pensée, la lune sembla luire un instant, très furtif, mais pas assez pour l'oeil d'un loup.

La nuit s'étira doucement en avant de la tannière, et Dob commençait à être fatiguer lui aussi. Il se leva un peu, tourna en rond devant la tannière pour se réveiller, huma l'air plusieurs fois pour détecter d'éventuel ennemis. Quelques senteur lui parvinrent, mais trop faible pour être près d'eux et de toute façon, ce n'était pas des senteurs qu'il crignait, à moins qu'un raton laveur puisse peser plus que lui...Il sourit en pensant à cela, riant presque tout seul dans la nuit. Cela lui fit un bien énorme, et il retourna lentement vers la tannière lorsqu'il stoppa net.

Une odeur plus forte venit de lui traverser les narines...Une odeur plus musquée, plus forte...Une odeur canine...Il approcha prudemment de l'entrée de la tannière, et dans la pénombre il distingua une forme, presque semblable à la sienne, qui sentait le sol ou sa femme dormait...Dob gronda sourdement, et la silouhette figea sur place, pointant son nez dans sa direction. Deux yeux luisirent, d'un jaune pâle, et l'autre répondit en grondant lui aussi.

Un loup...Mais pas un lycan...

Dob sortit de l'ombre et s'avança au devant. Il s'imposa pour ce qu'il était, et fit le tour du loup qui ne bougeait pas, mais qui continuait à gronder. Il l'examina, puis vint se planter droit devant lui, le fixant dans les yeux. Il n'était pas question qu'il entre dans la tannière, et il devrait le tuer s'il essayait, alors valait mieux pour lui de comprendre et de ne pas jouer au jeune loup qui veux faire son territoire...

Il baissa la tête et mit sa queue entre ses pattes arrière...Il se soumettait, et Dob pu respirer. Il aurait hais tuer un confrère, et l'autre l'avait compris. Dob le laissa donc partir sans accro, et l'autre compris qui dominait ici. Le loup blanc revint se poster directement dans la porte de la tannière, et cette fois tout sommeil avait disparu, chassé par l'adrénaline qui venait de le survolter. Tifni dormait bien, en tout cas au yeux du loup, et elle semblait ne pas rêver, car elle n'avait pas bouger d'un iota depuis des heures.

Dob resta réveiller quelques temps encore, puis un bruit vint du fond de la tannière, un espèce de grognement endormi de quelqu'un qui émerge de très loin. Il passa la tête dans l'entrée, et vit Tifni qui se frottait les yeux, comme un petit bébé. Elle lui sourit tendrement, à moitié endormie encore, et le loup vint s'assoir près d'elle.

- Tu as dormi longtemps ma douce...La lune est passée te faire un petit coucou, et ensuite le soleil est venu réchauffer la tannière! Je suis heureux que ton sommeil n'ai été troubler!

Il colla sa tête contre son cou en signe d'affection. elle passa un bras autour, le serra contre elle et lui mit un baiser sonore sur le front, ce qui fit rire le loup. Elle avait l'air un peu perdue, son regard encore à moitié dans le pays des rêves, mais contente tout de même de voir Dob.

-J'ai dormie longtemps mon loup?

-Presque deux jours Tifni...Mais si ça ne te dérange pas, je vais faire moi aussi une sieste...Je suis fatigué...Tu me réveille dans une heure? Nous reprendrons le chemin!


Elle lui foutu un baiser sur le front, puis le serra contre elle et resta comme cela quelques minutes. Dob sentit beaucoup dans ce geste, et il se remémora sa promesse fait à la lune...


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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 17:34

Il posa sa tête sur ses genoux, se tourna une ou deux fois et ferma les yeux. Tifni le regarda avec amour, sachant qu'il avait veillé sur elle sans relâche pendant son propre sommeil, proche du comas. Elle tentait de reprendre ses esprits mais une sorte de brume paralysait ses sens. Elle n'entendait pas les bruits habituels de la forêt. Elle avait beau savoir que c'était une conséquence de la pâte de triffide, elle détestait ça ! Au moins, elle avait récupéré des forces et l'entité ne l'avait pas atteinte. Elle en payait le prix ce matin, les sens dans du coton.

La druidesse se dégagea doucement et posa la tête de son loup sur l'oreiller de feuilles qu'elle avait utilisé un peu plus tôt. Elle sortit de la tanière et se plaça juste devant l'entrée, testant ses sens. La vue n'avait pas vraiment changé, mais l'odorat était réduit quasiment à néant. Elle reconnaissait à peine les odeurs de la forêt qui l'entourait et qu'elle connaissaient pourtant parfaitement. Le pire de tout était son ouïe : elle entendait une sorte de souffle un peu rude qui semblait recouvrir tout le reste et lui dissimulait sans doute les moindres petits craquements et crissements autour d'elle, qu'elle aurait détectés immédiatement en temps ordinaire. Soupirant, car elle savait d'avance que ce serait encore pire dans sa forme originelle, elle décida d'être fixée : instantanément, répondant à son ordre muet, son corps se courba, se recouvrant de fourrure noire. Ses yeux prirent la teinte émeraude de ceux de la panthère alors que son museau s'allongea, dessinant des dents capables de broyer un homme. Elle se sentait à l'aise dans cette transformation, comme elle ne l'avait jamais été dans ses formes précédentes : elle avait trouvé son animal de prédilection et le changement entre les deux était quasiment naturel.

La panthère tourna sur elle-même, fit les cent pas, allant et venant inlassablement. Elle tournait la tête d'un côté et de l'autre, observant, écoutant, humant l'air environnant. Soupirant, elle finit par s'allonger près de l'entrée, posant sa tête sur ses pattes avants. Comme elle s'y attendait, la situation était identique en animal : ses sens étaient brouillés. Son odorat était à peine celui d'un humain, sa vue et son ouïe ne valait guère mieux. La pâte de triffide faisait bien l'effet escompté. Elle était condamnée à vivre dans une brume opaque tant qu'elle en prendrait. Elle grommela quelques insultes bien senties à l'intention de ce dieu encore inconnu. Elle détestait cette sensation.

Au bout de quelques minutes, elle se sentit mal en panthère, ne retrouvant aucune des perceptions qu'elle appréciait. Elle reprit forme humaine et s'installa en tailleur, tachant de calmer sa colère. Elle réfléchit à la suite de leur périple. Ils allaient regagner le domaine de Dobermann, un endroit fortement relié à son passé. Elle comptait sur lui pour la guider dans ces contrées glacées qu'elle connaissait si mal. Elle était heureuse de le découvrir avec lui, bien qu'elle aurait préféré que ce soit dans d'autres circonstances. Mais quand son loup parlait de son monde d'origine, il y avait dans ses yeux une lueur qui lui donnait envie de le partager avec lui. Elle sentait également une certaine douleur cachée derrière son masque et elle espérait qu'il saurait lui faire partager certains moments de son passé. Elle voulait tout connaître de lui, ses forces et ses faiblesses, ses haines et son amour, sa détresse comme ses joies. Lui ferait-il suffisamment confiance ?

Elle chassa ses idées de son esprit pour se mettre à préparer un petit déjeuner copieux, fait de lanières de viandes séchées, de baies qu'elle trouva non loin de là et d'un pain qu'elle avait pris la précaution d'acheter lors de leur traversée de Mérulik. Elle fit chauffer de l'eau et eut un petit rire : décidément, ça devenait une habitude !

Soudain, elle entendit un craquement dans son dos et n'eut que le temps de se retourner et de dévier d'un coup sec avec son bâton de druidesse la hache du barbare qui lui faisait face. Ce traître s'était approché en silence, espérant la surprendre dans son occupation et se débarrasser d'elle facilement. Heureusement, cet idiot avait marché fort peu discrètement sur le sol. Mais Tifni l'avait entendu au tout dernier moment. Elle jura entre ses dents après les triffides qui la dépossédaient de ses réflexes vitaux et renversa le bâton pour frapper son adversaire au côté. Ce dernier se plia en deux, le souffle coupé, jaugea la jeune femme en face de lui et décida qu'il ne s'agissait pas d'un combattant ordinaire. Il préféra faire demi-tour en courant, s'enfuyant comme le lâche qu'il était. La druidesse hésita un instant, puis décida de le laisser partir, ne voulant pas laisser la tanière où Dob se reposait sans surveillance. Il ne perdait rien pour attendre : il arriverait un moment où elle serait tellement en rage qu'il ne faudrait pas qu'il se trouve sur son chemin...

Elle reprit ses occupations en augmentant sa vigilance : il fallait qu'elle soit deux fois plus attentive que d'ordinaire pour éviter les mauvaises surprises. Elle sirotait son thé quand Dobermann émergea, le poil en bataille mais reposé. Il vint s'asseoir à ses côtés, remplissant une tasse.

- Pas eu de mauvaises surprises pendant mon sommeil, ma druidesse ?

Tifni le regarda dans les yeux et pensa un instant lui mentir, pour ne pas l'inquiéter. Mais son regard scrutateur eut raison de son intention première et elle rougit :

- Hum... Comme je le pensais, mes sens sont... amoindris. Je n'entend pas suffisamment pour être en mesure de faire la sentinelle, ma vue est bien moins bonne, et je ne te parle même pas de mon odorat ! Et on a eu la visite d'un petit barbare qui a bien failli me surprendre et m'a attaqué par derrière. Heureusement, ce gros balourd a fait vraiment beaucoup de bruits et je l'ai mis en déroute.

Les yeux de Dob se durcirent et il serra les lèvres. Dès qu'on s'approchait un peu trop près de sa femme, la rage menaçait toujours de le submerger. Il s'en voulut d'avoir été obligé de dormir, en la laissant seule et affaiblie par la pâte qu'elle avait ingurgitée, avant de se raisonner. Il fallait qu'il ait son compte de sommeil lui aussi, s'il voulait tenir le coup. Tifni n'allait pas être au mieux de sa forme pendant quelques temps, et il allait falloir qu'ils s'habituent et qu'ils fassent avec ! Heureusement, elle n'avait rien.

Le déjeuner fini, ils se rendirent compte que la nuit commençait à tomber. Toutefois, ils préférèrent plier bagage et continuer leur périple sans perdre trop de temps : ils se sentaient reposés, et connaissaient parfaitement la région pour l'avoir parcouru pendant de nombreuses années aussi bien l'un que l'autre. Et leur route était encore longue s'ils voulaient rejoindre le grand nord. Dob décida d'être attentif pour deux : le loup allait veiller à ce que rien n'interfère dans son champ de vision. Ils marchèrent en silence un long moment.

Tifni essayait de forcer ses sens à recouvrer leur normalité mais cela lui paraissait peine perdue. Elle savait que le temps remplirait son office et qu'elle allait recouvrer la totalité de ses capacités, mais sa situation avait quelque chose d'effrayant. Elle forçait sur ses yeux, tentant de discerner autre chose que des arbres dans la nuit qui tombait. Elle tendait l'oreille, n'entendant que le chant assez fort de quelques oiseaux nocturnes : tous les petits bruits auxquels elle était habituée étaient inexistants. Pas de bruissement, ni de souffle de sanglier passant au loin, pas de soupir du vent dans les feuilles des arbres ou de respiration des roseaux au bord des marres. La nature semblait muette. Elle comprenait ce que ressentait le commun des mortels, tous ceux qui, comme elle, n'était pas druide et si proche de la nature qu'elle l'avait été. Elle détestait cela et espérait en être vite débarrasser.

La Faille n'était plus qu'à quelques heures de marche. Ils passaient à côté des ruines de l'ancien temple qui avait été érigé là en des temps immémoriaux, quand le royaume était encore uni, vierge de toutes ses luttes fratricides. Tifni s'approcha des vieilles pierres, curieuse comme à son habitude de tenter d'en comprendre l'histoire. Elle effleura un pan de mur encore debout, du bout des doigts. Elle sentit une légère vibration et se figea. Elle était passée par ici maintes et maintes fois mais n'avait jamais rien ressenti de tel. Dob la regarda, interrogateur. Il s'était arrêté à quelques pas, l'observant et attendant patiemment, comme à son habitude.

- Dob, approche... Touche ces pierres et dis-moi si tu sens quelque chose d'inhabituel...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 17:40

Dob s'avança vers sa femme, intrigué. Ce vieux temple était de manufacture humaine, et si la magie y avait été vénérée en temps jadis, il ne devait pas en rester grand chose..Quoique sa jolie druidesse était très sensible à cela, et peut-être que le fait d'avoir prit cette pâte lui donnait un petit quelque chose qu'elle n'avait pas d'habitude. Il regarda comme il faut la pierre, grise sale et effritée, et posa sa truffe dessus.

Un petit picotement se fit sentir aussitôt, comme quand il avait une patte d'engourdie, mais cette fois c'était son museau, et c'était loin d'être agréable...Le loup recula un instant, se secouant la tête en tout sens.

-Ho mais qu'est-ce que cela?? J'ai le nez tout drôle! Ça picotte!

Tifni eu un fou rire en voyant la bouille de son loup qui se secouait la tête. Dob resta assis là, et se contenta d'observer,ne voulant pas vraiment renouveler l'expérience. Tifni passa doucement ses mains sur la pierre, écoutant attentivement, faisant un effort pour saisir tout malgré que ses sens étaient engourdis, essayant de capter ne serait-ce qu'une bribe d'information. Dob regarda la lune, bien haute dans le ciel. Sa lumière argentée habituelle était un peu pâle ce soir, dû surement à sa position dans le ciel, ou à l'étape de son cycle. Il lui adressa une petite prière, et en fit une à la déesse qui les avait unis Tifni et lui.

Lorsqu'il reporta son regard sur sa druidesse, elle avait les deux mains sur le rocher, et elle ne bougeait pas. Dob regarda mieux, et il vit tout de suite que quelque chose n'allait pas...La respiration de Tifni était bien trop rapide, comme si elle venait de faire une course folle, et comme ce n'était pas le cas...

-Tifni!! Tifni? Ça va dis moi?

Pas de réponse...Aussitôt une lumière s'alluma dans l'esprit du loup, et il s'approcha rapidement pour voir. Elle avait les yeux révulsés, on ne voyait que le blanc, sa respiration était rapide, sa poitrine s'élevait rapidement et s'abaissait brutalement.

-Lache la pierre Tifni!! Lache là tout de suite!! Elle te fait du mal!!

La druidesse ne réagissait pas à sa demande, ni au son de sa voix. Dob sentait son aura magique diminuer, il sentait même que la sienne était aspiré vers cette roche...Il se recula rapidement, puis se donna de la vitesse et plaqua Tifni au corps...

Elle lâcha prise, ou plutôt se vit contraint de le faire, et roula au sol avec Dob, à quelques distances de la pierre. Immédiatement, ses yeux redevinrent normal, et elle chercha du regard son loup. Il la prit rapidement dans ses bras, mais elle le bloqua avant qu'il ai pu, le regardant intensément.

-Je...J'ai vu Dob..J'ai vu quelque chose, la-bas, Il y avait de la neige, il faisait froid, ça avait des ailes...Je ne pouvais plus bouger! J'étais gelée, et cette chose me touchait, passait ses mains sur moi, et ça faisait mal...Je me sentait vidée, abattue, je ne sais pas comment le dire...

Dob s'approcha et s'assit contre elle.

-Tu veux dire, comme un espèce de vampire? Une chose qui boit le sang?

-Non...Une chose qui buvait mon énergie!


Elle avait les lèvres sèches, les yeux fatigués, et tout la bonne humeur qu'elle avait récupérer s'était volatilisée. Dob regarda sur la pierre, deux traces plus foncées y figuraient, celle des mains de Tifni. Le loup alla inspecter un peu mieux la pierre. Il en fit le tour, regarda de plus près...Il y avait d'autre traces, plus vieilles, mais qui paraissaient encore.

- D'autre ont tenté aussi je crois ma belle...

Il découvrit en arrière un amoncellement d'os, les restant d'un homme surement. Les deux mains avaient disparue, et les deux os des avants bras étaient calciné jusqu'au coude...Dob ne jugea pas nécessaire de lui dire qu'elle venait de passé près de la mort, préférant la laisser se reposer quelques instants plutôt que de la stresser à nouveau.

-Dob? Viens ici mon loup!

Il contourna la pierre et approcha de sa druidesse. Elle s'était relevé, et malgré la fatigue apparente qu'elle affichait, elle se tenait droite sur ses jambes.

-Je ne ressent plus les effets de la pâte de triffide...Cette pierre a gobé un peu de ma magie, mais aussi ce qui altérait mes sens...Je n'y comprend rien mon loup...C'était quoi, cette chose? Un démon? Un entité?

-Ou une succube, comme tu étais auparavant...Sauf que toi, c'était une autre sorte d'énergie...Cela se pourrait-il? Se pourrait-il que par l'entremise d,une pierre magique, un vol d'énergie puisse se faire? Ou bien cette chose est enfermée dans ces pierres, et elle attend pour se nourrir? J'ai trouver les restant d'un homme à l'intérieur, ainsi que des traces de mains comme les tiennes...Une chance que nous étions deux, car je crois que tu n'y aurais pas échappé..


Son regard se fit triste, et Dob eu juré qu'elle allait pleurer si elle ne s'était pas jeter dans ses bras et enfouie son visage contre lui. Il passa ses bras autour d'elle pendant un long moment, et les quelques soubresauts de sons corps indiqua au loup qu'elle pleurait doucement.

-Ça va ma belle druidesse...Ça va, ne pleure plus...Nous sommes deux, et ensemble, et nous resterons deux, et ensembles! Nous sommes plus fort ma chérie, c'est ce qui fait que nous serons vainqueur!

-Tu le crois vraiment? Dit-elle entre deux sanglots,

-Bien sur! Nous avons triomphé une première fois, et le résultat n,est-il pas merveilleux? Nous sommes unis ma douce...

Il lui releva le mentons doucement, et essuya du revers de la main les traces de larmes, puis posa ses lèvres sur les siennes.

-Oui je le crois, comme je crois en nous, en notre amour et notre destin! tout ce pourquoi nous avons souffert n'est pas arrivé en vain!
Allez, éloignons nous de cette chose, je ne serai tranquille que lorsque tu seras loin d'ici...

Il la prit pas la taille, la rapprocha de lui, puis après lui avoir volé un autre baiser, ils se dirigèrent vers la faille. Tifni était fatigué, et Dob marchait lentement, inspectant minutieusement chaque parcelle du décors se profilant devant eux. Il n'était pas question qu'ils se fassent attaquer de nouveau, et s'il y en avait pour leur chercher des problèmes, cette fois-ci, c'est au loup qu'ils auraient affaire...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 17:44

Tifni avait l'impression d'être un peu dans les vapes. Elle savait qu'elle avait échappé de peu à un désastre, grâce à son loup. Cette histoire était étrange quand même... Elle était passée des dizaines de fois devant ces ruines et n'avait jamais rien remarqué de bizarre. Était-ce du à la pâte de triffide ? L'aurait-elle rendu plus sensible à certains aspects ?

Dans tous les cas, cette mésaventure aura eu le mérite de lui rendre l'esprit plus clair : ses sens n'étaient plus embrouillés du tout et elle entendait de nouveaux tous les bruits de la forêt. Elle avait même remarqué que Dob marchait plus précautionneusement que d'habitude... Comme s'il était plus attentif ou qu'il craignait quelque chose. Le pauvre ! Elle lui en faisait voir de toutes les couleurs. S'il n'avait pas été là, nul ne sait ce qu'il serait advenu d'elle... La druidesse frissonna. Était-ce encore un mauvais coup du dieu qui s'acharnait sur eux ? Ce n'était a priori pas sa façon d'agir, mais tant qu'ils ne sauraient pas de qui il s'agissait, ils ne pourraient pas dire avec certitude ce dont il était capable. Tout était donc envisageable.

Tifni savourait ses sens retrouvés pour l'instant, jusqu'au soir où elle devrait reprendre le triffide si elle voulait se reposer un peu. Mais pour l'instant, elle entendait tout ce qui se passait autour d'elle, le pas léger de son loup, les oiseaux, le vent dans les feuilles... Elle sentait l'odeur de l'humus et la fraîcheur de la forêt... Elle se sentait revivre après la privation de ses sens et elle aimait ça. Même l'approche de la faille, qu'elle détestait pourtant, n'arrivait pas à entacher la bonne humeur qu'elle ressentait et qui commençait à l'envahir. Elle voulait oublier ce qui venait d'arriver et profiter de chaque moment qui lui était offert en compagnie de Dob. Elle lui jeta un regard plein d'amour et sentit son coeur battre plus fort en l'observant, attentif à son environnement, le regard fouillant chaque recoin, prêt à bondir pour elle.

- Dis-moi, mon loup... Ça fait un moment que nous n'avons pas vu Tamara. Sais-tu ce qu'elle trafique ?, demanda-t-elle.

- Ne t'inquiète pas pour elle. Elle est partie chasser et elle en a souvent pour un moment. Elle nous retrouvera quand elle sera rassasiée, même si ça prend plusieurs jours. Elle arrivera bien à négocier le passage de la faille avec Bralistas, ajouta-t-il avec un petit sourire, en pensant à leur précédent passage.

Tifni éclata de rire en revoyant la tête de Bralistas quand il avait réalisé la dépense d'énergie qu'il allait devoir déployer pour faire passer la dragonne de l'autre côté. Mais ses arguments financiers avaient eu raison de la réticence du nain.

- Tiens, en parlant du loup..., remarqua malicieusement Tifni en regardant Dob, heureuse de sa remarque. Voilà Bralistas qui arrive ! Prêt pour le grand saut, mon loup à moi ?

Le passage de la faille était toujours un moment désagréable à passer. La druidesse se fit la remarque que finalement, il aurait peut-être mieux valu qu'elle soit sous l'emprise de la pâte de triffide pour le passage, afin de ne rien ressentir. Puis elle haussa les épaules : elle l'avait déjà fait de nombreuses fois, elle se remettrait certainement du nouveau passage !

- Oui, allons-y... Allons voir ce rapace de Bralistas...

Tifni laissa son loup approcher et négocier le passage avec le nain, offrant un instant son visage au soleil. Le nain lui fit signe d'approcher, empochant les pièces d'or que venait de lui remettre Dob. Il leur tourna le dos, se mettant face à la mer, comme d'habitude et recommença sa gestuelle grandiloquente. Une fois encore, la brume s'échappa de ses doigts pour les envelopper. Les vagues se déchaînèrent, le vent tourbillonna autour d'eux et sembla les soulever. Ils sentirent leurs pieds perdre leur appui sur le sol et attendirent le choc en retour, à leur arrivée de l'autre côté de la faille. Ils attendirent un long moment, avant de réaliser que rien ne se passait. Tifni saisit la main de Dobermann, prise d'un mauvais pressentiment. Le passage était quasi-instantané en temps ordinaire. Que se passait-il ?

Elle ouvrit les yeux, ce qu'elle ne faisait jamais d'habitude, car cela avait tendance à accentuer le déséquilibre qu'elle ressentait. Elle ne vit rien autour d'elle : ils étaient comme suspendus en l'air, au milieu d'une sorte de brume, dans le néant. Elle sentit Dob se rapprocher d'elle, collant son corps au sien et l'enserrant dans ses bras, comme pour la protéger. Elle fit lentement un tour sur elle-même, tentant de trouver une sortie ou un point d'ancrage, auquel ils auraient pu se raccrocher, mais ne vit que cette brume tournoyer follement autour d'eux.

- ça recommence, ma druidesse... C'est encore lui, j'en suis certain. Le loup murmurait à son oreille, refusant de la lâcher, ne serait-ce qu'un instant. Au fond d'elle-même, Tifni savait qu'il avait raison. En face d'eux, au loin, une ombre apparut et se rapprocha petit à petit. Une forme humaine, recouverte d'une cape, à capuche, avançait vers eux. Elle sentit la peur l'envahir, car elle savait très bien qui venait ainsi... Son coeur se serra pendant que ses yeux fouillaient la brume dans l'espoir de trouver une sortie. L'ombre se rapprochait. Vite ! Elle devait agir. Plaçant Dob derrière elle, en rabattant ses mains autour de sa taille, elle se concentra et prit une grande inspiration. Dans cet environnement, elle ne pourrait pas faire appel aux quatre élémentaux : elle pourra puiser dans la brume pour l'eau et l'air, mais rien ne pourrait faire office de terre ni de feu. Il faudrait s'en contenter.

Avançant ses mains en coupe en face d'elle, elle refusa cependant de douter de son action : elle fit une courte prière aux élémentaux avant de faire appel à eux pour augmenter le pouvoir de Bralistas. Elle venait en effet de sentir la présence du nain. Il était toujours là, concentré sur leur passage. Sondant son esprit, elle se rendit compte que pour lui, tout était normal : le passage se déroulait de façon ordinaire et elle ne sentait aucune panique ou interrogation en lui. Elle réalisa soudain que les pensées du nain étaient figées, comme si le temps s'était arrêté pour lui. Tifni comprit instantanément ce que le dieu avait fait : il avait arrêté le temps autour d'eux pendant la fraction de seconde où ils passaient la faille et utilisait le moment où ils avaient perdu prise avec le monde réel pour passer de l'autre côté pour les attirer dans son univers, encore une fois. En comprenant la situation, elle savait comment agir. Elle continua son incantation à l'intention des élémentaux, sans relâche. Il se passa très peu de temps avant que les deux compagnons entendent un grondement sourd, au dessus de leur tête. Levant les yeux, ils virent deux corps entrelacés, portant les visages de l'Eau et de l'Air, qu'ils avaient vu au Cercle de Pierres : mais cette fois, les visages semblaient furieux. La druidesse eut peur un instant que leur colère ne soit dirigée contre elle, qui osait encore les déranger, avant de réaliser qu'ils regardaient vers la silhouette en face d'eux. Celle-ci s'était figée.

Les deux corps en mouvement au-dessus d'eux se désolidarisèrent pour se placer derrière eux et leurs bouches soufflèrent sur eux. Les deux amants sentirent une bruine fraîche sur leur peau et se sentirent pousser vers l'avant. Le sortilège de Bralistas reprit là où il avait été stoppé et avant d'avoir réellement compris ce qui s'était passé, Dob et Tifni se retrouvèrent de l'autre côté de la faille, sains et saufs. Autour d'eux résonna un grand cri de rage, impuissant... Le loup n'avait pas lâché sa druidesse et la garda enlacé un long moment, serré contre elle, avant de se décider la libérer.

- Je n'aimais déjà pas le passage de la faille, et ce n'est pas cette fois-ci que ça va s'arranger !

- Oui, je crois aussi,
répondit Tifni en souriant. Il ne reculera devant rien pour nous attirer dans ses filets. Il va falloir qu'on fasse attention à tout ce que nous entreprenons, même les actions les plus ordinaires.

- J'ai l'impression que nous avons du monde de notre côté, malgré tout... La situation n'est peut-être pas si désespérée que ça.

- Oui, tu as raison. Dès que nous serons quelque part en sécurité, je pourrai peut-être m'adresser aux élémentaux pour leur demander s'ils savent à qui nous avons affaire. Qu'en penses-tu ?

- Oui, excellente idée. Ils n'avaient pas l'air très contents. Peut-être que ce dieu agit contre la volonté des autres.


Soudain, Tifni prit conscience, pendant qu'ils parlaient ainsi tous les deux, que la forêt était muette : aucun oiseau ne chantait, aucun insecte ne vrombissait à son oreille ; les animaux ne bougeaient plus... Elle se figea quelques secondes avant Dob, qui avait lui aussi remarqué que quelque chose n'allait pas. Instantanément, il reprit sa forme de loup et huma l'air, à l'affût du danger. La druidesse recula, de façon à avoir un arbre dans son dos et écouta attentivement. A cet instant, elle fut très heureuse de n'avoir plus l'esprit embrumé comme quelques minutes auparavant. Si quelque chose tournait mal, elle préférait pouvoir agir avec tous les moyens à sa disposition.

Elle entendit des bruits de pas, un peu balourds. Trois hommes approchaient, pas discret du tout. Ils arrivèrent en vue, juste en face d'eux et Tifni reconnut le barbare qu'elle avait croisée plus tôt dans la journée. Son oeil brilla, car cette fois, il n'était pas seul. La druidesse sentit la colère monter mais se raisonna : un lâche est un lâche quelque soit la situation. Quand il l'avait cru seule plus tôt, il n'avait pas hésité à l'attaquer traîtreusement ; maintenant qu'ils étaient trois, il devait penser que la lutte serait facile. Elle jeta un oeil à son blason, rouge, avant de saisir son bâton de l'ours. Dobermann grogna doucement pour signifier sa présence. Les trois hommes lui jetèrent un coup d'oeil méprisant, n'ayant absolument pas conscience d'avoir en face d'eux un redoutable adversaire. Peut-être croyaient-ils avoir affaire à un animal et ne devaient-ils pas imaginer que son compagnon était capable de réflexion ? Et bien, ils allaient être drôlement surpris.

Les deux barbares et l'aquamancien formaient un étrange trio : l'association n'était en effet pas ordinaire. Les deux premiers se déployèrent de chaque côté de la druidesse, pendant que le magicien restait en arrière, commençant à incanter. Tifni ne bougea pas, guettant le premier qui s'approcherait. Elle savait que Dob couvrirait ses arrières et n'avait pas peur. Et elle leur réservait une petite surprise... Le petit barbare qu'elle connaissait déjà approcha, avançant son épée vers elle. Mais il ne rencontra que le vide : alors que l'aquamancien lui avait lancé ses boules de glace, elle avait laissé la panthère prendre possession de son corps. Les boules se fracassèrent derrière elle sur l'arbre, étant passées largement au-dessus de son corps, et l'épée du barbare se planta également dans l'écorce. Son visage se décomposa en réalisant qu'une panthère noire et sauvage se tenait maintenant devant elle. Sans le laisser reprendre ses esprits, elle lui sauta à la gorge, qu'elle trancha d'un coup de dents. Ne vérifiant même pas qu'il rendait son dernier soupir, elle se retourna vers l'aquamancien...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 3 Aoû - 17:50

Tifni avait égorgé un des barbare....L'idée que c'était lui qui avait attaquer sa femme lors de son sommeil ne prit pas une éternité à faire le tour de son cerveau pour le lui indiquer, et le loup sauta immédiatement sur l'autre bourrin. Sa gueule grande ouverte, les crocs saillant, il visa la gorge, mais le deuxième barbare était plus agile que le premier, et il eu le réflexe de lever sa hache en guise de protection, déviant le loup de sa course. Le dents du loup percutèrent l'acier de l'arme, et il bondit de côté pour se retourner et faire face immédiatement.

Un grondement sourd monta de sa gorge, un vague de rage comme il les aimait lorsqu'il avait affaire à un combattant déterminé. Le barbare réagit au quart de tour, levant sa hache et la faisant siffler l'air juste au dessus de la tête du loup. Dob se pencha pour esquiver, et attendit que le bourrin ai terminé son extension pour lever la gueule pour mordre dans son flan. Cette fois-ci, ses crocs rencontrèrent la chair, et le gout du sang lui envahit les sens...Il tira de tout ses forces après le morceau qu'il tenait, et une partie de sa peau se déchira, laissant entrevoir l'os blanc d'une de ses côtes. Il tituba à reculons, se tenant le côté avec une main qui se teinta de rouge rapidement.

-Sale chien!! Tu vas tâter de ma hache! Je te mettrai sur le mur de ma hutte ce soir comme trophée!

-Viens chercher ton trophée, alors....

Le oreilles de Tifni captèrent les paroles de Dob. Un grand frisson lui chatouilla l'échine, car elle avait cru percevoir deux voix, comme si elles étaient superposées, celle de son loup, habituelle, et celle qu'elle avait entendue qu'une seule fois...Celle du Lycan...Elle pria les éléments pour que son loup ne perde pas la tête, et se resaisisse avant qu'il ne se retourne vers elle...

Le barbare jaugea l'animal en fasse de lui. Il fit quelques pas de côté, changeant de mains sa hache en cherchant le meilleur angle pour frapper. Dob aussi regardait en évaluant...Et il décela rapidement son point faible, car lorsqu'il frappait avec sa hache, son arme était tellement lourde qu'il avait une certaine misère à la retenir...Et il tombait momentanément à découvert, exposant une partie de son corps que le loup pouvait frapper...La hache de celui-ci s'éleva comme une guillotine, et s'abattie sur le loup...

Prévoyant à l'avance cette attaque, Dob esquiva le coup facilement, et la hache se planta dans le sol à quelques brindilles de ses pattes. Le moment que le loup attendait se présenta à cette instant, et il referma ses mâchoires sur le poignet du barbare, serrant de tout ses forces. Un bruit mât résonna dans le crâne du loup, lui indiquant que les os sous la peau avaient céder, et que cette main serait inutilisable. Il relâcha aussitôt et bondit en arrière agilement, laissant sur place le barbare qui hurlait des jurons en langue du nord, se tenant le poignet.

Il s'était retourner pour faire face encore à cette maudite bête quand un éclair noir passa près de lui, laissant sur ses cuisses quatre longues traces de griffes sanguignolantes de la hanche au genou. Tifni s'était positionner à ses côtés, feulante de rage, les pattes ensanglantées. Le bourrin mit un genou au sol, et Dob voulu agir, mais sa magnifique compagne étant plus rapide, elle sauta en avant, percutant à bras le corps le barbare qui tomba sur le dos à la renverse. La panthère lacéra sa poitrine de ses pattes arrières plusieurs fois, et de ses pattes avant fouetta le visage de plus en plus impossible à reconnaitre. Elle ouvrit la gueule, et Dob eu un bref aperçue des derniers moment du barbare lorsque son crâne se déboita sous la pression des mâchoires de Tifni...Son corps sursauta quelques fois sous l'effet des nerfs, et ses bras retombèrent au sol une dernière fois. Tifni se retourna vers son loup, relâchant une seconde son attention, et l'aquamancien profita de cette instant pour lancer trois boules de glaces dans sa direction. Dob sauta par dessus la panthère, et vint se mettre entre sa femme et l'assaut de glace....

Les boules atteignirent le coffre du loup, mais celui-ci ne recula pas. L'impact le fit reculer tout de même, ses pattes laissèrent des traces dans le sol ou il s'était campé, mais il ne sourcilla pas...son humeur changea subitement, et Tifni pu sentir cela, car autour d'elle la magie fut attirée, elle se concentrait en un point...Le loup...

Dob invoqua la glace...Lentement il sentait l'énergie monter en lui, se faufilant dans ses veines, se frayant un chemin dans les fibres de son corps, mobilisant sa concentration pour ne pas perdre le contrôle de cette force incroyable. Il se redressa sur ses deux pattes arrière, et sa musculature changea aussitôt, prenant la forme d'un homme, et celle du loup en même temps...Ses bras se découpèrent, et les griffes qu'il avait au bout des pattes s'allongèrent dramatiquement. L'aquamancien recula prestement, mais ne regardant pas derrière lui, il tomba sur le derrière, se prenant les pieds dans une racine. Dob leva la tête au ciel, et un hurlement bestiale sortit de sa gorge, pétrifiant sur place l'aquamancien autant que Tifni...

Il regarda celui qui avait osé attaquer sa femme en traitre...Sa vision teinté de rouge faisait paraitre l'homme petit et frêle, et Bien qu'il ai été assez grand, Le lycan s'en foutait éperdument. Peu importe qui c'était, ou il était ou combien ils auraient pu être, la seule directive que le lycan suivait était celle de son instinct: tuer...

Il chargea sur l'homme au sol, et Tifni peu voir un spectacle horrifiant....

Le loup courut rapidement dans sa direction, se servant des arbres comme points d'appuis pour se propulser, alors que l'homme essayait de reculer, poussant avec ses pieds et ses mains à reculons. Le loup lui fit vite ombrage, et d'une de ses mains il vint planter ses griffes dans le torse de l'homme, le levant dans les airs pour l'entrainer avec lui dans sa course folle. Le lycan avait sa proie, maintenant il restait à la tuer...Il regarda rapidement en face de lui, et vit un gros arbre. Il fonça dessus, et leva le poing ou l'homme était planté pour asséner un grand coup de poing dans l'arbre. Ses griffes traversèrent le tronc, gelant immédiatement le bois autours de celles-ci, et Dob se retrouva avec l'homme qui hurlait à quelques pouces de sa gueule, planté jusqu'au coude. Il ouvrit la gueule, hurlant en plein dans son visage sa hargne, et tira d'un coup sec pour se libérer du corps. Son avant bras sortit de son torse, laissant choir au sol une gerbe de sang et viscères, et le loup en avait une pleine poignée dans sa main, qu'il jeta au sol. L'homme tomba dans les racines de l'arbre, la bouche ouverte, incapable de prononcer un mot.

Le lycan se pencha sur lui, l'agrippa au cou d'une main et le suréleva une deuxième fois, puis le planta dans une des branches de l'arbre. Il fouetta l'air avec ses griffes, tailladant dans le corps de l'homme de profondes lacérations, et chaque mouvement qu'il faisait arrachait un bout du corps...Bien vite le ventre ne fut plus qu'une bouillie au sol, laissant à l'air libre les os de la cage et un peu ceux de la colonne. Le lycan s'acharnait, mais quand il vit qu'il n'y avait plus rien à arracher à cette endroit, il se mit à frapper dans les jambes de l'homme. Quelques coups suffirent, et les jambes ainsi qu'une partie de la hanche volèrent au loin, laissant la moitié supérieur, tronc, bras et tête, planté sur l'arbre.

le loup approcha sa gueule du visage de l'aquamancien, ouvrit la referma sur la partie basse, broyant facilement le bas du visage de l'homme. Il tira, puis recracha quelques morceaux, dont la mâchoire brisée en trois et les dents, ainsi que la peau. Il ne restait plus rien d'humain sur le corps de l'aquamancien, mais le lycan le frappait encore et encore, jusqu'à ce que la voix de Tifni se fit entendre derrière lui, forte mais douce en même temps...

-Dob...Mon loup...Il est mort, laisse....Viens près de moi, cesse ta rage, il n'y a plus personne qui peu nuire ici...

Le loup reposa ses pattes au sol, regardant sa femme et essayant de comprendre tout ce qu'elle venait de dire. Il resta un moment loin d'elle, mais elle continua à lui parler, et il se calma doucement. Le lycan laissa la place, et le loup revint lentement à lui. Tifni sut que c'était lui, car la couleur de ses yeux avait changée, et elle reconnaissait la douceur plutôt que la rage dans son regard...

-Approche mon loup...Voilà...doucement...


Elle tendit les bras dans sa direction, et il avança a pas prudent vers elle, mesurant à chaque fois son humeur et le sentiment de rage qui le quittait lentement. Il fini par être près d'elle, l'observant, puis elle passa ses bras autour de son cou pour le serrer contre elle.

-Ça va mon loup...Ça va, je n'ai rien, calme toi...oui, voilà...


Le loup posa sa tête contre son cou, et sa vue redevint celle qu'il avait avant le combat. La parole lui revint aussi, mais il ne parla pas. Tifni était à genou devant lui, le serrant dans ses bras, le flattant pour qu'il se calme, et Dob lui murmura à l'oreille:

-Je n'aime pas te savoir en danger Tifni....


Elle ferma les yeux, heureuse de savoir que son loup irait jusqu'au bout de tout pour elle....
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyJeu 4 Aoû - 18:58

Elle le serrait de toutes ses forces, apaisant sa rage et lui apportant tout l'amour dont elle était capable. Par dessus son épaule, elle regardait le carnage : cette guerre n'en finirait donc jamais ? Les clans s'affrontaient, s'attaquaient et se détruisaient sans sommation. La haine dans les yeux de ces hommes étaient flagrante. Tout ça parce que deux frères se déchiraient pour le pouvoir. La fuite de Zélandra n'avait fait qu'envenimer les choses... Et eux, pauvres humains, au milieu de ce carnage, en subissaient les conséquences, comme leurs parents avant eux.

Elle secoua doucement la tête, ayant ses propres problèmes à résoudre avant de tenter de changer le monde. Elle embrassa le loup sur le museau puis le poussa doucement sur le côté pour regarder sa blessure au torse. Il se laissa faire docilement, visiblement éprouvé par le combat. Tifni fut surprise par la taille de la blessure : elle pensait presque trouver un trou béant, où n'apparaissait qu'une plaie somme toute assez superficielle. Le pouvoir du Lycan était bien étrange. Saisissant une petite bourse qu'elle portait au côté, elle en sortit 3 feuilles de chamallas jaunes, qu'elle plaça dans sa bouche. Les mâchonnant un moment pour les humidifier, elle appliqua la bouillie obtenue sur la plaie, l'étalant avec tendresse du bout des doigts sur le pelage blanc de son amour et formant une sorte d'emplâtre. Les feuilles firent instantanément leur effet, calmant la douleur et commençant leur travail de guérison. Elle se releva :

- Quittons ces lieux de déchirement... J'en ai assez vu pour aujourd'hui. Allons jusqu'à l'auberge de Gonk : il est un peu rustre, mais il saura bien nous trouver de quoi prendre un bain.

Elle commença à partir puis s'arrêta, sentant l'hésitation de Dob :

- Tu ne veux quand même pas prendre le temps de les enterrer ? Ils ont attaqué en traître, ils sont morts en traîtres... Ils pourriront de même ! Je n'ai pas de temps à perdre avec leur carcasse.

Si le loup fut surpris par la violence des paroles de son aimée, il n'en montra rien et la suivit, la regardant en coin et se contentant de reprendre sa forme humaine. Le soir commençait à tomber, et ils ne voulaient ni l'un ni l'autre se retrouver dehors dans ces lieux bien trop fréquentés par les trois alignements, sans distinction. L'auberge n'avait pas changé depuis leur dernier passage. Tifni en gardait un souvenir cuisant et jeta un oeil en direction de la table qu'occupaient alors trois brigands qui leur avaient chercher misère. Mais cette fois, un couple buvait tranquillement une bière en discourant.

Normalement, les auberges étaient bien souvent neutres sur Alidhan. Passé le seuil de la porte, ils se devaient tous d'être civilisés, même si bien souvent, beaucoup ne s'adressaient pas la parole. C'était le cas ce soir : plusieurs groupes s'étaient formés et s'ignoraient superbement. L'aubergiste leur jeta un oeil en servant à boire à un petit groupe et vint voir ce qu'il voulait. S'il les reconnut, il n'en montra rien et leur demanda ce qu'ils désiraient.

- Une chambre pour la nuit, un bon repas et un bain chaud.

L'aubergiste inclina la tête et fit signe à sa femme de les conduire à l'étage. La chambre vers laquelle elle les conduisit était vaste et propre, sans doute une des plus belles de l'auberge. Tifni eut un temps d'arrêt, un peu surprise par tant de prévenance, pendant que Dob, sans se poser de question, prenait possession des lieux. Elle regarda la jeune femme, qui sourit, lui prit la main où elle portait la bague que Dob lui avait offert. Elle caressa du doigt le joyau de feu et souffla, devenant toute rouge :

- Je suis heureuse de vous revoir, ma Dame... et de voir que votre amour a encore grandit, je le lis dans vos yeux. Il y a si peu de tendresse par ici. J'aime vous voir apporter un peu de bonheur dans ma maison...

Elle lâcha la main de la druidesse interloquée et quitta la pièce ; une fois dehors, elle lança un peu plus fort :

- Je fais chauffer de l'eau pour la baignoire ! Je reviens très vite.

Tifni avait un grand sourire quand elle rejoignit Dob qui s'était allongé sur le grand lit, la tête posée sur ses bras repliés. Elle s'assit à ses côtés, laissant ses doigts courir sur son torse et son ventre, caressant ses bras et ses épaules. Quand elle entendit la femme remonter et remplir la baignoire, elle se leva pour aller jeter un coup d'oeil puis revint avec un grand sourire.

- La salle d'eau est à la mesure de la chambre, mon loup... Viens par ici, ajouta-t-elle en lui prenant la main et en tirant vers elle doucement. Dob la suivit docilement, curieux de voir cette fameuse salle d'eau. Sa surprise fut grande quand il vit la taille de la pièce et l'énorme baignoire remplie d'eau fumante. L'aubergiste n'avait pas fait les choses à moitié : des pétales de fleur flottaient dans l'eau et des bougies brillaient autour du rebord. Deux serviettes moelleuses attendaient sur un côté.

Tifni se plaça derrière son mari et défit la fibule qui retenait sa cape. Celle-ci tomba à terre et elle finit de le déshabiller. Elle le laissa entrer dans l'eau chaude et s'allonger, l'entendant soupirer d'aise. Elle se déshabilla à son tour et le rejoignit : la baignoire était largement assez grande pour deux. Dobermann l'accueillit entre ses bras, savourant la plénitude de ce moment. Au bout d'un moment, elle lui demanda de se redresser et se plaça derrière lui. Elle sourit en pensant qu'il ne connaissait pas encore toutes ses compétences ! S'agenouillant dans l'eau, elle plaça ses mains sur ses épaules et ses doigts effectuèrent un lent mouvement circulaire, destiné à dénouer les tensions dans les muscles de son homme. Elle appuyait quand elle sentait des noeuds et transformait ses mouvements en caresses apaisantes quand elle le sentait se détendre. Elle fit glisser ses mains le long de ses bras, cherchant les tensions. Au bout d'un très long moment, elle sentit le stress quitter entièrement le corps de l'homme qu'elle aimait. Lentement, pour qu'il ne se rende pas compte de la transition, elle transforma son massage en caresses, puis finit par poser ses lèvres sur sa nuque...

Il tourna son visage vers elle, avec un grand sourire, saisissant ses intentions, puis se retourna brusquement, posant ses lèvres sur les siennes.

Longtemps après, alors qu'ils s'étaient séchés mutuellement et reposaient sur le lit, Dobermann et Tifni sentirent le sommeil les gagner... La druidesse avait posé sa tête sur l'épaule de son loup, qui avait rabattu son bras tout autour d'elle. Pour rien au monde elle n'aurait échangé sa place à cet instant. Avant de s'endormir pour de bon, elle attrapa la petite bourse dans laquelle elle avait déposée la pâte de triffide et en prit un morceau, le laissant fondre sous sa langue. En sécurité entre les bras de l'homme qu'elle aimait, elle se laissa envahir par le sommeil, sereine et apaisée.
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyLun 15 Aoû - 2:11

Dob se réveilla de bonne heure le lendemain. Cette soirée avait été magique, magnifique...Elle était encore collé contre lui, sa tête poser sur son épaule, et n'avait presque pas bouger de la nuit. Il passa ses doigts dans ses cheveux, et croisa son autre bras sous sa tête, penseur.

Qu'est-ce que ce sera rendu la-bas...La Norska est dangereuse, et froide ces temps-ci...Les brigands d'habitude commence à faire des pillages, juste avant la grande nuit, et surement qu'ils reconnaitront mon écussons...Je devrais peut-être y allez seul après tout, je n'ai pas envie de risquer la vie de Tifni...Mais d'un autre côté, je ne voudrais pas qu'elle y aille sans moi, je ne me le pardonnerais pas s'il lui arrivait quelque choses...Et tout compte fait, elle ne voudra pas me laisser partir sans elle. Par contre, si c'était moi, je ne voudrais pas non plus qu'elle parte sans moi...Donc c'est inutile, et bon, je n'ai pas envie du tout de faire ce voyage seul, nous sommes deux la-dedans, et nous resterons ensemble...N'est-ce pas la le fondement de notre union? Ho...je n'aime pas cette manière de le dire...j'aime mieux dire que l'on est ensemble parce qu'ont le souhaite tout les deux, et que l'ont s'aime...Oui, ça sonne mieux dans mon oreille, et puis bon, si jamais je mourrais la-bas, ce serais bien triste de ne pas avoir vu son visage comme dernière image...

Il flattait doucement ses cheveux, se parlant intérieurement, distrait. bien qu'il savait que le voyage allait être rude, laisser Tifni en arrière était hors de question, parce qu'elle ne l'accepterait pas premièrement, et que deuxièmement, il ne le voulait pas lui non plus...Il se trouva égoïste en ayant une autre pensée, mais il se dit que tant qu'à mourir, il aimerait mieux que ce soit dans ses bras, plutôt qu'embroché sur une épée et placé au mur comme trophée. Il savait très bien qu'elle combattrait pour lui jusqu'à la mort, tout comme lui se moquait de mourir pour sauver la moindre parcelle de l'existence de sa druidesse.

Elle remua un peu, caressant sa poitrine du bout des doigts, puis avec un petit soupir, s'apaisa. Dob ne bougea pas, il ne voulait pas la réveiller, elle avait tant besoin de sommeil, et de reprendre des forces, car si combat il y avait, ils auraient besoin l'un de l'autre...

Voilà ce qui fait que nous sommes spéciale...

Il lui adressa mentalement ces paroles..

Voilà ce qui fait de nous des être a part...Nous nous complétons à merveilles, et avons besoin l'un de l'autre en même temps...rien ne brisera cela Tifni...Même pas ce foutu dieu...Nous l'aurons, et après nous aurons la paix, tout les deux, avec personnes pour nous empêcher de vivre...et de gâcher notre bonheur...

Il la serra un peu contre lui, et elle le serra contre elle en retour.

-Tu es réveiller ma belle? Tu as bien dormi?

-Ho...Oui mon loup...très bien même...

Dob devina au ton qu'elle avait qu'elle était de bonne humeur, et même un peu taquine...Elle flatta sa poitrine, gardant sa tête sur son épaule.

-Tu t'en es bien tiré, pour un loup....

Encore là, sur un ton coquin..

-Heu oui bon, je me suis laisser...Guider? Est-ce là le bon mot à employer?

-Nan mon loup...Tu m'as bien compléter, et surtout, comblée...C'est le mot juste je crois...


Dob ne dis plus rien, il était tout rouge...Mais l'important, c'était qu'elle se sente bien avec lui.Il se tourna vers elle, l'entoura de ses bras et l'embrassa tendrement.

-C'est que...Si c'est toujours comme cela prendre un bain, je vois pas ce qu'il y a de si terrible la dedans! Et, heu...je prendrais bien un bain moi...

Tifni éclata de rire, et le loup la regarda rire. Il adorait cela, c'était en quelque sorte de la musique pour ses oreilles, et commencer un journée dans la bonne humeur était ce qu'il y avait de mieux. Dob s'assit sur le bord du lit, frotta ses yeux. Tifni en profita pour se lever aussi, mais elle sauta sur son dos et lui ébouriffa les cheveux en riant au éclats, rendant la scène plutôt comique. Ils finirent tout cela enlacés sur le lit, dans de tendre caresses.

-Tifni...Il faudrait se lever maintenant...Sinon on vas passer la journée ici, et heu...Je vais être vraiment propre à la fin de la semaine!!!

-Tu aimes pas être propre mon loup?

*sourire coquin, yeux espiègles*

-Si!! J'adore!! Mais si nous voulons se rendre au mines des nains, va falloir abattre du chemin!! Heu, tu crois qu'on pourrait apporter la baignoire avec nous?

-Ho!! Vilain loup!! Dit-elle en souriant,et comment comptes-tu avancer avec un tel fardeau?

-Si je lui lance un enchantement, tu crois qu'elle pourrait voler?

-Hummm, et on serais assis dedans? Beau tableau en arrivant chez les nains!!! Ils diraient quoi les seigneurs des mines? Houla!! une baignoire qui vole avec un loup et une panthère dedans, sauve qui peux!

*Nouveau éclats de rire*

-Mais t'inquiète mon beau...Nous aurons l'occasion...

Elle lui foutu un baiser incroyable, et se leva. Ses sens étaient un peu moins amoindri que la première fois ou elle avait prit la pâte de triffide, mais restait tout de même diminués, voir engourdis...Elle s'étira, et le loup en profita pour la chatouiller un peu, mais elle se sauva en courant vers la salle de bain, ferma la porte et mit le loquet.

-Non mais monsieur le loup!! On ne me chatouille pas!! De toute façon, je ne sens presque rien!!

Dob sourit...Il aimait bien rigoler avec elle, c'était si facile, naturel..
Il enfila une tenue plus normale, et en cognant contre la porte de la salle de bain:

-Dis beauté, je vais chercher à manger, je reviens vite!

Il sortit de la chambre, descendit en bas et alla directement au comptoir ou l'aubergiste astiquait des chopes en étains.

-Bonjour messire, bien dormi?

-Oui, merci de vous en soucier. J'aimerais bien quelque chose à manger que je pourrais rapporter à la chambre, pour deux. Vous avez quoi de bon ce matin?

-Ma femme a fait du pain tôt ce matin, il reste encore de la viande d'hier, rôtie sur la braise, et des oeufs dur. Mes stocks sont malheureusement bas, la caravane qui devait m'approvisionner a été attaquer, m'a t-on dit. Mais je vous offre de bon coeur ce que j'ai!

Dob sourit, et lança une poignée de pièce d'or sur le comptoir. La bouille de cet aubergiste lui plaisait bien, et par deux fois dans son auberge il avait découvert Tifni...

-Voilà pour vous mon ami, vous pourrez refaire votre stock...

Dob prit le plateau que l'aubergiste lui apporta quelques minutes plus tard, et remonta à la chambre. Tifni brossait ses long cheveux, et elle semblait bien concentrée.

-toc toc! C'est le service au chambres!

Elle se tourna et lui sourit tout en continuant à brosser. Dob posa le plateau sur la petite table ronde, et l'invita à prendre place. Ils mangèrent avec appétit, puis remballèrent les restes.

-Nous sommes prêt? Je crois que nous n'avons rien oublier?

-Allons-y, essayons de joindre au moins la forteresse qui est au début des terres glacées, et si nous sommes chanceux, peut-être sera t-elle au mains des verts. Nous pourrons y passer la nuit en sécurité.

-D'accord, allons-y!


Ils descendirent côte à côte, affichant un grand sourire. Dob tenait la main de Tifni, il ne voulait pas qu,elle fasse un faux pas dans les escaliers et tombe, cela compliquerais drôlement le voyage, et comme la pâte de triffide agissait encore, il prévenait..L'aubergiste les regarda descendre, vint les acceuillir.

-Je vous souhaite bonne route! Soyez prudent et que les dieux veillent sur vous!

Dob regarda Tifni, la remarque de l'aubergiste avait quelque chose d'ironique, à leur sens à eux...Mais lui ne savait pas, et il ne pouvait pas avoir de mauvaises intentions la dedans...Tifni lui fit un signe de la main en guise d'au revoir, comme une petit fille qui vient juste de se réveiller, en se frottant un oeil d'une main. Même si elle disait être un peu moins affecter par la pâte, Dob voyait qu'elle luttait tout de même pour que cela ne paraisse pas. Il se pencha à son oreille, lui murmura au creux:

-Je veille sur toi ma belle..

Elle lui répondit par un sourire illuminé, serrant un peu plus fort sa main. Le soleil était resplendissant ce matin là, et l'air était vif. Dob s'attendait à être tout de suite sur ses gardes, mais il n'y avait personne en vue, sauf un bucheron qui coupait son bois à côté de l'auberge.

-Hola mon brave! Splendide journée n'est-il pas? Mais ou est tout le monde?

Le bucheron releva la tête, et s'essuya le front.

-Par ma mère qui est en terre, journée splendide je vous l'fait pas dire m'sire! Le monde? Vous parlez des rustres qui viennent ici? Ils ont palabrer hier une bonne partie de la nuit, comme de quoi qu'ils voulaient s'approprier la forteresse du nord! Mais un si p'tit group', j'crois pas qu'y s'en s'raient capable!

-Merci pour le renseignement! Nous tâcherons d'être prudent dans ce cas!!

Le bucherons fit un signe de la main, puis retourna à son occupation. Dob interrogea Tifni du regard, mais elle ne semblait pas avoir écouter...

-Tif? Ça va?

-Hum? Heu oui...J'essaie de sentir les vibrations de la terre...J'ai grand peine à les déceler...

-Ça reviendra vite, et je crois que nous serons tranquille un petit bout du voyage, sauf au alentours de la forteresse...Elle est encore en guerre...Viens, marchons, peut-être que tes sens reviendront plus rapidement si tu bouges!

Il tira un peu sur sa main, et prit un bon pas. Tifni suivait, mais quelque peu distraite, se laissait guider. Dob scrutait les environs, malgré les nouvelles du bucherons, car ici, personne n'était trop prudent. Il aurait aimé que Tamara soit là, et qu'ils puissent voyager sur son dos, mais la dragonne avait besoin de temps pour elle aussi, pour chasser, et pour retourner se ressourcer dans des lieux que seul elle connaissait.

Ils avancèrent donc d'un bon pas, mais le loup restait un peu en avant, tandis que Tifni se laissait guider, tenant la fourrure dans le cou de Dob. Le paysage était connu pour eux deux, mais un peu plus nouveau pour le loup qui était revenue de Merulik, après sa renaissance, comme disait Tamara. Le sentier était encore le même, les plaines aussi, mais il constata tristement que la guerre avait laisser des cicatrices...Quelques arbres fumaient encore légèrement, et à environs deux cents pas du sentier, Dob distingua deux ou trois corps criblé de flèches étendus au sol dans une pose macabre. Il ne le fit pas remarquer à Tifni, elle avait déjà assez de trouble comme cela avec la pâte de triffide, il n'allait pas l'inquieter en plus...

Il continua en tirant un peu sur sa main, se hâtant pour ne pas troubler sa belle. Ils arrivèrent au bout de quelques minutes près d'un petit pont, et au loin Dob distingua le bruit d'une chute d'eau.

-Attends moi là ma belle, je vais voir si le pont est en état.

À vrai dire, il n'allait pas voir si le pont était en état, mais bien s'il n'y avait pas d'embuscade sous le pont. C'était un classique des brigands, caché sous les poutres à attendre qu'une caravane passe ou de malheureux voyageurs, pour faire irruption au deux bout du pont et tirer une salve de flèches...Pas de pitié, même pas un regard pour les femmes et enfants...Tout ce qui comptait, c'était le butin, rien de plus...Et aussi de vendre tout ce qui se vendait...Dob ne l'avait pas dit, mais son père avait tellement acheter d'esclaves à ces trafiquants...Non pas pour les asservir, mais simplement pour leur rendre leur liberté. Plusieurs femmes et enfants furent ainsi sauvés, et devinrent loyale à la tribu, s'installant non loin du campement.

Il se pencha lentement, regarda par dessus la rambarde. Des gros billots de bois soutenais le tablier du pont, mais ils étaient couvert de mousse, ce qui était bon signe, car devenu très glissant, ils étaient peu propice à s'accrocher dessous. Il prit tout de même la peine de descendre un peu sur le côté pour s'en assurer.

-Il n'y a rien Tif!! On vas pouvoir passer!!

-Je n'en suis pas si sûr, l'animal....

Son sang se glaça dans ses veines. Il tourna lentement la tête vers sa femme pour l'apercevoir avec un baillons sur la bouche, un homme l'immobilisant avec une dague placé sous sa gorge. Le loup remonta lentement vers elle, ne faisant aucun mouvement brusques pour ne pas énerver l'homme.

-Que veux-tu homme des plaines? Laisse partir la femme, et réglons cela entre nous...

-Entre nous? Tu veux dire entre toi et nous?

Le loup dressa les oreilles...Deux autres archers avaient surgit de nul part, et pointaient leur maudites flèches dans sa direction. Il évalua les chance de s'en sortir, s'il bondissait en avant pour essayer de sauver Tifni, peut-être qu'il réussirait, mais les deux cafards ne le manqueraient surement pas, et il gouterait à leurs flèches. s'il bondissait en arrière, peut-être qu'il serait assez rapide pour atteindre un des archers, mais l'autre tirerait, et il serait peut-être atteint, sans compter que Tifni aurait peu de chances de survie...Il avait beau essayer plein de séquences de combat, il en ressortait perdant...

il conserva sa position de combat, rageant en dedans de lui. Tifni fixait ses yeux sur lui, un peu apeurée, et c'est ce qui fit qu'il abaissa sa garde. Les deux archers approchèrent lentement, puis l'un des deux jeta un lasso autours de son cou, et tira violemment dessus, jetant au sol le loup qui n'opposa pas de résistance.

-C'est bien la première fois que ce lasso sert vraiment à attraper un animal!!

Il regardait fixement sa femme, sachant très bien qu'elle avait beaucoup plus de chance que lui de survivre, alors il ne bougea pas. Tifni eu les mains ligotées, mais il ne la maltraita pas.

Dob fut retourné sur le dos, ses pattes furent ligotées solidement. Les deux archers le soulevèrent et placèrent une longue perchent entre ses pattes, puis se plaçant chacun à un bout de la perche, ils le soulevèrent et franchirent le pont, suivit de l'autre mécréant qui poussait Tifni devant lui à la pointe de sa dague. Dob réfléchissait à la vitesse de l'éclair, mais la situation était catastrophique...Tifni semblait un peu plus vive, probablement à cause de l'adrénaline qui l'envahissait, mais le loup ne bougea pas...Que pouvait-il faire?

Il s'en voulu de ne pas avoir flairer le traquenard...Et surtout d'avoir mit la vie de sa bien-aimée en danger, ou pire encore...Elle serait probablement vendue à un acheteur sans scrupules, après qu'il l'ai convaincu d'être une gentille fille à renfort de coups de bâton...Dob secoua sa tête, il commençait à être étourdie, a force d'avoir la tête en bas et de se la faire cogner sur le sol. Il ne voulait pas voir ces images, ne pas voir sa femme battue et se soumettre...Elle ne se soumettrait jamais, ça il le savait, et elle préférerait combattre jusqu'à la fin...

Les brigands ne regardait pas vraiment ou ils marchaient, ou bien ils faisaient exprès, et cognèrent la tête du loup contre une roche qui dépassait du sol. Dob vit pendant quelques secondes des étoiles, et un mince filet de sang coula paresseusement d'une de ses oreilles pour laisser une petite trace devant les pieds de sa douce...

Ils marchèrent un bon moment, entrant dans les bois et suivant un petit sentier presque dissimulé à la vue de gens normal. Tifni observait son loup devant elle, car sa tête ballotait doucement, comme s'il dormait. Elle était inquiète, il ne saignait plus, mais le fait de le voir comme cela, attaché comme un animal mort...

Ils arrivèrent à un campement rustique, là ou plusieurs brigands avaient planté des tentes en rond, avec un feu au centre. en retrait, il y avait une grande cage fait de rondins de bois, ou deux femmes et une fillette étaient assise, leur vêtements en lambeau, la mine bien sombre. Une des femme avait le visage tuméfié, avec des traces de sang séché sur son visage. Ils ne levèrent même pas les yeux lorsque les brigand débarquèrent dans le campement, mais seulement lorsqu'ils poussèrent Tifni dans la cage en rondins.

-Te voilà chez toi maintenant ma jolie!! Je viendrai m'occuper de toi plus tard! J'espère que tu seras gentille avec moi, j,ai bien envie de m'amuser un petit peu! ton animal de compagnie m'a donné un peu de mal, et tu devras rembourser son audace...

Il la regarda de haut en bas...

-D'ailleurs, avec un corps comme celui là, je devrais bien m'amuser avant de te vendre, je me demande même si je te garderai pas comme jouet personnel, avec une belle mine toute propre comme cela...Moui...Au pire je vendrai la fillette et la ferai passer pour une vierge...Il y a beaucoup de sacrifices ces temps-ci...

Les autres brigands jetèrent le loup sur le sol sans trop de ménagement. Ils se massèrent les épaules, puis ils tirèrent le loup à l'extérieur du campement, ou Tifni le perdit de vue...L'un d'eux observa s'il était conscient, mais comme il ne bougeait pas, et que le brigand n'était pas trop certain, il frappa un grand coup de bâton sur la tête du loup, qui ne réagit même pas. Les deux se mirent à rire, se moquant de l'animal imposant ligoté à leur pieds. Après quelques moqueries et jurons inclassable, ils attachèrent des liens a chacune des pattes arrières du loup, et le hissèrent à un arbre, comme un appât pour les ours...

-Tu trouves pas qu'il ferait bien en couverture?

-Ouais, mais le chef ne voudra pas, il la gardera pour lui surement, et en plus je le connais, il se fera la femme qui était avec ce loup, et en plein sur la fourrure!!

Ils éclatèrent de rire, se tapant sur l'épaule.

-Tu crois qu'il nous en laissera un bout? De la femme je veux dire, question de s'amuser un peu nous aussi? Je suis un peu a bout de l'autre, et je lui ai foutue une de ces raclée hier...Elle n'est plus trop belle maintenant, et puis quelqu'un a fait une offre dessus...

-Au pire, prend l'autre, ou la fillette...

-Le patron veux pas pour la fillette...L'autre, je suis pas sur...Elle me tente, mais il parait qu'elle a mordu le vieux gueux l'autre soir...Je tiens à tout les morceaux de mon corps!!

-Bien sur oui, mais t'inquiète, même les corbeaux en voudrait pas, des morceaux de ton corps!! Tu sens jusqu'ici!

-Ta gueule connard, on parlera pas de toi...

Les deux brigands revinrent au campement, laissant le loup palanté à l'arbre en retrait. Il allèrent s'assoir près du feu, avec le reste de la bande. Un tonneau avait été ouvert pour célébrer leur nouvelle capture, et une odeur de viande grillée flottait dans l'air. Le chef mangeait déjà un gros morceau de viande, et jetait très souvent des regards en direction de la cage, où Tifni réfléchissait....
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyJeu 18 Aoû - 12:18

Elle était sonnée... Elle n'avait rien vu venir et se retrouvait enfermée dans une cage au milieu d'un campement délabré... L'embuscade était presque parfaite : utiliser le pont comme guet-apens était somme toute assez évident. Ils s'étaient fait avoir comme des débutants. L'esprit toujours obscurci par le triffide, la druidesse n'avait pas été en état de réagir : Dob l'avait lu dans ses yeux et avait choisi de capituler. Elle savait qu'il lui en avait coûté, n'étant pas du genre à se laisser faire, et elle s'en voulait excessivement. Elle rageait devant son impuissance : elle garderait le souvenir de la lame sur sa gorge pendant très longtemps : une druidesse qui se faisait avoir par derrière, qui plus est dans son élément, en pleine forêt, il y avait de quoi rougir de honte pour l'éternité !

Les intentions des brigands à son égard étaient très claires. Si elle ne réagissait pas vite, elle allait passer un sale quart d'heure. Et elle n'arrivait pas à voir dans quel état se trouvait son loup. Son coeur battait la chamade : elle était sûre qu'il n'était pas mort, mais elle l'avait vu balloter de gauche à droite pendant tout le trajet, pendu par les pattes comme un vulgaire animal. À cette pensée, la colère commença à sourdre en elle. Ils allaient voir de quel bois elle se chauffait.

Elle jeta un oeil vers ses compagnes d'infortune : une des jeunes femmes était à terre, gémissant doucement, le visage tuméfié. Elle s'était détournée à son arrivée. La seconde, assise dans contre la paroi, le regard perdu, l'avait à peine regardé avant de baisser les yeux à terre. Quand à la petite fille, elle était réfugiée dans un coin de la cage et sanglotait à pierre fendre. Tifni sentit son coeur se serrer en la regardant. Elle s'approcha doucement de l'enfant, s'accroupit à ses côtés et lui toucha le bras. La petite sursauta et essaya d'échapper à son contact, tremblant de tous ses membres. La druidesse retira aussitôt sa main : elle venait de croiser son regard et la brûlure de ses yeux ramena un souvenir violent qui vint la frapper de plein fouet...

Une maison au bout d'une route... Petite mais plutôt bien entretenue... Elle assez jeune, huit ans tout au plus, un chiffon à la main, en train d'astiquer le moindre recoin, traquant la poussière et les toiles d'araignée. Un ragoût qui chauffe sur le feu. Une odeur appétissante qui flotte dans l'air. Une porte qui s'ouvre sur un homme, grand, fort, puissant, impressionnant. La peur dans ses yeux. Une tentative pour se fondre dans le décor, ne pas faire de bruit, ne pas bouger, ne pas l'alerter sur sa présence...
L'homme lève les yeux, approche de la marmite, soulève le couvercle. Il paraît satisfait. L'enfant pousse un soupir de soulagement. L'homme l'entend et la regarde : elle tremble. Elle cherche un endroit où s'enfuir, mais ses yeux ne rencontrent que des murs, où qu'ils se posent. L'unique porte de sortie est occupée par un corps immense. Aucune chance de ce côté-là.
Ses yeux brillent, concupiscent. Il s'approche et parle d'une voix profonde, un peu caverneuse :
- Viens par là, ma belle... Tu as bien travaillé...
La petite voudrait rentrer sous terre. Elle connaît la suite par coeur. Elle voudrait vomir son dégoût. Qu'elle s'occupe de la maison ou pas, le résultat est le même, les coups en moins. Elle voit sa main approcher ; ses doigts saisissent sa chevelure coupée court et la soulèvent. Ses pieds quittent le sol. D'une seule main, il l'entraîne vers la paillasse dans un coin de la masure et il la jette dessus. Elle essaie de se blottir dans un coin, refuge dérisoire face à la bestialité... Les mains la rattrapent, la saisissent et la retournent sur le ventre. Elles remontent sa tunique sur le haut de son corps. Elle voudrait se débattre mais n'en a plus la force. Elle crie, lui demande d'arrêter mais il rit. Elle entend le bruit du ceinturon que l'on défait. Son poids l'écrase contre la paillasse. Elle manque d'étouffer sous les coups de butoir qui lacèrent son bas-ventre. Elle a mal, comme toujours. L'épreuve dure. Les mains forcent son corps à se cambrer, pendant que les allers et retours de son bourreau continuent, jusqu'à sentir la substance chaude lui couler entre les jambes...
Un poids s'affaisse sur elle. Un poids mort sur son corps d'enfant. Un souffle rauque à son oreille. Elle ne peut plus bouger, elle a mal à l'intérieur, elle se sent sale...
Au bout d'un temps qui lui paraît l'éternité, l'homme se relève, remonte son pantalon et sans un mot, sans un regard, s'installe à table. Il dévore le ragoût, n'en laissant pas une miette. Il quitte la pièce, laissant un bout de pain sur la table. L'enfant entend la clé qu'il tourne dans la serrure... Elle n'a pas faim.

La druidesse était sonnée par la violence de l'image qui s'était révélée à elle. Elle avait tout fait pour annihiler ce passé qui la rattrapait aujourd'hui. Les larmes menacèrent de la submerger, mais bien longtemps auparavant, elle s'était juré de ne plus verser sa douleur face à ce passé. Elle avait presque réussi à l'effacer d'ailleurs, quand elle avait changé de vie. Et pourtant...

Elle regarda l'enfant prostrée à ses pieds, portant sa douleur en elle comme une épée lacérant ses entrailles. Elle ne chercha plus à la prendre dans ses bras mais elle lui parla doucement :
- Je vais t'aider, petite... Nous quitterons cet enfer ensemble, je t'en fais le serment. Je ne te laisserai pas ici, face à ces brutes. Les hommes peuvent être des monstres parfois, mais je te jure que je leur ferai payer...

La voix de la druidesse était devenue de glace, sourde, transparaissant de haine. Mais il s'agissait d'une musique que l'enfant pouvait comprendre. Elle leva vers elle des yeux plein d'espoir, mais ne bougea pas. En dehors de la cage, une sorte de fête, mêlée de beuverie semblait en cours. Les brigands avaient fait griller une sorte de gros cochon et se régalaient pendant que leurs prisonnières les regardaient, lugubres. La bière coulait à flot et les hommes commençaient à être passablement enivrés. Le temps risquait de manquer à Tifni.

Elle observa la scène, essayant de recouvrer ses esprits. Elle se remit debout, se rapprochant du bord de la cage. Elle dénombra 11 hommes, y compris leur chef, qui riait plus fort que tout le monde en lui jetant de fréquents coups d'oeil. Elle supposa qu'il devait y avoir des sentinelles, au moins trois, un peu plus loin dans l'ombre. Il fallait qu'elle table sur une quinzaine d'hommes. La tâche n'allait pas être facile, loin de là. Un des hommes s'approcha, passa la main entre les barreaux et tenta de lui saisir les cheveux. Les réflexes de la guerrière furent plus rapides que sa pensée et elle fouetta l'air en direction de son bras, immobilisant le brigand dans une position inconfortable, l'épaule enfoncée entre deux barreaux. Surpris, l'homme poussa un cri étranglé. Mais avant que Tifni finisse de lui casser le bras, elle sentit un couteau se ficher dans le barreau juste à côté de son visage. Elle stoppa le mouvement, regardant dans la direction d'où il venait. Le chef des brigands s'approchait, la regardant en souriant.

- Relâche-le immédiatement ou le prochain couteau est pour ton joli minois... Pour ce que je veux faire de toi, pas besoin d'une jolie figure, tu sais !

La druidesse évalua rapidement la situation. Elle ne pouvait rien faire de plus dans l'état actuel des choses, et relâcha sa victime, qui s'empressa de récupérer son bras et son épaule et s'éloigna d'elle comme s'il avait vu un esprit. Le chef se colla contre la paroi de la cage, un couteau dans la main gauche. Il la saisit par la taille et la plaqua contre lui, posant ses lèvres sur elle.

- J'aime les rebelles. Elles n'en sont que plus intéressantes à mater... On va bien s'amuser tous les deux. Et quand je t'aurai soumise, mes hommes se feront un plaisir de te rappeler qui sont les maîtres ici !

La druidesse ravala les mots qu'elle allait lui cracher à la figure. Qu'il continue à penser qu'il pourrait la soumettre par la brutalité... Elle lui réservait quelques surprises. Mais elle devait gagner un peu de temps et le provoquer maintenant risquait d'accélérer les choses. La peur l'avait quitté. Elle savait ce qu'il fallait qu'elle fasse. Elle eut une pensée pour son loup et l'inquiétude menaça de la submerger mais elle se ressaisit. Elle lui envoya une pensée et l'installa dans un coin de son esprit d'où il ne la dérangerait pas pour agir. Il fallait qu'elle garde toute sa concentration et mette en oeuvre toute la duplicité qu'elle pouvait.

- Altur !, appela une voix au fond du campement. Viens donc profiter de la bière pendant qu'elle est encore fraîche... Tu t'occuperas d'elle cette nuit...

Le chef tourna la tête en direction de la voix, pendant que ses comparses éclataient de rire. Il se détourna et regagna le feu de camp.

Tifni soupira. Elle devait agir sans perdre de temps. Tout d'abord, il fallait qu'elle récupère le plus possible de ses capacités en diminuant l'effet de la pâte de triffide au maximum, quoi qu'il lui en coûte. Elle gagna le centre de la cage et s'assit à terre, en tailleur. Elle quitta ses bottines et posa les mains à même le sol. Avant de fermer les yeux, elle croisa le regard de la petite, qui ne la quittait plus des yeux. Une étrange lueur brillait dans ses yeux... L'espoir ?
La druidesse essaya de sentir les vibrations de la Terre nourricière à travers ses extrémités. Mais le triffide était encore trop puissant. Elle réalisa qu'elle était incapable de se transformer : elle était entièrement sans arme. Inspirant profondément, elle laissa l'oxygène de l'air pénétrer ses poumons. Elle essayait de capter la moindre parcelle d'eau présente dans l'atmosphère. Quand elle pensa avoir capter les trois premiers éléments, elle ouvrit les yeux pour fixer le feu au milieu du campement. Elle ne pouvait pas faire mieux : si elle entrait dans une transe plus profonde, le risque de basculer dans son rêve et de retrouver le dieu qui la poursuivait était bien trop grand. Elle laissa l'énergie la traverser et tenta de chasser les effets engourdissant de la substance qu'elle avait ingurgitée la veille au soir.

Petit à petit, elle sentit sa méditation faire son effet. L'air purifiait ses cellules, les libérant de leur joug. Le temps allait faire son chemin également et repousser l'indésirable. Elle entendait les bruits du campement autour d'elle, mais n'y prêtait presque plus attention, centrée sur elle-même. Elle sentait les relents de bière flotter jusqu'à ses narines, désormais, preuve que son odorat revenait en force. Elle eut un temps d'hésitation, regrettant un peu le retour de ses sens : l'odeur était vraiment désagréable, mélange de sueur et d'alcool. Des rires avinés parvenaient jusqu'à elle, engourdissant l'atmosphère. Le dénommé Altur approcha de la cage, passablement éméché, mais largement encore conscient. Il lui jeta un coup d'oeil mais désigna l'enfant :

- Approche, toi. J'ai envie de m'amuser un peu avant d'attaquer les choses sérieuses.

Tifni sentit le dégoût l'envahir. La petite se recroquevilla, lui jetant un regard suppliant. La druidesse se leva, lui faisant signe de ne pas bouger. Elle regarda fixement le brigand et lui jeta au visage :

- Et bien, Altur ? Tu préfères jouer avec des enfants parce que les vraies femmes te font peur ? Tu n'as sans doute pas grand chose dans le pantalon pour te contenter du petit modèle.

La provocation était un peu grosse, mais l'homme tomba dedans sans hésiter. La druidesse sourit intérieurement en le voyant rougir. Elle avait touché son orgueil de mâle et il n'allait pas en rester là.
- Je vais te montrer, moi, ce que je vais faire de toi. Tu ne viendras pas te vanter d'être encore une femme après être passée entre mes mains !
Derrière lui, les rires de ses comparses retentirent. Tifni eut un pincement au coeur et espéra secrètement que l'homme n'allait pas vouloir montrer ses prouesses en public et conserverait suffisamment de pudeur pour l'emmener dans sa tente. Altur fit un signe et deux de ses hommes saisirent leur arc, la mettant en joue.
- Très bien, pensa Tifni... Je leur fais suffisamment peur pour qu'ils prennent quand même quelques précautions.
La sensation n'était pas désagréable, même si elle ne voulait pas en rajouter. Docilement, elle écarta les mains en signe de soumission. Le brigand ouvrit la porte de la cage et lui fit signe de sortir. Quand elle se décida à avancer, elle croisa le regard de la femme au visage tuméfié et eut un temps d'arrêt. Elle y lut tant de pitié qu'elle aurait voulu pouvoir la rassurer. Elle n'en fit rien et sortit de la cage. Elle eut l'impression de sentir l'air courir sur sa peau, comme si elle sortait réellement d'un cachot humide et non d'une prison à l'air libre. Elle n'eut cependant pas le temps de profiter de la sensation qu'Altur lui agrippa les cheveux, lui tordant le cou ; il attrapa son bras et le plaqua vers l'arrière de son dos. Il se colla contre elle, humant bruyamment sa chevelure.
- On va bien s'amuser tous les deux, tu vas voir..., dit-il d'une voix lubrique.
La druidesse ne répondit rien. Elle retint son mouvement pour ne pas lui cracher à la figure. Elle préférait passer pour une fille soumise pour le moment. Il poussa sur ses omoplates pour la faire avancer et se dirigea vers une des tentes, la plus grande du campement.

Voyant qu'elle ne résistait pas, ne criait pas, les archers abaissèrent leurs arcs, interrogeant leur cher du regard. Il ricana :
- Vous voyez, elle a déjà compris qui est le maître...
Tifni leva les yeux au ciel. Pour un peu, il lui aurait fait presque pitié. La vantardise des hommes les perdra... Elle regarda autour d'elle, dévisageant les visages de certains de ses ennemis : elle se rendit compte qu'ils vivaient dans la toute-puissance, habitués à prendre ce qui leur plaisait sans se soucier du consentement de leur propriétaire. Ils regardaient son corps avec une envie non dissimulée. Elle sentit la pression monter d'un cran. Elle allait leur donner une petite leçon.

Il la fit pénétrer dans sa tente, dénouant le rabat en passant, et la jeta sur l'amas de couvertures qui semblait lui servir de lit d'un mouvement brusque. C'était ce qu'elle attendait : qu'il la lâche un instant, même très court. Elle se retourna et le fixa sans bouger. Il s'installa sur l'unique chaise du lieu, la désignant du menton :
- Enlève-moi tout ça, montre-moi ton joli corps, ma belle...
Les mots qu'il venait de prononcer, l'intonation qu'il venait d'utiliser pour les dire percutèrent Tifni de plein fouet, la propulsant de nouveau dans son passé.

Elle a neuf ans. Elle est vidée de toute son énergie. Elle va craquer. Elle n'en peut plus d'être enfermée, de ne pas sentir la lumière du jour, le soleil sur sa peau, l'odeur des arbres... Elle veut en finir. Ce soir, elle partira. Elle se jettera sur lui, lui arrachera son couteau quand il coupera son pain et s'entaillera les veines. Tout sera fini et ce sera mieux. Pour elle. Elle quittera ce monde et personne ne la regrettera.
Elle attend avec impatience et un peu d'appréhension le retour de son bourreau. C'est la première fois qu'elle espère son retour d'ailleurs. Quand la clé tourne dans la serrure, son coeur bat à une folle allure. Elle est prête à mourir. Il apparaît à la porte, ne la regarde pas, ne lui parle pas. Il s'installe et commence à manger. Il sort son couteau, pour couper son pain, comme d'habitude. Elle attend le moment où il le posera sur la table. Quand l'instant arrive, elle s'avance, aussi rapide qu'un chat et avance la main. Elle sait que la rapidité est son alliée, et pourtant... Il anticipe son geste, balance sa main et la frappe en plein visage. Elle bascule vers l'arrière et s'affale sur le sol, sonnée.
- Chienne... Qu'est-ce que tu pensais faire ?
Il est furieux. Il la roue de coups, coups de pied, coups de poing, coups partout. Elle se révolte. Elle ne veut plus mourir. C'est fini. L'instinct de survie reprend son droit. Elle va se battre. Un voile rouge passe devant ses yeux. Elle est furieuse. Elle se redresse en criant. Il est surpris. Elle le pousse de toutes ses forces. Il tombe à terre. Son corps gigantesque peine à se relever. Elle court vers la porte, l'ouvre et sort. La nuit est déjà là. Elle marque une pause et repart en courant. Elle l'entend se relever et crier dans son dos. Elle aperçoit son cheval, attaché à côté. Dessus, des armes. Sans réfléchir, elle saisit son arc, encoche une flèche... Elle tente de tendre la corde de l'arc, en direction de la porte. Bien sûr, elle est bien trop faible, bien trop frêle pour tirer...
Il apparaît dans le cadre de la porte et ricane en la voyant peiner. Soudain, un ombre bleue se dessine au-dessus de la tête de l'enfant. Un souffle passe autour d'elle et une brume l'enveloppe. Elle est surprise et regarde autour d'elle. Elle entend une voix douce et mélodieuse :
- Aie confiance, mon enfant adorée...
Soudain, l'arc se tend de lui-même. Elle force à peine et parvient à l'amener au maximum. Comme dans un souffle, la flèche part et se fiche dans la gorge de son bourreau. L'homme tombe à terre, surpris, sans un mot...

La scène s'efface et Tifni reprit avec peine pied dans la réalité. L'histoire semblait se répéter. Mais aujourd'hui, elle était adulte et une combattante aguerrie... Ce passé était révolu, définitivement. L'occasion de montrer de quoi elle était capable désormais lui était offerte. Elle fixa l'homme en face d'elle, laissant les deux êtres se superposer, le bourreau de son passé et celui de son présent. Il attendait, impatiemment. Il grogna pour la faire accélérer. Mais elle n'était pas pressée...
Lentement, elle avança ses mains vers le haut de sa tunique. Donnant l'impression d'être langoureuse, conservant tous ses sens en alerte, elle défit lentement le lacet qui l'enserrait. L'homme en face d'elle déglutit, surpris du tour que prenaient les événements. Allait-elle vraiment s'exécuter sans rechigner ?

Tifni vit ses yeux se mettre à briller. Elle fit un demi-sourire à son intention, continuant à défaire doucement le lacet. Elle prit son temps, attentive aux bruits extérieurs. Elle entendit les brigands plaisanter bruyamment. L'un d'entre eux avait sorti un instrument de musique. Tant mieux, plus ils feraient de bruit et moins ils se rendraient compte de ce qu'il se passait. La druidesse inspira profondément, ses pieds bien ancrés dans le sol. Le dernier anneau du lacet cèda et la tunique tomba à terre. Altur manqua une respiration, ne détachant pas ses yeux du corps nu qui s'offrait à lui. Il se leva, défaisant son ceinturon, soudainement pressé d'assouvir son désir. La druidesse attendit qu'il s'empêtre dans son pantalon, baissé sur ses jambes pour le pousser sur le lit. Il fut surpris, mais crut à un jeu, oubliant qu'il avait devant lui son ennemie. Avant qu'il ait le temps de réagir, elle se plaça à califourchon sur son bassin. Mais ce ne fut pas pour répondre à ses attentes : ouvrant la main dans laquelle elle avait conservé le lacet de sa tunique, elle en saisit les deux extrémités et sans une seconde d'hésitation, elle enserra le cou de sa victime. Elle serra d'un coup sec autour de son cou et entendit le craquement sonore d'une vertèbre qui cède. L'homme était mort sur le coup, affichant son désir comme présent à la mort.

Tout avait été extrêmement rapide : pas un cri n'avait été poussé. A l'extérieur, la petite fête improvisée continuait sans heurt.
L'adrénaline venait de rendre toutes ses capacités à la druidesse. Elle regarda le corps du brigand qui avait voulu abuser d'elle avec dégoût...
- Tu ne feras plus de mal à aucune femme, pauvre type...
Elle le laissa ainsi, dans la position où il était, sur le lit, pantalon baissé sur les pieds, lacet autour du cou. Elle s'approcha du rabat de la tente et le souleva doucement. Le feu avait prit un peu d'ampleur, éclairant la scène. La nuit était tombée. Trois hommes étaient affalés à terre, terrassés par l'alcool, mais les autres semblaient encore bien vaillants.

Ses capacités retrouvées, toujours nue, elle se changea en panthère noire, pensant passer inaperçue de cette façon. Elle s'allongea à terre, le museau dépassant à peine de l'ouverture. Ses yeux verts fixaient la nuit. Elle attendait une occasion pour sortir discrètement de la tente, sans attirer l'attention sur elle. Immobile, elle patienta une dizaine de minutes. Maintenant qu'elle était libre de ses mouvements, elle n'avait plus qu'une pensée : retrouver son loup. Le reste attendrait.
À un moment, le musicien entonna une chanson de beuverie, reprise par tous les hommes présents, concentrés sur les paroles et la boisson. Nul ne regardait dans sa direction. Furtivement, la panthère se glissa dehors, faisant à peine bouger le rabat de la tente. Elle traversa le campement, rasant les autres tentes, restant dans leur ombre. Elle partit dans la direction où ils avaient emmené son amant. Elle ne savait pas exactement où étaient les sentinelles, aussi garda-t-elle une grande prudence. Elle fit doucement le tour, sur ses pattes de velours. Elle aperçut un garde plus loin et un second non loin d'elle. Ils ne devaient pas se voir l'un l'autre. Sans perdre plus de temps, elle se jeta sur lui, dans son dos et lui cassa la nuque d'un coup de mâchoires. Sans un bruit, il tomba à terre. Elle le traîna dans un buisson et saisit entre sa gueule le poignard qu'il portait à la ceinture. Elle distinguait le corps de son loup, pendu à un arbre par les pattes arrières. Elle trembla de tous ses membres en voyant le sort qu'ils lui avaient réservés.

Dans une coordination parfaite, elle reprit forme humaine et coupa les liens qui l'attachait à l'arbre. Elle eut à peine le temps de ralentir sa chute que le loup tomba à terre. Elle trancha les cordes qui le retenaient prisonnier, lui parlant doucement :

- Ne fais pas de bruit, mon loup... C'est moi... J'ai réussi à m'enfuir, je t'en prie, ouvre les yeux, reviens à toi...

Pour toute réponse, un gémissement lui parvint. Les yeux fermés, le loup blanc remua doucement les pattes, une à une, laissant le temps affluer dans ses membres meurtris. Sa tête pulsait de douleur, mais il sentait qu'il n'avait rien de grave. Il serait un peu courbatu, mais rien qu'un bon bain ne puisse résoudre, pensa-t-il avec gourmandise...
Au bout de quelques minutes, il ouvrit les yeux sur sa druidesse et redressa soudainement la tête. Il la regarda d'un air grave, se demandant ce qui avait pu se passer. Il n'avait entendu aucun bruit, pas d'agitation. Comment sa druidesse pouvait-elle être devant lui maintenant, et nue de surcroît ?
- Tout va bien, j'ai réussi à m'enfuir... Mais ils ne devraient pas tarder à se rendre compte que leur chef est mort et que je ne suis pas avec lui dans sa tente, ajouta-t-elle d'un air espiègle, contente d'elle... Je t'expliquerai plus tard. Pour le moment, il faut agir... Tu es en état ?
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 23 Aoû - 15:52

-Tu es en état?

Dob essaya d'évaluer son corps...Ses pattes arrières lui faisait mal, un picotement les paralysait temporairement, mais ses pattes avant étaient en état. Sa tête...Il n'avais pas eu mal à la tête de la sorte depuis belle lurette...Il attendit que ses pattes répondent à l'appelle, tandis que Tifni faisait le guet. Après quelques minutes, tout son corps répondait, et il tenta de se lever. Ses muscles émirent une chaleur intense, et s'occupèrent de lui rappeler qu'il avait failli à la tâche...

-Tifni...Pardonne moi...


Elle lui adressa un sourire et lui fit une caresse.

-Ça va mon loup, tu es encore en vie et c'est ce qui est

important.

-Peut-être...Pourquoi es tu nue? Il ne t'ont rien fait les salauds?


Elle lui plaça un doigt sur la gueule pour le faire taire. Les chansons allaient bon train dans le campement, et la boisson commençaient a dominer la scène, obstruant la vue des hommes ivres.

Dob inspira profondément, et l'air qui pénétra ses poumons brûla instantanément, car son coeur se mit à cogner très fort. Il imagina plein de scène ou sa druidesse était mal traitée, battue ou encore...Il secoua la tête, essaya de chasser cette image, mais elle ne fit que renforcer sa colère déjà très noire. Tifni l'observait, sachant qu'il pensait à tout cela. Les yeux du loup changèrent..

Tifni sentit une vague de froid envahir l'environnement, un froid glacial, à couper un os. Dob se leva debout, changea de forme pour devenir homme et ferma les yeux. en lui, il parla...Il parla à sa mère, puis à un allié de longue date, un allié qui servait sa tribu lorsque cela était nécessaire...

Tifni vit les arbres autours d'elle bouger doucement, comme s'il tendaient les branches vers le Dob, et elle sentit un autre puissant froid, mais cette fois, elle le vit...

Dob parla tout bas...Il parla dans une langue que Tifni n'avait jamais encore entendue...

Inas esté ventum, naïra norska venum vindi inta mouèrsi...talia di

dana, talia di dana in cala..cala esté norska inum...


Tifni regarda les mains de son homme, un léger tourbillon d'air parcourait ses avant bras, enveloppant ses mains dans une brume de glace. Elle se concentra un peu, et ne tarda pas à se rendre compte que le loup invoquait...Il invoquait le vent du Nord, son Nord à lui, et le protecteur de sa tribu...Elle n'en revenait pas, la magie gagnait en intensité, et ses cheveux commencèrent à bouger autour de ses épaules, en direction de Dob.

Un hululement perça la nuit....

Tifni vit une ombre passé dans le bois à une vitesse qui dépassait l'entendement, passant entre les arbres comme s'il n'y étaient pas, se faufilant avec une aisance pouvant même rendre jaloux un elfe.

Elle se leva, un peu inquiète, mais Dob ne bougeait pas...

Arrya Aurora, esta mya karnass, mya norsak inum!

Tifni commençait a être inquiète, elle n'avait jamais vu Dob faire cela, mais il espérait qu,elle avait confiance suffisamment en lui pour attendre un peu...Pendant un instant, ses pieds quittèrent le sol, la brume de glace s'étendant à presque tout son corps, puis il reposa pieds sur le sol, et réouvrit les yeux. Il regarda sa druidesse qui posait plein de question avec son regard, mais se contenta de poser ses lèvres glaciales sur les siennes.

-Tifni, druidesse de mon coeur, je te présente mon ami, Aurora...


Elle regarda autour d'elle, mais ne vit rien. Dob suivit son regard, et comme elle n'aperçut pas l'oiseau, il leva le bras et siffla doucement, presque imperceptiblement. Un grand oiseau blanc tacheté de noir vint se poser sur son bras, avec de magnifique yeux jaunes. il était assez imposant, prenant presque tout le bras de Dob, mais celui-ci ne semblait pas forcer pour le maintenir en l'air.

-Tifni, Aurora est ici pour nous aider...Il est mon totem, mon gardien depuis mon enfance, un compagnon infaillible...Il est le vent du Nord Tifni, et il vient lorsque je suis en danger. Ma tribu et la tribu des vents du Nord ont toujours été unis du plus loin que je me souvienne...Mais le temps n'est pas au palabre...J'ai un compte à régler avec ces charognes...

Tifni posa sa main sur son avant bras. Il était glacial, comme si la vie l'avait subitement quitté et n'avait laisser que son enveloppe de chair. Le grand oiseau ouvrit les ailes et s'apprêta à s'envoler mais figea son élan à la minute ou la druidesse toucha Dob...Il la regarda de ses yeux jaunes et perçant...

-Vous, Dame panthère, Dame du loup, sachez que je vous accepte comme compagne du seigneur de la tribu des loups du Nord...Ne soyez pas intimidée, nous avons un combat à mener, les réponses viendront plus tard...Vous pouvez me faire confiance, et j'en serais honoré.

Tifni ouvrit grand les yeux...Cette immense oiseau, venu tout droit de l'incantation de son loup, parlait...Décidement, elle en avait beaucoup à apprendre de son loup et de son passé...L'oiseau sauta dans les airs sans bruit et disparu dans la nuit. Malgré son pelage de la même couleur que la fourrure de sont loup (tient, elle venait de le constater), il se fondait dans la nuit avec une facilité déconcertante. Dob regarda Tifni en souriant...

-Il est rare que le vent du Nord s'adresse à quelqu'un ma druidesse...Tu es choyée! Mais s'il l'a fait, c'est qu'il avait une bonne raison, et je crois qu'il t'aime bien...

Il lui fit un clin d'oeil.

Là fut la dernière trace d'humour dans les paroles de Dob. Il ferma les yeux, et la température devint froide autour de lui, tellement que

Tifni recula un peu.

-Prends la gauche, je prends la droite..faisons un cercle, liquidons les sentinelles, et rejoinons-nous de l'autre côté...Mais ne te fais pas voir ma chérie...

Tifni reprit sa forme de panthère, et se fondit dans l'obscurité.

Elle jeta un dernier regard à l'homme qu'elle aimait, puis se concentra sur sa future proie...

Dob regarda partir Tifni...Elle ne savait pas que ça lui coutait beaucoup de la laisser partir seule, car il craignait pour elle, mais s'ils voulaient être efficace, ils devaient agir ensemble, en même temps...Il se tourna à contrecoeur, et avança lentement en scrutant la noirceur. Il ne lui fallu pas bien longtemps pour repérer la première sentinelle appuyer sur son arc, la tête balottante de sommeil.

-Parfait...Aurora, tu fais diversion?

-à vos ordre mon seigneur...

L'ombre blanche fondit du ciel comme une pierre lancé par une fronde.

Ses ailes rétracté sur lui même, il plongea en direction de la sentinelle, et au dernier moment, redressa son vol en déployant ses grandes ailes et passa juste au niveau du visage de l'homme, déployant ses serres coupantes comme des griffes de démon. Une gerbe de sang éclaboussa l'herbe au pieds du brigand alors qu'il partait à la renverse, carrément surpris par une attaque invisible. Dob n'attendit pas plus, il sortit de l'ombre et empoigna la sentinelle par la tête, le tirant plus loin dans le bois. Il le jeta au sol, gardant une main sur sa bouche ensanglantée, et de sa paume jailli un pic de glace long comme son avant bras qu'il planta dans la gorge de l'homme.

il fit quelques soubresauts, puis plus rien.

Par ta voix tu ne mettra en danger celle que j'aime...

Dur, glacial...Aucune pitié dans la voix monocorde de Dobermann. Il se releva, jeta un regard dans le ciel étoilé. La lune brillait, et lui permit de repéré son totem qui décrivait un cercle au dessus du bois, un peu plus loin au devant. Il comprit rapidement qu'il y avait une autre sentinelle, et se dirigea vers elle. Son pas se fit léger comme le vent, et il approcha dans l'ombre, se positionnant à la droite de l'autre garde.

Des griffes ornaient ses mains...Il avait une peau de bête sur les épaules, et une crosse trainait à une distance de bras, placer contre un arbre. Dob n'eu aucune misère à reconnaitre ce type de personnage...Un druide...

Qu'est-ce qu'un druide fou ici? Il n'a même pas détecter Tifni...Ou bien c'est un débutant, ou bien il est totalement saoul lui aussi...Mais bien que j,aime tifni de tout mon coeur, cela ne veux pas dire que j'aime tout les druides, surtout lorsqu'ils trainent avec de la racaille comme ceux là...Aurora...fait un passage au dessus, et laisse tomber la splendeur du nord...

L'oiseau décrivit un long cercle dans le manteau de la nuit, puis passa lentement au dessus de la cime des arbres, totalement en silence. La neige se mit à tomber, doucement, puis les flocons grossirent. Le druide regarda tomber le premier flocon comme s'il n'avait jamais vu cela, et leva les mains, pour en attraper et les regarder, incrédule. Dob était dans l'ombre, en loup...Il attendait le moment de frapper, le moment ou...

Il leva la tête au ciel pour voir d'où venait cette neige...

Le loup bondit de la noirceur de toute la force de détente de ses pattes arrière, se propulsant contre le druide qui regardait le ciel.

Sa gueule se ferma sur sa gorge en même temps qu'il projetait la sentinelle dans le bosquet en arrière de lui. Il roula avec, les griffes de l'homme fouettèrent l'air, essayant de toucher ce qui se tenait après lui avec une haine certaine. L'air commença à lui manquer, et Dob tenait bon, fermant de tout la puissance qu'il avait sa gueule, goutant le salé de son sang. Lorsqu'il sentit ses dents se joindre, il tira violemment et arracha la pomme d'adam du druide qui porta ses deux mains à son cou, la peur dans ses yeux qui voyait venir la faucheuse...

De tes griffes tu ne toucheras point à celle que j'aime...


Le loup disparu dans l'ombre, et arrêta quelques instants pour reprendre son souffle. Il interrogea le harfang des neige pour savoir si sa femme s'en tirait sans égratignures. L'oiseau vola dans sa direction, fit un grand cercle au dessus de Tifni qui le regarda passer. Un instant elle le trouva magnifique, mais son ouie l'avertie aussitôt d'un danger imminent.

Une flèche siffla dans sa direction, lancé par un embusqué...Elle se projeta sur le côté, esquivant la trajectoire du projectile, mais une rafale de vent lui souffla les cheveux comme un coup de fouet, l'oiseau vint saisir la flèche au dernier moment entre ses serres et fonça comme un démon sur celui qui avait tiré. Le garde voulut crier pour alerter les autres, mais le harfang lui cloua le bec avec sa propre flèche fiché dans la gorge. Le harfang battit des pattes devant le visage de l'homme, le défigurant littéralement...

Dans l'obscurité, Dob parla tout bas....

De tes yeux impurs tu ne regarderas celle que j'aime...


Il continua à avancer, fini par se trouver à l'endroit exact ou il voulait. Tifni avait eu deux sentinelles, la troisième tombé sous les serres d'Aurora. Elle s'approcha de son loup, et celui-ci lui plaça un baiser sur le front.

-Il ne reste que quatre brigands en état de combattre, les autres sont endormis au sol...Je vais faire diversion, et si cela fonctionne comme je le crois, tu n'auras qu'à les saisir un à un...Qu'en dis tu ma belle panthère?

Dans l'ombre, les croc de la magnifique Tifni luisirent mortellement...

Dob se changea en homme. Il appela Aurora, et le plaça dans son dos, se tenant dans sa chair avec ses serres. Il ne sentait rien, pas même la douleur, car le vent du nord gelait tout...Dob avança dans le cercle de lumière du feu, projetant une rafale de vent suffisante pour que les quatre soient surpris de l'apparition.

-Qui vas là!? Qui êtes vous!!

Ils se levèrent maladroitement, l'alcool faiblissant leur membres.Dob les regard droit dans les yeux, et parla d,une voix calme et posée, mais très glaciale.

-Pauvre mécréants que vous êtes...Ne vous ai-je pas averti? Ne vous ai-je pas dit que je ne tolérerais aucun manquement? Vous ne m'avez pas payer votre tribu!! je ne tolère pas le manquement de la part de mes disciples!


Les quatre se regardèrent, se posant tous la même question...

Dob attendait cette instant ou tout la supercherie prenait son importance. Aurora ouvrit grand les aile tout en restant caché dans le dos de l'homme, donnant l'impression qu'il avait des ailes, et

hurla en même temps que Dob cria de rage...

-Imbécile d'humains stupide!!! Vous êtes tellement saoul que vous ne reconnaissez même pas votre dieu!! Sales enfant putrides et indignes!! Je vais vous expédier dans les limbes!! Dans le néant!!!

L'un des brigand ne pris même pas la peine de demander si c'était vraiment un dieu, et couru droit devant lui, dans les bois, ou il vit les crocs de Tifni luirent avant de perdre la vie...l'un d'entre eux se jeta au sol, a genou...

-Pitié...Ne me tuer pas, je ne voulais pas qu'ils fassent...

Son acolyte le fit taire aussitôt, lui plantant une dague dans le dos jusqu'à la garde. IL s'écroula face contre terre en essayant d'enlever l'arme.

-Moi, je suis digne de vous! Je viens de vous le prouver!! Je suis même capable d'être le chef ici, pour vous plaire!!

Dob n'avait pas du tout penser que tout cela prendrait cette tournure, mais une autre idée germa dans sa tête.

-Crois tu minable petit être? Crois-tu être digne de moi, de ma confiance? Prouve le!! Je ne vois qu'un ramassis de saoulons inutile...Et j'ai soif d'âmes...Satisfait moi!! Montre moi que tu es digne!!!

Tifni, caché dans le bois, regardait horrifié la scène...Le brigand arracha la dague du dos de son ancien compagnon, et sous les ordre de son loup, il tua un à un tout les brigands saoul mort...La place devint visqueuse, la puanteur envahie le campement...Il ne restait que deux brigands, et le deuxième commençait à être très nerveux...Il se leva subitement, tira une flèche de son carquois et abattit le meurtrier de ses compagnons en pleine tête.

Dob ne broncha pas, mas Aurora s'envola dans les airs, fit une vrille majestueuse et coupa au passage les liens du carquois qui tomba au sol. L'archer plongea pour essayer de le récupérer, et le loup bondit en avant, lui assénant un coup de pied en plein visage, l'assommant net. Il s'étala dans le sang de ses compagnons, respirant difficilement. Tifni sortie de l'ombre, et Dob se pencha sur le brigand pour le ramasser par ses vêtements. il le traina devant la cage ou les femmes étaient retenu prisonnière, ouvrit la cage et jeta l'homme au centre.

Les deux femmes le regardèrent, inquiètes, mais lorsque Dob jeta une dague sur l'homme, elles comprirent assez rapidement comment regagner leur liberté...Dob saisie au vol la petit fille et la plaça dans les bras de Tifni qui lui masqua les yeux pour qu'elle ne voit pas un tel spectacle...

Par ta présence plus jamais tu ne voleras d'innocences...


Aurora vint se poser sur l'épaule de Dob, se lissant une plume rougie. Tifni serrait fort contre elle la petite fille qui pleurait en lui disant tout bas que tout était fini, que tout allait bien se passer...Le loup se tourna vers celle qu'il aimait, la mine triste..

-Je ne voulais pas que tu vois cela...Mais lorsque je suis comme cela...Je n'ai plus de pitié...Je me suis raccroché à toi, tout le long du combat, parce que, je ne sais pas pourquoi, je ressentait le besoin de le faire...Te voir nue, ne sachant qu'est-ce qui t'es arrivé...Pardon Tifni...Je te demande pardon pour tout ce sang verser sur Gaïa...J'ai tuer un druide aussi...Que faisons nous maintenant? Et elles, que feront-elle?

Il s'assit sur le sol, désemparé.
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMer 24 Aoû - 21:49

Tifni serrait contre elle l'enfant apeurée, qui ne voulait plus la lâcher. Après l'avoir fuie un moment dans la cage, elle s'accrochait à elle de toute la force de son désespoir. La druidesse regardait son loup, puis les cheveux de l'enfant blottie dans son cou, alternativement et son coeur débordait d'amour. Elle finit par s'asseoir sur le sol, le plus près possible de Dob, posant sa tête sur son épaule.

- De quoi pourrais-tu me demander pardon, mon amour ? Tu as fait ce qu'il fallait, comme j'ai fait ce que je devais faire. Il ne m'est rien arrivé du tout : j'ai du attendre que l'effet du triffide s'estompe pour retrouver l'usage de mes sens et la capacité de me changer en panthère. Quand le moment est venu, leur chef a voulu...

Tifni baissa les yeux vers la petite fille, embrassant ses cheveux...

- Prendre l'enfant pour l'emmener. Je me suis interposée... Tu peux comprendre, n'est-ce pas ?

Pour toute réponse, Dob déposa ses lèvres sur les tempes de sa femme, tendrement... Tifni avait les yeux dans le vague, le regard douloureux.

- J'ai cru revivre des moments de mon enfance que je préfère oublier aujourd'hui, en l'imaginant aux prises avec cette brute. Mais je ne pouvais pas lutter contre tous en même temps temps. Alors je l'ai laissé m'emmener, mon loup.

Elle regarda l'homme qu'elle aimait pour qu'il lise dans ses yeux qu'elle ne lui disait que la vérité. Elle espérait qu'il la croirait.

- J'ai attendu d'être seule avec lui et je l'ai provoqué pour qu'il me rende ma liberté de mouvement. Une fois cet objectif atteint, j'étais sans arme et pas encore en mesure de prendre ma forme animale. J'ai utilisé le seul moyen que j'ai trouvé... J'ai défait le lacet de ma tunique, qui est tombée à terre. Nue devant lui, il a perdu ses moyens et je...

Tifni se rendit compte que Dob crispait ses mains sur ses genoux, les phalanges blanches tellement il les serrait. Elle sentait la colère sourdre dans ses veines. Elle reprit son récit, autant pour lui que pour l'enfant qui commençait à se calmer contre elle.

- Je l'ai laissé approché et la dernière chose qu'il a senti avant de mourir, c'est... le lacet de ma tunique, dont je me suis servie pour l'étrangler.

Les yeux plein d'espoir de son loup se relevèrent et rencontrèrent les siens.

- Il ne t'a pas touché ? Tu le jures ?

- Non, mon loup, je n'ai rien... Rien du tout, répondit la druidesse en secouant la tête... Tu ne croyais quand même pas qu'il pourrait ne serait-ce qu'effleurer ma peau avec ses doigts ? Oublierais-tu que je suis une guerrière avant tout ? Il y a longtemps, très longtemps, j'ai juré qu'aucun homme ne me forcerait plus jamais à faire ce que je n'avais pas envie de faire. J'ai tenu parole et le seul manquement à cette parole n'était pas de mon fait. La démone avait fait de moi son jouet et c'est elle qui avait renversé la situation et qui forçait les hommes à faire ce qu'elle voulait d'eux ! Ironie du sort, sans doute...


Dobermann avait compris que sa druidesse avait vécu des moments très difficiles pendant son enfance, mais n'osait pas lui demander de s'expliquer... Pas maintenant... Pas devant la petite fille accrochée à son cou. Il aurait voulu permettre aux hommes qui lui avaient fait tant de mal de renaître pour pouvoir mieux les égorger et les faire souffrir à leur tour... Il rageait devant la douleur de la femme qu'il aimait, quand il réalisa au milieu de sa colère qu'elle lui souriait. Comment était-elle encore capable de sourire après ce qu'elle avait vécu ? Comme si elle venait de lire dans son esprit, elle reprit la parole :

- Grâce à toi, mon homme-loup... Ne doute jamais de la force que ton amour me donne, ajouta-t-elle en l'embrassant. Tu es ma raison de vivre et de me battre, mais aussi la force sur laquelle je m'appuie. S'il me vient un moment de doute, je n'ai qu'à te regarder pour savoir dans quelle direction avancer. À tes côtés, je sais que je peux vaincre mes peurs et être moi-même... Je ne suis pas, je ne suis plus la petite fille que j'ai été. Je suis une guerrière, descendante des druides de l'Ancien Temps et rien ni personne ne pourra m'enlever cela. Le temps a effacé la douleur et la souffrance pour ne laisser qu'une envie de vaincre et d'être à tes côtés pour toujours. Il y a bien longtemps que je me suis rendue compte que tous les hommes ne valaient pas ceux qui m'ont fait souffrir il y a une éternité. Et tu es la plus belle preuve de ce que je suis en train de te dire, mon amour.

À ces mots, l'enfant avait décollé son visage de la druidesse et la regardait avec de grands yeux verts innocents. Tifni lui sourit, essuyant les larmes sur les joues de l'enfant.

- Je ne te dirai pas que tu ne souffriras plus, ma fille. Tu auras des moments difficiles, des nuits de cauchemars, des jours de souffrance... Mais je te jure que ton calvaire est terminé et que tu trouveras des gens qui t'aimeront pour ce que tu es... Quel est ton nom ?

L'enfant tenta de parler mais sa voix se brisa. Les sanglots reprirent de plus belle et c'est d'une voix à peine audible qu'elle souffla :
- Ombelle...

- Ombelle ? Tu as un prénom magnifique, ma fille. Qui te va aussi bien que tu es belle...


Écoutant sa druidesse, Dobermann réalisa qu'en effet, l'enfant était magnifique. Sous la crasse qui la recouvrait, elle avait une chevelure de jais, épaisse et un peu bouclée ; ses yeux verts semblaient questionner le monde de toute leur innocence. Sa peau semblait de velours et dès qu'elle aurait pris un peu de poids, elle serait splendide. En l'observant ainsi, à côté de Tifni, il constata qu'elle lui ressemblait étrangement. Pas étonnant que Tifni ait eu l'impression de revivre des souvenirs douloureux...

- Tu veux bien aller dans les bras de Dob pendant que je vais me trouver une robe ou quelque chose à mettre, Ombelle ? J'ai un peu froid maintenant.

L'enfant lui jeta un oeil mais s'accrocha à Tifni, désespérément, et secoua énergiquement la tête, incapable de faire confiance à un homme... La druidesse fit un clin d'oeil à Dob, se leva avec son paquet bien accroché et repéra rapidement leurs affaires posées un peu plus loin en tas. Elle choisit une robe dans son paquetage et l'enfila, après avoir posé l'enfant tout près d'elle. Elle choisit un morceau de chocolat dans ses affaires qu'elle lui tendit. Ombelle le saisit, émerveillée devant cette simple friandise et mordit dedans à plein dent.

Tifni réalisa que Dob était entré dans la tente du chef. Il en ressortit assez vite, sa tunique dans les mains. La lui montrant, il lui demanda si elle la voulait... Mais la druidesse ne voulait plus porter cet habit qui lui aurait rappelé un moment trop désagréable. Elle prit le vêtement des mains de Dob et le jeta à terre.

- Elle partira en fumée avec ce campement quand nous partirons, mon loup...

- Rien ne saurait me faire plus plaisir que d'y mettre le feu, en effet...


Ils réalisèrent soudain que les deux femmes avaient disparu. Ils ne pouvaient pas leur en vouloir d'avoir pris la fuite. Après tout, elles avaient saisi la première occasion qui leur était offerte de recouvrer leur liberté. Tifni espérait qu'elles sauraient où aller. Le campement était désert. La druidesse effleura la peau de Dob, qui reprenait sa chaleur. Elle leva les yeux, cherchant le Vent du Nord des yeux, mais ne le vit pas. Était-il reparti dans le grand Nord ? Elle espérait qu'elle le reverrait bientôt car elle avait trouvé ce compagnon de Dob magnifique.

Dobermann avait commencé à défoncer la cage qui lui avait servi de prison, sous les yeux soudain brillant d'Ombelle. Il fracassa deux ou trois tentes autour et rassembla les corps des brigands au-dessus. Prenant son briquet, il l'enflamma, puis se tourna vers l'enfant. Il avança vers elle et s'accroupit pour la regarder dans les yeux :
- Tu veux le faire, petite ?

L'éclair qui lui passa dans les yeux servit de réponse. Elle saisit le briquet, lâcha Tifni pour la première fois depuis un long moment et s'avança vers le futur brasier. Son bras fit un aller retour le long de la toile et du bois, qui prit feu rapidement... Son travail accompli, elle recula vers le couple et observa son travail. Quand il fut évident que le feu allait s'étendre pour faire son travail de sape, Tifni lui reprit la main, posa son sac sur ses épaules et ils repartirent sans jeter un oeil en arrière et surtout sans regret.

Le jour pointait à l'horizon, mais on ne peut pas dire qu'ils avaient beaucoup dormi. La première auberge était à des heures de marche. Alors que Dob prenait la direction du Nord, Tifni l'arrêta. Non loin de là, après le pont où l'embuscade avait eu lieu, il y avait une cascade, froide mais plutôt agréable. Elle pensait qu'ils pourraient s'y reposer un moment avant de reprendre la route. La zone était dégagée et ils verraient la moindre personne qui pourrait oser venir à leur rencontre.
Il fut donc fait ainsi et ils prirent tous les trois la direction de la cascade. Tifni réfléchissait en marchant, serrant la petite main dans la sienne. Aucun d'entre eux n'avait eut besoin de poser de questions : il était apparu comme une évidence pour elle comme pour Dobermann que la petite viendrait avec eux. Et Ombelle avait semblé trouver cela naturel également. Pourtant, ils ne pouvaient pas l'emmener là où ils allaient... Ils ne savaient même pas ce qui les attendaient. Comment pourraient-ils risquer la vie d'un enfant dans ces conditions ? Et comment lui expliquer qu'ils devraient l'abandonner quelque part ?

La cascade était un endroit vraiment charmant. Le bruit était un peu assourdissant, mais par expérience, la druidesse savait qu'il les bercerait plutôt que de les déranger. Ils installèrent un campement sommaire, Dob faisant quand même un feu et Tifni installant des couvertures. Ombelle semblait à bout de force. Pourtant, la druidesse la força à se relever, fit signe à Dob d'aller chasser un peu plus loin pour ne pas la gêner et entreprit de l'aider à se déshabiller. Elle commençait à accuser le coup des événements de la nuit et se laissa faire sans protester. Les habits de Tifni suivirent le même chemin et les deux filles entrèrent dans l'eau froide. L'eau courante se chargea très vite de les débarrasser de la crasse qui les recouvrait toutes les deux. Tifni lava les cheveux de la petite, qui en avait bien besoin et lui prêta le savon qu'elle avait emmené. L'enfant sembla prendre grand plaisir à se baigner et afficha même un petit sourire. Elles jouèrent un moment dans l'eau, jusqu'au retour du loup, qui ramenait un petit bouquetin sauvage à qui ils feraient bien leur affaire un peu plus tard !

Sortant de l'eau rapidement, Tifni attrapa une couverture dans laquelle elle enveloppa Ombelle. Elle lui offrit un peu d'eau et allait lui proposer de manger un morceau quand elle se rendit compte qu'elle tombait de sommeil : ses yeux se fermaient tout seuls et sa tête dodelinait. Elle l'allongea à ses côtés et l'enfant sombra dans le sommeil instantanément. Elle lui caressa les cheveux un moment avant de s'approcher de Dob qui la regardait sans un mot. Elle se rassit entre ses bras, lovée contre l'homme qu'elle aimait, enchantée de retrouver sa chaleur et son odeur. Elle posa la tête sur son épaule et sentit la fatigue la rattraper à son tour. Si elle voulait veiller, il faudrait qu'elle marche. Elle décida néanmoins de prendre le premier tour de garde, car elle savait que Dob devait se reposer.

- Repose-toi, mon loup... Je vais veiller sur votre sommeil à tous les deux. Tu en as bien besoin.

- Tu es sûre ? Tu vas réussir à rester éveillée ?

- Je pense que oui. Je vais me faire du thé et marcher un peu et ça devrait le faire. Je te réveille dans trois heures ?

- Oui, très bien.
Dob sembla hésiter puis se lança : Dis-moi, ma druidesse... Qu'est-ce qu'on va faire d'elle ?, demanda-t-il en désignant Ombelle du menton. Ça n'est pas très raisonnable de l'emmener là où on va...

Tifni soupira car elle savait qu'il avait raison. Elle n'avait pas vraiment de solution miracle. Toutefois, aux dernières nouvelles qu'elle avait des siens, la ville de Ynahé était assez sûre et aux mains du Cartel.

- Que penses-tu de Ynahé ? Ce n'est pas trop loin et peut-être pourrions-nous y trouver une de nos connaissances ou amis qui accepterait de s'occuper d'elle pendant un moment, le temps que nous trouvions une solution pour nous occuper d'elle et la ramener au manoir par exemple ?

- Oui, ça me paraît envisageable, même si nous allons être obligés de faire un détour.


Estimant la question réglée, il se tourna sur le côté et ferma les yeux, prêt à s'endormir. Tifni ajouta cependant :

- Tu sais, le druide... Tout à l'heure...

Il redressa la tête, attendant ce qu'elle était prête à lui dire. Il sentit son coeur se serrer car il s'attendait à des reproches.

- Nous ne formons pas une communauté soudée. Je veux dire... les vrais druides, ceux qui ont choisi la voie des élémentaux et de la nature, eux, sont soudés. Et j'hésiterais peut-être à me battre contre l'un d'entre eux. Son visage prit un aspect pensif et elle ajouta : quoique s'il s'en prenait à toi, toutes considérations claniques tomberaient en poussière. Mais je ne voulais pas en venir à ça. Je voulais juste te dire que j'avais senti sa présence. Sa faible présence, devrais-je dire ! Il avait choisi une voie sombre, détournée de l'Origine. Son emblème était mort depuis longtemps et il avait perdu la faculté de se changer en animal. Il utilisait ses capacités seulement pour se battre et avait renié tous nos préceptes. N'aie aucune crainte de l'avoir éliminé : si tu ne l'avais pas fait, je l'aurais fait à ta place !

Elle ajouta en le regardant dans les yeux, déposant un baiser sur ses lèvres :

- Je ne remettrai jamais en cause tes actes car je sais que tu fais ce que tu penses être juste, pour toi, pour moi, pour nous. N'ai jamais de doutes sur ma loyauté envers l'homme que j'aime.

Tifni laissa Dob s'endormir tranquille, observant le jour autour d'elle, écoutant le bruit de l'eau. Elle choisit un chêne énorme qui poussait juste à côté d'eux, y grimpa et s'installa pour veiller sur le sommeil de ses compagnons. Son regard portait loin et elle ne vit rien de suspect, mais resta en éveil.

Quand son temps de veille fut terminée, elle redescendit de son arbre, toucha l'épaule de Dobermann qui s'éveilla aussitôt. Son visage paraissait reposé, même si elle le sentait tendu, les nerfs à fleur de peau. Ce qui s'était passé un peu avant l'avait éprouvé, elle s'en rendait compte. Elle n'avait pas la force d'en discuter maintenant avec lui car le sommeil la gagnait. Elle lui posa un baiser sur les lèvres, prenant sa place, appréciant la chaleur des couvertures qu'il venait de quitter. Au moment où le sommeil la gagnait, elle lui demanda d'une voix pâteuse :

- Et ton oiseau... Aurora... Il est reparti ?

Mais elle n'entendit pas la réponse, plongeant dans le sommeil à une vitesse foudroyante. Pas un instant, elle ne s'était rendu compte qu'elle s'endormait ainsi, sans défense...

La couleur blanche... Parout... Le froid qui l'envahit... Elle grelotte... Elle gèle sur place... Elle est debout, immobile mais elle ne peut pas bouger. Autour d'elle, la brume envahit tout. Une odeur de glace à ses narines. Le froid qui lui pique les yeux. Elle peut à peine bouger la tête.
Une ombre apparaît en face d'elle : une ombre blanche et froide qui s'approche, recouverte d'une capuche et d'une cape, blanches elles aussi.
Quand l'ombre redresse la tête, elle croise son regard d'acier, mais ne voit rien d'autre.
- Alors ma belle ? Ta vie me semble bien compliquée en ce moment... Tu devrais rester ici avec moi, tout serait bien plus simple, tu ne crois pas ? Je te protégerais, moi... Tu n'aurais qu'à me faire la conversation et à me rendre quelques services... Mais pour cela, il faudrait que tu sois... toute à moi !
Tifni secouait la tête, incapable de parler, ni même de produire un son. Elle mettait tout son refus dans ses yeux et dans son unique mouvement. La silhouette éclata de rire.


La druidesse retrouva sa voix au moment où elle réintégra son corps et cria « Non ! » en se redressant, s'asseyant sur les couvertures qui la recouvraient quelques instants auparavant. Elle mit quelques secondes avant de réaliser où elle se trouvait et se mordit les lèvres. Elle ne voulait surtout pas inquiéter Dob, mais son cri l'avait mis en alerte, et déjà il s'approchait.
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyJeu 25 Aoû - 4:23

Dob s'approcha de Tifni, inquiet. Elle avait crié, mais il n'avait pas compris ce qu'elle avait dit. Le ton par contre le fit presser son pas, et il la découvrit le souffle court, en sueur, le yeux un peux affoler. Il s'assit en face d'elle, les mains sur les genoux, l'interrogeant du regard.

-Qu'y a t-il ma belle? Tu as fait un rêve n'est-ce pas? Tu es tout tremblante...


Il jeta un regard à Ombelle, elle dormait poings serrés, collé contre Tifni. Il sourit en la regardant, et cela n'échappa pas à la druidesse qui vit bien que son loup avait un peu d'affection pour la petite fille, mais elle le garda pour elle. Dob se releva, posa un baiser sur le front de Tifni, et s'éloigna un peu, reprit sa forme de loup, s'interrogeant lui même...

Quoi faire d'elle...Elle est fragile, surement aussi apeurée...Mais elle ne voudra surement jamais de moi...Par contre, elle semble bien aimer Tifni, et si elle s'attache? Je vais faire quoi moi...Elle aura peur de moi toute sa vie? Ce serais dommage...Et pour ce que nous faisons...Elle ne pourra pas nous suivre dans la mine, elle est bien trop petite...Mais en même temps...Je ne veux pas la laisser en arrière une autre fois...Elle serait trahie à nouveau...Et Tifni qui semble l'avoir adopter tout de suite, comme si c'était naturel...

Le loup tourna en ronds quelques fois, regardant le sol. Il aimait bien la petite fille, elle lui rappelait que lui aussi l'avait eu à la dure étant plus jeune, et que lui aussi aurait bien aimé s'accrocher à quelqu'un lorsqu'il était là, au fond de la fosse, à lutter pour sa vie sans valeur...Ho, il en aurait donné des choses pour que quelqu'un lui fasse une simple caresse et l'encourage...Ombelle était un peux cela, mais elle, elle avait eu la chance qu'une main secourable la tire de là...Alors c'était normal pour lui qu'elle affectionne Tifni...Il avait peur par contre qu'elle ne veule jamais de lui...

Une ombre furtive passa rapidement, puis vint se poser sur le dos du loup. Il ne fut pas surpris, Aurora faisait ce qu'il voulait, mais qu'il revienne aussi vite annonçait peut-être quelques chose de mauvais.

-Alors mon ami, que te raconte tes frères de l'est et de l'ouest? Ils ont aperçu d'autres campements du même genre?

-Non mon ami loup...Il semble que vous ayez bruler le seul dans les parages. J'ai vérifier pendant que vous montiez la garde, et effectivement je n'ai rien vu d'autre, si ce n'est qu'une meute de charognards ai investit ce que vous avez laisser en cendre...Surement l'odeur..Les hommes sont si vil que cela Monseigneur? Il passe souvent dans le nord, et parfois je m'amuse à les détourner de leur chemin, mais sans plus...Mériteraient-ils plus?

Devrais-je les malmener comme j'ai malmener ceux qui ont tuer ta famille?

Pénible souvenir qu'Aurora invoquait, mais le loup ne sourcilla pas.

-Non, je ne crois pas mon ami...Les hommes ne sont pas tous méchants, bien qu'ils aient tendance à être hypocrites et pervers...Il y en as qui ne mérite pas de mourir, et qui devrait être élevé plus haut que la moyenne, appeler à se distinguer des autres...

-Comme vous Monseigneur?

-Non, pas comme moi...Peut-être le crois tu, cela me flatte, mais je ne crois pas mériter cette honneur.

-Pourtant...Que faites vous par ici, est-ce votre retour dans les terres du Nord? Dois-je rallumer les torches qui illuminent votre manoir?

-Je ne crois pas passer par mon manoir...Il y a trop de choses enfouies là, des souvenirs de mon ancienne vie, d'ancienne personnes...Je ne sais pas si Tamara serait bien d'accord pour que j'y retourne, bien que l'envie sois bien grande...Dis moi, tu as fait le ménage au moins?

L'oiseau tourna sa tête vers celle du loup.

- Je peux balayer d'une rafale l'intérieur si vous le voulez...

-Je blaguais Aurora...

-Vous avez un sens de l'humour qui ressemble à celui de votre père Monseigneur, et cela est un compliment, si tel est le mot juste que les humains emploient pour une telle situation. J'ai bien cru comprendre que cette druidesse était devenue votre femme, est-ce bien vrai? Et votre ancienne Dame?

-Tu sais Aurora, chacun à son chemin...J'ai prit un autre chemin, elle un autre. Je n'en sais pas plus, Tamara ne veux pas m'en révéler plus, car elle dit que ce fut ma volonté lorsque la tempête temporelle m'a emportée...Mais retourner au manoir, toute les vieilles histoires, les vieux meubles et tout...Pas que je n'ai peur de regretter, non, mais pour Tifni, pour son respect. J'éviterai donc, peut-être un jour j'y retournerai, et j'y ferai le ménage avant de faire venir Tifni.

-Vous n'avez rien perdu de votre noblesse Monseigneur, et de votre coeur.

-Ho, merci Aurora, toi non plus tu n'a rien perdu de ta splendeur. Je me suis ennuyé de toi mon ami, j'avais hate de revenir pour te raconter plein de choses, lorsque nous aurons le temps bien sur, mais pour l'instant, nous devons nous rendre à la mine des Seigneurs Nains, il nous faut un crystal noir pour nous permettre de nous libérer d'un rêve un peu trop réaliste...Nous avons un problèmes Aurora, il y a un dieu, ou une entité, je sais pas trop, qui veux du mal à ma druidesse...Elle se sert de nos rêves pour nous atteindre et nous faire souffrir, et j'y ai gouter terriblement mon ami...

-Une entité Monseigneur? Vous êtes capable de me la décrire? Peut-être que j'en sais quelque choses.

-Tifni me l'a décrite comme un homme en cape et capuche comme un moine, avec son visage caché par l'ombre. À chaque fois, elle étouffe, ne peux plus bouger, et il place ses mains sur sa gorge...Pour ma part, je n'ose pas te décrire le rêve...Mais cela à laisser des traces sur ma chair, et dans mon esprit...

-Cela ressemble étrangement à un drow...Il y a plusieurs entités et dieux chez les elfes noirs, mais même si tous sont porté vers la violence, il y en as qui se démarquent par leur méthodes et leur enseignements...De ce que vous me dites Monseigneur, celui-ci semble affectionné particulièrement la strangulation et la torture...

-Et les sévices pervers aussi....

-Comment cela?

-La druidesse qui est ma femme maintenant a vécue de terribles épreuves il n'y a pas si longtemps...Je l'ai rencontré grâce à une personne que j,aime beaucoup, mais à ce temps, elle était sous le joug d'une malédiction.

Par vengeance, elle avait appelé les dieux pour qu'ils l'aident...Elle en a hérité une victoire, mais le prix en fut que des plus démesuré. Elle fut sous l'emprise d'une succube, et cela bien malgré elle...Je ne sais pas tout, elle ne veux pas tout me raconter et pour être honnête, je ne veux pas tout savoir, mais elle a eu le courage et la détermination d'y faire face, dans un combat sur le lieux de ses ancêtres...Tout cela pour pouvoir être à mes côtés...


-Une grande marque de noblesse là aussi Monseigneur, et de coeur. Ces créatures ne viennent pas de n'importe où...Les elfes noirs les invoquent pour se servirent d'elles pour torturer leurs prisonniers, ou pour en tirer quelconques bénéfices, mais seul un dieu noir peux les placer dans un corps, et faire de son hôte un esclave.

-C'est une malédiction terrible, comme je n'en ai que rarement vu dans les terres du Nord....Mais je sais un chose par contre, Le régent de la mine nord est des Nain a déjà eu affaire avec les elfes noirs...Il en sait peut-être plus que moi sur ce sujet, et comment vous en débarrasser.

-Merci Ombelle?mon ami...Tu peux me rendre un grand service? Lorsque je serai plus en avant, tu pourras veiller sur Tifni...Et Ombelle?

-Votre coeur est immense Monseigneur...Dois-je la protéger à même titre que votre souveraine?

-Souveraine...Elle est ma femme Aurora, mais je ne suis plus assit sur le trône de mon père...

-Peu importe ou vous porte votre destin, pour moi vous restez le Seigneur des terres du Nord, et votre Dame, par la même occasion, est ma souveraine. Je veillerai sur la petite humaine, soyez sans craintes.

-Merci Aurora, va maintenant, et reviens rapidement.

Le harfang déploya ses ailes et disparu rapidement, se fondant dans le paysage. Le loup resta seul un bon moment avec ce qui lui restait de souvenirs, et de questions sur ce qui allait se passer. Il se leva pour dégourdir ses pattes, et approcha de Tifni qui s'était rendormie. Il allait la laisser dormir, elle semblait calme. Une petite neige commençait à voleter doucement, suspendu dans le temps, pour se poser avec délicatesse sur le sol et sur les fourrures de leur lit de fortune. Il lui prit un certain temps pour remarquer que Ombelle n'était plus à côté de Tifni, mais un peu plus loin, caché derrière un arbre et l'observant.

-Bonjour Ombelle! Tu as faim?


La petite se cacha totallement derrière l'arbre, paniquée. Une grande tristesse envahie le loup, il savait que ce ne serait pas facile, mais tout de même, cela l'affectait.

-Écoute petite princesse, tu permets que je t'appelle comme cela, ma petite princesse? Bon écoute, tu as surement faim, et comme je t'aime beaucoup, je vais poser ici près de l'amour de ma vie des choses à manger, puis je vais m'éloigner, comme cela tu pourras manger sans avoir peur de moi, et regarde...


Il fouilla dans le sac de Tifni, sortit un morceau de chocolat et le posa près d'un morceau de pain, sur la gamelle.

Il posa un doigt sur sa bouche en signe de silence, avec un sourire amusé.

-Ne le dis pas à Tifni, sinon elle va me gronder! Mais c'est pour toi, petite princesse. Là tu vois, je m'éloigne, prends ton temps, je vais monter la garde contre les vilains.

Dob s'éloigna, mais ne regarda pas avant d'être à bonne distance de Tifni. La petite sortit de derrière l'arbre, avança prudemment vers la nourriture, observant le loup. Il lui sourit en retour, ce qui la gela sur place quelques instants, mais la faim triompha de sa peur, et elle se jeta sur ce que Dob lui avait laisser. Elle commença par le chocolat, ce qui fit sourire le loup, puis fini par le pain et la viande. Dob se retourna pour ne pas la gêner, et la laissa tranquille. Après plusieurs minutes, il jeta un regard dans la direction d'Ombelle, et vit avec ravissement qu'elle s'était glissé sous les fourrures avec Tifni, et qu'elle s'était collé contre elle à nouveau. Tifni s'était retournée et avait passé un bras sur elle...

-Magnifique n'est-ce pas Monseigneur?

Une petite rafale fit onduler la fourrure du loup, puis tourbillonna à ses côtés, comme si tout les flocons avaient décidés de s'unir en une petite tornade gentille, pas plus haute qu'Ombelle. Dob sourit à la remarque.

-Tu vois, il y en a qui mérite plus que moi cette tendresse et cette chaleur....



La neige tombait toujours, nonchalante et paresseuse, et recouvrait doucement le sol d'une blancheur magnifique.

Le coeur du loup était gonflé, tout ici présentement était magnifique, et de voir Tifni là, devant lui, au chaud, avec ce paysage...Il avait un peu de misère à placer des mots sur ses émotions, mais il adorait cela, il adorait Tifni, il adorait même la petite...Sa petite princesse...Les paroles qu'il venait de dire dans sa tête le surpris lui-même...

Tifni se réveilla tranquilement, mais ne bougea pas en voyant le petit paquet accroché à elle. Le loup lui sourit, mais resta loin...

-Tu n'approches pas mon loup?

-Je ne veux pas effrayé Ombelle...Je crois que ça va être bien long avant qu'elle ne m'accepte...

Tifni se leva, posa les fourrure sur la petite et regarda les restes éparse de la nourriture que Dob avait donné à la petite. Elle lui fit un grand sourire, puis mangea elle aussi.

-Nous avons beaucoup de chemin à faire, je vais la réveiller bientôt. Tu as faim? Tu veux du thé?

-Oui, si tu veux bien, la nuit à été longue. Une chance que j'ai eu un peu de compagnie!

-De la compagnie?

-Oui, Aurora est venu me voir cette nuit, pour discuter. Il croit que nous avons affaire à une divinité elfique...Mais du domaine malsain, noir...Il dit aussi que le Régent de la mine de l'est en sais beaucoup sur le sujet, alors je suggère que nous dirigions nos pas vers cette mine, question de se rensigner, ou encore d'obtenir le crystal dont tu parles.

-Oui, je crois que nous pourrions faire cela, mais pour Ombelle? Que faisons nous? Nous passons toujours par

Ynahé? Je ne crois pas qu'elle pourra nous suivre...

-Je sais, mais je ne crois pas qu'elle pourra se séparer de toi maintenant...Et j'y ai réfléchis...Je me suis aussi mit à sa place...Aurora va veiller sur elle, et sur toi aussi. J'espère que tu ne m'en veux pas, je lui ai raconté notre histoire, ton histoire aussi...je savais qu'il pourrait nous aider... Tu ne m'en veux pas? Et bon, cela m'a fait du bien de me vider le coeur un peu...Il est mon totem, mais aussi mon ami...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyDim 28 Aoû - 17:47

- Ne t'inquiète pas, mon loup... S'il est important pour toi, alors il l'est pour moi aussi... Mon coeur t'appartient, il n'y a aucune raison pour qu'il n'en soit pas de même avec mon histoire... Je t'ai confié une partie de mon passé, tu en es le dépositaire. Si tu estimes devoir en parler à quelqu'un, je te fais une confiance aveugle. Et j'ai déjà remarqué que tu choisis fort bien tes compagnons...

La référence à Tamara était évidente et Dob sourit.

- Merci de ta confiance, ma chérie...

La saisissant dans ses bras, il déposa un baiser sur sa joue. La maintenant ainsi, il ajouta : Alors ? Que fait-on d'Ombelle ?

À ces mots, un mouvement se fit à côté d'eux. Ils n'eurent que le temps de se retourner pour voir la petite s'extirper des couvertures et filer en ligne droite en criant : - J'en étais sûre... Il veut se débarraser de moi !

À ces mots, les regards de Dob et de Tifni se croisèrent. Ils se demandèrent ce qu'elle avait bien pu entendre et interpréter de leurs paroles. Dob avait juste demandé l'avis de Tifni concernant la petite fille, mais si elle n'avait entendu que cela, il était sûr qu'elle pouvait se sentir trahie.

- Reste-là !, cria Tifni à Dob. Pas la peine de l'effrayer encore plus !

Quittant les bras de son homme, elle avait à peine tourné les talons qu'elle s'était changé en panthère. En quelques foulées, elle rattrapa Ombelle, la dépassa et s'interposa devant elle. La petite, les yeux brouillés de larmes, ne la vit pas tout de suite et la percuta de plein fouet. Elle rebondit sur l'animal et tomba sur les fesses. Tifni posa une patte sur l'enfant, qui commença à se débattre, se changea de nouveau en humaine et la prit dans ses bras.

- Arrête, ma belle ! C'est fini... Ne t'enfuies pas comme ça ! Que se passe-t-il ? Pourquoi tu hurles ? Pourquoi tu pleures ?

Les sanglots d'Ombelle redoublèrent.

- Je ne veux pas retourner là-bas !

- Mais qui te parle de retourner là-bas ? Tu as bien vu que le camp est parti en fumée, non ? Qu'ils sont tous morts ? Ombelle, réponds-moi !

- Oui, répondit l'enfant en reniflant. Mais tu vas m'emmener où ? Tu vas me donner à qui ? Lui, là-bas, il veut pas de moi... Il veut que je parte.


Les yeux de l'enfant était grands ouverts et elle regardait la druidesse, tremblante de peur, prête à refondre en larmes. La druidesse soupira. La situation n'allait pas être évidente à expliquer. Elle n'était pas prête à tout révéler à Ombelle : elle était bien trop petite. Mais si elle voulait rester avec eux, il allait falloir qu'elle accepte Dob, au même titre qu'elle lui ferait confiance, à elle.

- Ombelle, écoute-moi bien. Dobermann et moi avons quelque chose de très important à faire dans le Nord. Nous ne pouvons pas faire autrement que d'y aller. Il n'était pas prévu que nous allions te rencontrer. J'ai pensé à t'emmener à Ynahé, une ville cartelloise que nous connaissons et qui est relativement sûre pour une enfant comme toi.

Tifni n'avait pas fini sa phrase que l'enfant recommençait à pleurer en s'accrochant à elle.
- C'est lui ! J'en suis sûre, que c'est lui qui veut que je reste là-bas. Il est méchant... Je ne veux pas te quitter, moi. Tifni, je veux rester avec toi...

La druidesse prit un air sévère. Il fallait qu'elle cesse tout de suite ses pleurs avant que la situation ne soit inextricable. Elle l'écarta d'elle et croisa son regard :
- Ombelle, j'aimerais que tu arrêtes de pleurer et de raconter n'importe quoi. Si tu veux tout savoir, nous avons parlé tous les deux pendant ton sommeil et c'est moi qui ai proposé de te laisser à Ynahé. Dob n'est pas pour. Il souhaite t'emmener car il pense que tu te sens bien avec moi.

La surprise d'Ombelle n'aurait pas été plus grande si Tifni avait fait se coucher le soleil en claquant des doigts. Ses yeux s'étaient écarquillés et sa bouche était grande ouverte. Elle risqua un oeil derrière elle, vers l'homme, qui avait rangé les fourrures dans lesquelles ils avaient dormi et qui attendait maintenant qu'elles finissent de discuter sans faire mine de bouger vers elles. Tifni poursuivit :
- J'ai très envie de te garder près de moi, Ombelle. Je ne sais pas exactement ce que tu as vécu au cours de ta courte vie, mais j'ai ma petite idée. J'aurai rêvé, à ton âge, de trouver quelqu'un sur qui je puisse compter. Je veux bien t'offrir ce qui m'a manqué enfant, mais il va falloir que tu me fasses confiance, entièrement. Dobermann pense que nous pouvons t'emmener. C'est un homme formidable, adorable, gentil et attentionné, comme on n'en fait pas beaucoup sur ses terres. Je sais que les hommes n'ont rien fait pour mériter ta confiance, ma fille, mais s'il en est un qui la mérite, c'est bien lui. Et si tu ne veux pas lui faire confiance pour l'instant, il faudra que tu l'acceptes comme compagnon de route. Je ne choisirai pas entre toi et lui. C'est mon mari, Ombelle, l'homme que j'aime. Tu nous prends tous les deux, ou tu ne nous prends pas.

Ombelle baissa la tête et sembla réfléchir. La druidesse avait conscience qu'elle lui parlait comme à un adulte, mais elle savait aussi que les épreuves qu'elle avait du vivre l'avait sûrement mûries. Elle sentait qu'elle était à bout de nerfs. Au lieu de répondre, elle lui demanda d'une voix tremblante :
- Dis, Tifni... C'est un homme ou un loup ?

- Un peu des deux, répondit Tifni en souriant, fière d'avoir un amant hors du commun. C'est d'abord un loup, mais je crois qu'il aime bien se montrer en homme aussi, maintenant. Tu pourras lui demander de te raconter, je pense qu'il le fera avec plaisir.

- Dis... Je peux rester avec vous ?


Tifni nota immédiatement le passage du « tu » au « vous ». Ombelle avait intégré qu'ils formaient un couple indissociable et qu'elle ne pourrait rester avec l'un sans vivre avec l'autre. Elle l'embrassa sur la tempe et lui sourit :
- Et bien je crois que nous n'avons pas le choix. Tu vas rester, mais il va falloir que tu me promettes de faire tout ce qu'on te dira, d'obéir sans discuter : là où on va, il y aura sûrement plein de dangers...

- Je promets !

- Même si Dob te donne un ordre, tu obéiras sans rechigner ?

Ombelle hésita mais finit par acquiescer.

- Fais-lui un peu confiance. Il en vaut la peine, tu sais. Ce n'est pas un homme comme les autres. Tu ne le sais pas encore, ajouta Tifni en murmurant à son oreille, mais il risquera sa vie pour te protéger. Il est capable d'un amour inconditionnel, entier. Et en ce moment, il souffre tout seul, là-bas, car il sait que tu as fui à cause de lui. On va le chercher ?

Ombelle quitta enfin les bras de Tifni, se releva et l'aida à se relever. Elle se dirigea vers le campement, en tenant la main de Tifni.
- Et toi ? Tu es une femme ou une panthère ?

La druidesse éclata de rire, rire qui perla tout autour jusqu'à Dob. Il les regarda approcher en se demandant ce qu'elles avaient bien pu se raconter. Il entendit la dernière phrase de Tifni :

- Un peu des deux aussi. Mais moi, je suis une femme avant d'être une panthère. Enfin, je crois... Tu es tombée sur des gens bien compliqués !

Elles s'approchèrent de Dob, mais Ombelle resta encore à une bonne distance du loup, intimidée. Tifni récupéra ses affaires, installa son sac sur ses épaules et d'un même mouvement, ils reprirent la direction du Nord. Au bout de quelques centaines de mètres, Tifni sentit une présence étrange. Elle saisit un mouvement furtif, tantôt sur leur gauche, tantôt sur leur droite. Une ombre passait au-dessus de leur tête, à une vitesse incroyable. Au bout de quelques instants, elle s'arrêta, humant l'air autour d'elle, tâchant de percevoir plus nettement ce qu'elle avait aperçue.

Ombelle et Dob s'arrêtèrent et la regardèrent, la première sans comprendre. Mais son compagnon sourit, appréciant la sagacité de sa druidesse. Il se pencha vers elle et lui souffla :
- Je pense que tu vois Aurora ! Il veille sur nous, part en éclaireur et revient. Ne t'inquiète pas.

Soulagée, Tifni reprit sa route. Elle était fascinée par l'oiseau, qu'elle voyait à peine. Ils avaient atteint les premières neiges et son plumage se fondait à merveille dans le décor. Il devait être redoutable à la chasse, si tant est qu'il chassa ! Pour le coup, elle préférait largement l'avoir dans son camp.
Dob reprit sa forme de loup et les quitta un moment pour partir en éclaireur. En temps ordinaire, Tifni serait sûrement partie avec lui, mais ils avaient une nouvelle responsabilité désormais. Elle resta donc avec Ombelle, lui montrant les arbres, les plantes qu'ils croisaient, pour lui apprendre à les reconnaître, le dessin des flocons sur les feuilles, tout ce qui était susceptible de pouvoir l'intéresser. L'enfant se révélait très vive et agréable. Elle posait mille questions et écoutait sans se lasser.

Quand Dobermann revint, son pelage était aussi blanc que la neige qui le recouvrait en partie. Tifni le trouva magnifique, se fondant ainsi dans le paysage. Entre le loup et son oiseau, s'ils étaient attaqués, leurs ennemis risquaient d'être surpris...
Sans dire un mot, il s'approcha des deux filles, faisant le tour d'Ombelle en la frôlant, passant derrière pour retourner à la droite de Tifni. Quand sa fourrure froide de neige toucha les jambes dénudées de la petite fille, elle cria. Mais cette fois, son cri était un cri de surprise : nulle trace de peur dans sa voix. Il pencha la tête pour la regarder, Tifni entre eux deux. Elle avait les joues roses mais commençait à avoir froid. La druidesse avait suivi son regard et approuva :

- Il va falloir lui trouver de quoi s'habiller plus chaudement. Pour nous aussi d'ailleurs. Il va quand même falloir qu'on passe par Ynahé finalement !

Tifni s'arrêta, sortant sa gourde pour boire un peu. Ombelle s'était éloigné un peu, enfin, quittant la druidesse de quelques mètres. Dob ne bougeait plus, un peu en attente. La petite fille finit par s'approcher un peu. Elle resta aussi loin qu'elle pouvait, mais avança la main et toucha la fourrure humide et froide du loup. Elle cria un petit peu, retirant sa main et éclata de rire. Dob fit un pas et la poussa de la gueule, la faisant basculer en arrière dans la neige. Profitant qu'elle se relevait, il s'ébroua, propulsant des microparticules de neige sur elle. L'enfant riait de plus belle. Tifni n'osait plus bouger, observant les premiers pas de son homme vers l'enfant. Pour finir, après quelques roulades dans la neige, les deux comparses se retournèrent vers elle. Ombelle lui demanda, innocente :

- Tu viens ou tu es trop fatiguée pour nous suivre ?

Tifni sourit et les rejoignit en trois pas : si l'homme faisait encore peur à Ombelle, le loup avait fait un grand bond en avant. Ils reprirent leur marche et Dob regarda Tifni, radieux : la petite avait accroché sa fourrure avec sa petite main et n'avait apparemment pas l'intention de le lâcher tout de suite... Il la poussa du museau et Tifni, émue, entendit distinctement les deux mots qu'il venait de murmurer :

- Petite princesse...
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyDim 28 Aoû - 18:20

Sa petite main ne le lâchait pas. Dob n'osait pas trop faire de mouvement brusques, ni de s'éloigner, mais tenta de faire concorder son pas avec celui d'Ombelle. Tifni l'observait, sourire en coin, et il le savait très bien, mais ça ne le dérangeait pas du tout, car il était vraiment content que la petite ose s'approcher de lui. Il en conclu qu'il allait rester en loup un petit moment, sauf quand elle dormirait, pour ne pas l'effrayer...Au pire, il lui demanderait la permission de se transformer en homme, à elle, pour être sur qu'elle soit prête.

-Tu sais Ombelle, les habitant d'où je viens sont tous très gentils! Et j'ai aussi une petite soeur, du nom de Mayelle, qui est juste un peu plus agé que toi, et qui sera surement ravie de te rencontrer!! Elle est blanche comme moi, et très enjouée! Mais faudra faire attention par contre, elle tombe souvent dans les tonneaux...

Tifni lui donna un petit coup de coude dans le flan. Il leva le nez, et elle lui fit de gros yeux pas très méchant, ce qui fit rire Dob. Décidément, elle avait une petite ressemblance avec sa druidesse, la petite princesse...

-Et aussi, Tifni a une super famille, et je suis sur que tout ses amies seront tes amies aussi! Ça te fera un tas d'amies pour jouer!!

Ombelle regardait le loup, mais ne parlait pas. Elle écoutait le loup, les yeux et les oreilles grandes ouvertes. Dob la trouvait mignonne, et en même temps, il avait envie de prendre soin d'elle. Il ne savait pas ce que Tifni en penserait, s'il lui disait qu'il aimerait vraiment qu'elle reste avec eux, pas comme enfant trouvé, mais comme fille adoptive...Il secoua la tête, essayant de remettre ses idées en place. Il ne devait pas se laisser distraire, la zone était tout de même dangereuse, mais ils approchaient tranquillement de la ville Cartelloise ou ils pourraient se reposer au chaud et trouver des vêtements pour sa princesse.

sa princesse?

Il écouta en écho ses paroles, se demandant s'il venait de dire cela pour vrai.

ba...Pourquoi pas...


Il passèrent un escalier qui devait dater de milles ans, au jugement de Dob, et arrivèrent en vue des premières traces du village. Un vieux sentier qui menait à la droite, ou quelque tronc d'arbres mort saillaient de la neige en bordure. Aurora vint s'y poser, et attendit que le trio soit à sa hauteur:

-Je vais attendre ici Monseigneur, je ne pénètre pas dans la ville des humains, il y aurait du danger, et probablement pas pour moi, mais pour eux...

-D'accord mon ami, mais ne te fais pas voir non plus, je serais bien attristé de te trouver plus froid encore que ce que tu es!

-Il n'y a aucunes chances Monseigneur...Car il ferait soudainement tempête, et ce n'est pas souhaité pour cette race fragile.

Tifni regarda son loup à ces mots, cherchant la signification exacte. Dob voulu bien lui expliquer, mais Ombelle cria tout à coup, pointant au loin quelque chose.

-Loup!! Regarde!! Loup!! Regarde!! Il y a des maisons là-bas, des vraie!! Tifni!! On peux y allez dis? On peux?

Dob regarda Tifni avec une drôle de moue...Loup? Tifni lui plaça la main sur la tête, le brassant un peu en signe d'amour. Cela la fit sourire, et elle n'hésiterait pas à s'en souvenir, question de le taquiner un peu.

-Ombelle, oui il y a des maisons, et des villageois aussi. Ils portent tous le même écusson que nous, car nous sommes tous du Cartel, c'est notre appartenance. Il y a des femmes, des enfants...Mais aussi des hommes ma petite princesse...Tu ne devras pas avoir peur, je serai à côté de toi, et Tifni aussi. Mais il y a un petit problème...Tu sais ce que veux dire problèmes?

La petite hocha de la tête.

-Ça veux dire que c'est dangereux?

-Dans certaine situations, oui, mais aussi des fois, ça veux dire qu'il y a des choses que l'on ne peux pas faire, et qui risque de froisser des gens, ou de les rendre mécontent. Je suis un loup ma petite princesse, tu me vois comme je suis vraiment, mais pour entrer dans le village des hommes, je ne peux pas comme cela...Tu vois ou je veux en venir?

Tifni observa la petite. Elle savait très bien ou voulait en venir son loup, et elle savait qu'il fallait le laisser faire, et de laisser prendre la décision à Ombelle...Si cela venait d'elle, alors peut-être que ce serait plus facile pour Dob de se faire accepter...Dob observait la petite, et elle semblait réfléchir fortement. Une lueur passa dans ses yeux comme quoi elle avait trouver la solution, et s'écria joyeusement:

-Mais Tu n'as qu'à entrer dans le sac de Tifni! Comme cela, tu seras caché et personne ne te verra!

Tifni éclata de rire, se tenant les côtes. La réaction de la petite était un peu prévisible, mais de là à pousser à ce point...Elle eu du mal à reprendre son souffle tellement la bouille du loup déconfit la faisait rire, mais tenta de se calmer un peu. Ombelle affichait un air de triomphe triomphal, et le loup un mine réduite à néant.

-Ombelle, je peux pas entrer dans le sac de Tifni, je suis bien trop grand!! Et même si je voulais, je mourrais étouffé dedans!

-Non je veux pas que tu meurs étouffé dedans!!

Elle se jeta au cou du loup, le serrant très fort. Dob fut surpris, Il ne bougea pas, figé sur place. La petite le serrait très fort, puis réalisant ce qu'elle faisait, elle recula vivement pour se placer derrière Tifni, toute rouge.

-Princesse...Tu viens de me faire un très beau cadeau tu sais...Tu peux me faire des calins quand tu le voudras, et autant qu'il te plaira. J'adore les calins...

Appuyant ce que Dob venait de dire, Tifni s'accroupit à côté de lui et le prit dans ses bras, enfouissant son visage dans son encolure toute chaude. Le loup adorait cela, lorsque Tifni était collé contre lui. Il poussa un peu contre elle, signe qu'il l'aimait énormément. Tifni sourit dans son poils, sachant très bien ce que cela voulait dire, et une grosse bouffée d'amour traversa les deux amoureux. Ombelle les regardait, et vit bien que Tifni n'avait pas peur de lui, mais qu'au contraire, elle adorait être avec. Elle s'approcha donc, et demanda à Dob si elle pouvait, elle aussi, faire comme Tifni.

-Je ne demande que cela Ombelle..Approche, viens avec nous..

Elle approcha, Tifni ouvrit son bras et la prit sous son aile. La petite passa un bras autour du coup du loup, puis l'autre. Elle serra un peu, puis écouta pour voir si le loup gronderait, ou bien deviendrait méchant. Dob se tourna vers elle lentement, puis lui fit une grosse léchouille sur le bout du nez, provoquant une mimique des plus rigolo.

-Mais arrête ça Loup!! Ça mouille mon nez!!!

Tifni, encore une fois, éclata de rire. Décidément, Dob commençait à avoir le tour pour faire approcher Ombelle, et s'il continuait comme il était partit, il finirait bien pas la gagner. Elle fit un gros calin, puis recula un peu, fière d'elle. Le loup s'asseya dans la neige, content de lui. Mais il devait encore lui dire...Il ne pourrait pas entrer dans le village sous sa vrai forme, il devrait être en homme, ou il serait traqué, et mettrait leur vie en danger, et là, il n'en était pas question...

-Écoute moi Ombelle, tu sais ce que veux dire le mot important? Oui? Bon, ce que je vais te dire est important ma petite princesse. Dans un village ou il y a des hommes et des femmes, les loups ne peuvent pas entrer, car ils sont consideré comme des vilains. C'est vrai pour les loup qui sont sauvages et qui vivent dans la nature, mais toi, tu sais que je ne suis pas comme cela, car ils sont rare les loups qui parlent, n'est-ce pas? Bon, voila ce que je veux te dire: Je ne pourrai pas aller avec toi et Tifni dans le village, je vais devoir attendre ici, avec Aurora, caché dans la neige. J'aimerais bien mieux aller avec toi et ma belle druidesse, pour vous protéger, mais je ne peux pas, car tu ne veux pas...

Ombelle regarda le loup, fronçant les sourcils.

-Mais oui je veux que tu sois là! Je veux pas que tu reste là!! Si tu viens, je te ferai un autre calin comme tu aimes!

-C'est très gentil petite princesse...Mais les loups ne peuvent pas y aller...Seul les hommes peuvent. Tu comprends mieux maintenant?

Une lueur de peur passa dans les yeux de la petite fille, et elle fixa son regard sur Tifni. La druidesse la regardait fixement, attendant sa réaction, flattant la tête de son loup. Ombelle venait de comprendre ce que cela voulait dire...Il devait être en homme pour y aller, et elle n'aurait pas le choix si elle voulait les suivre.

-Tu veux dire qu'il faut que tu te transformes en homme? comme dans le campement des méchants?

-Oui Ombelle, mais je resterai le loup, ce n'est seulement qu'un déguisement, comme à une fête ou l'on se costume, tu comprends?

-Je comprends oui...Je pourrai tenir la main de Tifni? Et je pourrai être avec elle proche?

-Bien sur Ombelle...Tu pourrais même tenir la mienne si tu veux...

Il approcha un peu d'elle et de Tifni.

-Et tu sais quoi? Je serais vraiment content que tu tiennes ma main à moi aussi, mais je comprendrais si tu ne voulais pas. Par contre, tu me laisseras tenir la main de ma si jolie femme? Ça me manque tu sais Ombelle...Je l'aime beaucoup Tifni tu sais, et quand on s'aime, on se tiens la main et on se fait des calins et des bisous, tu comprends?

-Oui je comprend...Mais tu resteras un loup? Avec un costumes d'ho...

Elle eu un moment d'hésitation..Puis releva la tête pour regarder Dob dans les yeux,

-Avec un costume de fête d'homme? Il y en a qui font des fêtes, des hommes? S'ils font des fêtes, ils doivent être gentils non?

Tifni ébouriffa les cheveux de la petite.

-Comme mon loup ma puce, comme mon loup. Tu ne dois pas avoir peur, mais au contraire t'estimer heureuse que nous t'ayons trouver! Et tu sais quoi?

Elle se pencha à son oreille, murmura même si Dob entendait tout:

-Je crois que mon loup t'aime beaucoup! Même que j'en suis presque sur! Laisse le se costumer, comme cela il sera toujours avec nous, même dans le village, et il pourra veiller sur toi et sur moi. Tu sais que c'est ce que je veux, je l'aime et je ne veux pas m'en séparer...

Ombelle regarda Tifni dans les yeux. La druidesse remarqua quelque chose de fort dans ce regard, une étincelle de courage magnifique qui ne demandait qu'à mettre le feu à tout son petit être, qui ne demandait qu'à faire confiance à quelqu'un, qui ne demandait qu'à être une petite fille qui aime se faire cajoler et rire au éclats...Ce regard la perturba un peu, mais elle vit aussi autre chose: Une force de caractère qui lui rappelait un peu son passé, une force qui permet de survivre à n'importe quoi, qui vous garde en vie en faisant explosé une dose de détermination tellement puissante qu'une toute petite fille devient prête à faire face au monde pour se battre...

-Tifni? Je crois que je peux être gentille comme tu demandes...Mais promet moi que Loup n'est pas méchant en homme, et qu'il restera en loup sous le costume...

-C'est promis, ma puce. Il restera gentil, et il sera toujours un loup. Tu es contente maintenant?


Elle fit signe que oui, mais ne lâcha pas la main de Tifni. Dob se recula plus loin, au cas ou elle paniquerait tout de même, et repris une forme humaine, s'habilla à la hâte, et resta un peu à distance. Il regarda Tifni, lui fit un grand sourire, puis osa regarder Ombelle, caché derrière les jambes de sa druidesse.

-Tu vois ma petite princesse, je suis toujours un loup, mais avec de la magie, je peux ressembler au hommes. Tu sais quoi, c'est bien plus pratique pour acheter du chocolat! Dis moi ma petite princesse, tu me laisses approcher? J'ai bien envie de serrer dans mes bras ma femme tu sais...

Ombelle regardait le sol, jouant de la pointe de son pied dans la neige. Elle savait que c'était le loup, elle savait aussi ce qu'elle avait dit, mais en dedans d'elle, une peur la tenaillait...Tifni tira un peu sur sa main pour la ramener à la réalité, et elle leva son regard vers le loup. Dob attendait, il ne pourrait peut-être pas s'approcher aujourd'hui après tout...

Ombelle tira sur la main de Tifni, en s'approchant de Dob. Le loup s'assit par terre, pour être à sa hauteur, et l'enfant vont se planter devant lui, montrant une force de caractère qui plaisait beaucoup au loup, et une fierté d'accomplissement digne d'un acte de foi.

-Moi aussi j'aime Tifni....Tu veux prendre sa main comme moi Loup? Tu veux qu'on t'aime? Tu es sous un costume maintenant? tu ne vas pas me taper?

Dob sourit...

-Non ma petite princesse, je ne vais pas te taper! Même que j'adorerais que tu me fasses un calin et un bisous...Ça viendra j'espère...C'est un souhait que je fais! Et pour te répondre, oui je suis encore un loup, et oui je veux qu'on m'aime, et c'est mon costume d'homme. Il est réussi tu crois pas? Je leur ressemble tu trouves?

-Vachement oui!!!

Tifni ouvrit la bouche à la réplique d'Ombelle, puis un fou rire les gagna. La druidesse prit la parole pour son loup, car le temps filait, et ils devaient passer par ce village, et avant la tombé de la nuit.

-Ombelle! Que de gros mots! (elle la gronda en souriant) Tu laisse mon amoureux se relever maintenant? Nous devons aller à ce village, et la nuit arrive bientôt. Nous ne voulons pas rester dehors cette nuit, et risquer de retomber sur les vilains!

Ombelle, à ces mots, prit la main de Dob et tira brusquement pour qu'il se lève, et plaça la main de l'homme dans celle de sa femme. Tifni sourit au contact de la chaleur de son homme, et Don aussi...Rester proche d'elle sans pouvoir la prendre dans ses bras était pire que le cauchemard qu'il avait vécue...Ombelle se posta de l'autre côté de Tifni, légèrement à l'écart, jetant plusieurs coup d'oeil au loup en costume d'homme, puis ils se mirent en marche vers l'entrée du village...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 6 Sep - 0:41

- Pourquoi je ne suis pas un loup, moi ?, demanda soudain Ombelle.

Dob et Tifni se regardèrent en souriant. Puis Tifni s'arrêta, stoppant l'avancée des deux autres.
- Tu n'es pas un loup car tu es née humaine. Dob est né loup, lui. Vous ne l'avez pas choisi, ni l'un ni l'autre.

Elle fronça les sourcils et ajouta :
- Mais toi, Tifni, tu es née humaine ?
La druidesse acquieça :
- Oui effectivement.

- Et pourtant, tu peux être une panthère ! Donc moi, quand je serai grande, je serai un loup !


La logique de l'enfant était implacable. Pourtant, la situation était plus compliquée que cela. Mais ni l'un ni l'autre ne se sentirent le courage de la détromper pour le moment. Tifni ajouta cependant :

- Par contre, Ombelle, c'est important que tu comprennes que c'est un secret : personne ne doit savoir que Dob est un loup, sinon les gens auraient peur de lui et ils nous chasseraient. Tu te sens capable de garder le secret ?

- Oui, bien sûr !
, s'écria Ombelle. J'aime bien les secrets, moi...

Ils arrivèrent donc sur une petite place, quasiment déserte. Il commençait à faire vraiment froid et les gens étaient partis se mettre à l'abri. Le vent soufflait plus fort aussi. Tifni soupira :
- Je ne serais pas mécontente de dormir à l'abri cette nuit. Les soirées vont devenir plus fraîches.

Ynahé n'avait qu'une seule auberge : le choix fut donc vite fait. Ils prirent une chambre, dans laquelle ils firent installer un petit lit pour Ombelle. Ils déposèrent leurs affaires et ressortirent pour faire quelques achats. Ils ne voulaient pas trop se charger, mais il fallait quand même qu'ils aient quelques vêtements chauds. Ils étaient partis un peu vite du manoir et n'avaient rien pris de leurs affaires. Dob pourrait tenir dans la neige pendant longtemps, c'était son milieu originel. Mais Tifni et Ombelle ne pourrait pas survivre dans le froid, même si la druidesse prenait la forme d'une panthère : l'animal n'était pas habitué aux températures extrêmes qu'on pouvait trouver à Astaegan. Pour la première fois, Tifni eut un petit pincement de regret pour le temps où elle pouvait encore se changer en ourse. Puis elle haussa les épaules : la panthère correspondait bien mieux à ce qu'elle était.

Ils choisirent donc des vêtements chauds pour Ombelle, plus quelques vêtements de rechange, des sous-vêtements et une petite cape fourrée, avec une capuche qu'elle pourrait rabattre sur la tête en cas de tempête ou de grand froid. Ils ajoutèrent une paire de moufles très chaude, assortie à la tenue. Alors qu'ils rentraient se reposer après leurs emplettes, Tifni marqua un temps d'arrêt en passant devant une boutique. Elle fit signe à Dob de continuer avec Ombelle et rentra. Quelques instants plus tard, elle les rattrapait en courant, un petit paquet sous le bras.

- Qu'est-ce que c'est, Tifni ?, demanda Ombelle, l'air curieux.

- Un petit cadeau pour toi, ma puce... Autre chose que des vêtements, cette fois, répondit la druidesse en lui tendant le paquet.
Le regard brillant que lui jeta l'enfant était un remerciement bien suffisant.

- Un cadeau ? Pour moi ?
Ombelle tenait le présent entre les bras, comme si elle n'avait jamais eu de présent auparavant. Tifni ne put s'empêcher de penser que c'était sans doute le cas. Elle ne savait plus si elle devait ouvrir le paquet. Dob l'encouragea d'un petit mouvement et l'enfant se décida. Ouvrant délicatement le papier qui recouvrait le cadeau, comme pour savourer le moment, elle découvrit ce qu'elle lui avait trouvé.

- Un loup blanc ! Comme Loup ! Exactement pareil ! Il est pour moi ?

Le jouet qu'elle tenait entre les mains était effectivement assez réaliste. Même s'il ne pouvait pas concurrencer la beauté du vrai loup, la petite semblait enchantée. Elle sauta au cou de Tifni, puis posa le jouet au creux de son bras et commença à lui parler :

- Il va falloir que tu sois sage, tu sais... Ici, les hommes n'aiment pas les loups, alors tu vas rester ici avec moi, sans bouger. Je ne veux pas qu'ils te fassent du mal, tu comprends ?

La petite babillait avec son loup miniature, enchantée. Ils retournèrent à l'auberge et regagnèrent l'auberge, après s'être arrêtés manger un morceau. La nuit tombait et Ombelle semblait épuisée. Quand ils la couchèrent dans le lit installé à son intention, dans une petite pièce juste à côté de leur chambre, elle refusa de poser le jouet. Ils sourirent et finir par lui laisser. Elle l'installa du côté du mur, pour ne pas qu'il tombe en bougeant dans son sommeil et se blottit contre lui.
Alors qu'ils passaient dans la pièce juste à côté, elle se redressa. Tifni revint sur ses pas, l'embrassa et lui dit :

- Nous ne serons pas loin, ma belle. Juste à côté. Si tu as besoin, tu appelles et je viendrai.

- Vous n'allez pas me laisser ?

- Non, rassure-toi. Jamais de la vie ! Tu peux dormir sur tes deux oreilles. Ici, tu es en sécurité.


La druidesse l'embrassa de nouveau et gagna la porte, la laissant entrouverte. Elle s'assit sur le lit et Dob vint la prendre entre ses bras. Ils savourèrent un moment la paix qui régnait dans la chambre, profitant de la présence de l'autre, savourant cet abandon qu'ils connaissaient entre ses bras. La route serait longue pour gagner les mines du Nord et ils profitaient de ces instants de douceur comme s'ils étaient les derniers. De nouveau, Tifni sentit le sommeil la gagner. Elle regarda Dob et secoua la tête :

- Je vais essayer de ne rien prendre ce soir. Je préfère être entièrement lucide demain, avec la route qui nous attend. J'ai un peu peur de ce que ça va donner, mais on verra bien.
Dob la fixa d'un air inquiet.
- Tu crois vraiment que c'est sage ?
- Aucune idée. S'il pouvait m'avoir oublié !

Ils se couchèrent, inquiets tous les deux. Tifni s'était installée sur le dos et Dob l'avait recouverte de son bras, blottissant sa tête au creux de son cou. Au bout d'un temps qui parut assez long à la druidesse, le bras s'alourdit sur elle. Le loup s'était endormi. Mais Tifni gardait les yeux ouverts. Elle aurait voulu pouvoir gagner le sommeil aussi vite, mais elle s'angoissait sur ce qui pouvait encore se passer. Elle était écarteler entre deux envies inconciliables : celle de dormir et celle d'être alerte demain. Toutefois, elle avait bien conscience qu'ils ne seraient pas trop de deux pour veiller sur Ombelle. S'il lui arrivait quelque chose... Elle n'était pas sûre de s'en remettre ! Elle lutta une partie de la nuit, tenaillée entre le sommeil et la peur d'y succomber.

C'était idiot, elle en avait conscience. Si elle ne dormait pas du tout, elle ne vaudrait pas mieux que si elle prenait du triffide... Elle commençait à en avoir assez, de ce dieu qui jouait avec elle comme si elle était une poupée à qui on pouvait faire n'importe quoi... Dans le noir, elle écarquilla les yeux de surprise. Une poupée ? Un jouet ? C'était cela qu'elle était devenue pour le dieu qu'ils recherchaient ? Elle trembla intérieurement : on pouvait si bien casser ses jouets quand on s'en lassait... Il allait falloir qu'elle lui montre que les joujoux pouvaient avoir leur volonté propre parfois !

Après quelques heures de lutte intérieure, toutefois, le sommeil l'emporta. La druidesse ne le sentit pas venir et elle sombra en quelques secondes. Au début, son sommeil fut sans rêve car la fatigue était trop grande. La majeure partie de la nuit se passa donc sans encombre. Mais au petit matin, alors que l'aube commençait à poindre...

Tifni ouvrit les yeux, mais elle n'était plus dans son lit. Elle fronça les sourcils. Dans son lit ? Elle avait rêvé qu'elle était dans un lit... Alors qu'elle se reposait comme d'habitude, sur sa branche préférée... Elle lécha ses pattes pour les laver, paresseusement, en observant le paysage familier qui se dessinait autour d'elle. Sa jungle était bien paisible ce matin. Quelques oiseaux chantaient et une légère brise la rafraîchissait. Elle se sentait divinement bien. Quoiqu'elle avait un peu faim, tout de même. Sautant souplement à terre, elle se mit à l'affût. Elle découvrit bien vite l'odeur familière d'une gazelle qui paissait non loin de là. S'approchant à travers les herbes, au ras du sol, sans bruit, elle lui sauta à la gorge, étranglant sa proie.
Son repas terminé, elle se désaltéra à la rivière toute proche et passa quelques minutes à marquer son territoire, en griffant deux ou trois arbres. Puis elle regagna sa branche, dans l'intention de faire une petite sieste. Elle tourna une ou deux fois sur elle-même, avant de trouver une bonne position. À l'ombre des feuilles, elle observa un instant le paysage, satisfaite. Tout était parfait.


L'aube s'était levée et Ombelle avec elle... Elle sortit en courant de la petite pièce dans laquelle elle dormait, serrant le petit loup dans ses bras. Elle s'arrêta un instant en voyant Dob se redresser. Mais elle continua à avancer quand elle le vit sourire. Elle sauta sur le lit, pratiquement sur Tifni, en disant :

- Tu as gardé ton déguisement pour dormir, Loup ?

- Oui, ma princesse... Tifni m'aime bien en homme aussi... Alors je lui fais ce plaisir. Mais elle fait la marmotte, notre druidesse, ce matin... J'ai comme l'impression qu'elle ne veut pas se réveiller !

En se regardant d'un air complice, ils décidèrent de la chatouiller pour hâter un peu son réveil. Mais rien n'y fit, la druidesse dormait toujours. Dob prit un air soucieux, la secouant par l'épaule.

- Tifni... Réveille-toi maintenant. C'est l'heure. On a de la route à faire. Tif... Répond-moi !

Rien n'y faisait. Il avait beau la secouer, elle ne revenait pas à la conscience. Innocemment, Ombelle lui sourit :
- Laisse tomber, Loup... Regarde, comme elle a l'air heureuse. Elle rêve et son rêve est trop bien ! Elle veut rester dedans, c'est sûr.

Les paroles de la petite fille étaient innocentes mais elle résonnèrent comme un glas aux oreilles du loup... Le dieu avait innové. Cette fois, Tifni ne chercherait pas à quitter le rêve d'elle-même...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyVen 9 Sep - 2:48

Dob regarda Ombelle...Sa remarque était plus que plausible, elle était la vérité toute nue...Il ne fit rien, pour ne pas paniquer la petite, et l'amena à côté pour lui donner à déjeuner. Il lui servit rapidement un bol de gruau et une tranche de pain, lui demanda si tout était correct pour elle. Elle fit signe que oui de la tête, échappant des miettes de pain partout sur la table. Dob se fichait pas mal des miettes de pain, tout son être était tourné vers sa druidesse qui était plongée dans un sommeil pas trop normal..

-Ombelle, tu restes ici pendant un petit moment d'accord? Je ne vais pas loin, seulement à côté, je vais voir si Tifni se réveille.

Encore un signe de tête, mais cette fois garni de gruau.

Dob se dirigea vers le lit ou Tifni dormait. Elle semblait vraiment en paix, souriante...Trop souriante pour que ce ne soit qu'un rêve, car Dob savait très bien que les rêves ne duraient qu'un cour temps par rapport à toute une nuit...Il jeta un regard à Ombelle, tout allait bien.

-Tifni? Tifni? Réveille toi ma chérie...

Il lui flatta la joue, les cheveux, mais rien ne la faisait réagir. L'idée qu'Ombelle avait émise le tarauda de plus en plus, et il en vint à la conclusion que c'était probablement encore un coup de cet être vil...Ses poings se serrèrent, mais ils étaient totalement inutiles ici, même sa force ou sa magie n'y pouvaient rien, bien qu'il y mit toute sa volonté... Il devait réfléchir, et rapidement, et tenter quelque chose, sinon elle pourrait bien ne jamais se réveiller.

Ombelle apparut dans l'embrasure de la porte, du gruau et des miettes de pain plein le visage. Dob leva un regard triste vers elle, et il ne fallu pas une demi-seconde pour que la petite princesse ne voit son chagrin.

-Loup? Ça ne vas pas dis? Pourquoi tu es tout triste Loup?

-Viens ici petite princesse...Tifni n'est pas capable de se réveiller...Je vais devoir allez la chercher dans son rêve, mais je ne sais vraiment pas comment..

-Et bien, tu as qu'a dormir Loup! Lança t-elle pleine d'espoir.

-Oui peut-être...Mais je viens de me réveiller Ombelle, comment veux tu que je dorme après cela? À moins que....

Il se leva à la hâte, et alla fouiller dans le sac de Tifni. Il en sortit le triffide et les cristaux qu'elle s'était servit pour les plonger tout les deux dans le sommeil. Il n'avait aucune idée comment cela marchait, ni ce qu'il fallait faire. Il les retourna en tout sens, les posa sur le sol et en conclu qu'il devait au minimum faire un espèce de cercle avec les quatre cristaux. Ombelle l'observait, silencieuse, pleine de questions mais n'osant pas les poser, de peur de déranger Loup qui semblait bien concentré. Dob se leva debout, regarda la configuration...C'était correct, enfin le croyait-il. Maintenant, il lui restait à s'endormir près de Tifni, en espérant que tout ce qu'il avait fait le joindrait a son rêve.

-Maintenant, il faut que je dorme...Mais comment...

Il tourna en rond pendant un bon bout de temps, regardant le triffide en coin. Il savait qu'elle prenait cela pour justement ne pas rêver, mais si lui en prenait, il se passerait quoi? La logique voulait qu'il se passe la même chose qu'avec Tifni, qu'il s'endorme et qu'il ne rêve pas du tout, et là, c'était pas d'avance...

-Loup? Tu crois qu'elle vas se réveiller Tifni dis? Elle va revenir dis? Je veux pas qu'elle soit morte dans son rêve moi, je veux la revoir!!

Son ton était déchirant, et montrait très bien à quel point elle s'était attaché à la druidesse. Les paroles sonnèrent encore les oreilles du loup, lui faisant germer une idée totalement folle, mais qu'il pourrait se servir en dernier recours, s'il ne trouvait pas autre chose.

-Ombelle, tu serais très gentille d'aller dans la petite pièce à côté et de jouer au loup, je vais devoir me concentrer pour essayer de la faire revenir. Dis moi, tu sais ce que veux dire une directive?

Signe d'approbation de la petite puce.

-Alors écoute moi bien. Tu vas aller jouer dans la pièce à côté, et moi, je vais ouvrir la fenêtre que tu vois dans la chambre. Il ne faudra pas que tu t'inquiètes, mais tu vas entendre du bruit. Je veux, et je dis bien je veux, que tu reste dans la pièce à côté, il ne faut pas que tu viennes ici, pas tant que je te l'aurai dit. Tu es capable de faire cela pour Tifni? Il faut absolument que je la réveille, sinon elle va mourir dans son rêve, ce n'est pas ce que tu veux?

Des yeux plein de larmes lui répondirent par la négative...

-Approche Ombelle, et embrasse Tifni, ça va surement m'aider beaucoup beaucoup!!

Elle approcha timidement, tenant son loup-jouet dans ses bras et le serrant très fort, et vint déposer un petit bisou sur le front de Tifni. elle recula en regardant Dob, et il fit un grand effort pour lui faire un petit sourire, pour ne pas trop l'inquiéter.

-Tu vas la ramener dis Loup? Tu vas le faire hein?

-Je vais faire tout mon possible pour cela, Ombelle...Dis, et moi...Tu me fais un petit calin, pour me souhaiter bonne chance?

Elle approcha lentement, observant Dob. Un peu de peur, mais beaucoup moins dans ses yeux que le premier jour ou elle l'avait vu, et avait fuit devant lui...Elle approcha plus près, et sur la pointe des pieds, donna un petit bisous vraiment très timide sur la joue de Dob. Elle recula aussitôt, observant le résultat de sa tentative. Dob passa sa main sur sa joue, fit semblant d,attraper son bisou et posa sa main sur son coeur.

-Comme cela, il me portera chance où que j'aille, n'est-ce pas?

Elle fit un sourire ravie, puis sortit de la pièce à reculons, regardant encore la druidesse dans son sommeil. Elle lui fit un petit signe de la main, puis ferma la porte. Dob attendit en écoutant, et elle se remit à jouer, certe avec moins d'entrain, mais tout de même. Il ne perdit pas une seconde de plus, ouvrit grand la fenêtre. Il se mit à faire très froid dans la pièce, et il posa beaucoup de couvertures sur sa druidesse, espérant que cela la protégerait. Il s'assura que son visage était bien couvert, que pas un bout de son corps ne dépasse. Les cristaux étaie encore en place, il ne manquait qu'une seule chose pour le faire dormir, ou plutôt quelqu'un...

Il alla à la fenêtre, huma l'air, puis siffla doucement. Son sifflement prit de l'ampleur, et poussé par une vielle magie, il franchit aisément les murs de la petite ville pour se porter au oreilles du Harfang. Aurora leva la tête en direction du son, puis déploya ses ailes sans attendre. Il avait l'habitude de répondre rapidement à ce sifflement, car c'était l'appel de détresse, tout du moins lorsqu'il y avait combat...Il vola très haut, décrivant de grand cercles au dessus du village, puis repéra Dob à la fenêtre. Il se laissa tomber comme une pierre, puis entra en coup de vent dans la chambre en se freinant de ses ailes grandes ouvertes.

-Monseigneur! Vous savez que je ne viens jamais dans les villa....

-Trève de bavardage Aurora...J'ai besoin de toi, immédiatement. Je te demande de ne pas poser de questions, et de faire ce que je te dirai. Tu dois me faire confiance...Tifni est prisonnière de son rêve, elle ne veux pas se réveiller, et je suis sur que c'est à cause de ce maudit elfe ou dieu, peu importe...Je dois la rejoindre, mais je n'ai pas du tout sommeil! J'ai disposé ses cristaux, au cas ou cela m'aiderais à intégrer son rêve, et une fois rendu là-bas...J'improviserai...Mais tu dois m'aider à dormir Aurora...

-Je ne suis pas magicien Monseigneur...Je connais un peu de magie oui, mais pas aussi puissante pour vous faire dormir, vous m'en voyez navrer...

-Je ne te parle pas de magie Aurora...Mais de ce que tu es.

-Ce que je suis? Je suis le vent du Nord, et je...Non!! Je ne peux pas faire cela!!!

-Tu vas le faire mon ami, et je te le demande du fond du coeur. Donne moi quelques secondes, puis tu feras ce que tu as à faire...Aussi, tu veilleras sur Ombelle, si jamais...

Dob se déshabilla rapidement, il se mit complétement nu. Il se coucha à côté de Tifni, mais par dessus les couvertures, exposant tout son corps à Aurora.

-Maintenant mon ami...Souffle sur moi, endors moi avec ce que tu es...

Le harfang ouvrit les ailes, et une rafale de froid mordant vint fouetter le corps de Dob. Tout de suite il se mit à grelotter, mais il essaya de ne pas bouger...La morsure du froid commençait à lui faire mal, sa peau picotait, et rapidement il perdit la sensation de ses pieds, suivit de ses jambes...Le bas de son corps commençait à être gelé, et Il se concentra sur celle qui dormait à côté de lui, toujours souriante et heureuse...

Aurora intensifia la bourrasque, les objets dans la pièce commençaient à vibrer sur les meubles, et le corps de Dob lui faisait de plus en plus mal. La tête commençait à lui tourner, il ne sentait plus du tout ses jambes, et ses mains crispées sur les couvertures sous lui relâchèrent prise lentement, pour ne plus bouger. Sa vue commença à baisser doucement à mesure que son corps se refroidissait et que son coeur ralentissait, sa respiration se faisant de plus en plus lente, de plus en plus espacée. Le froid gagna rapidement sa tête, il eu une ultime pensée pour elle et tout d'un coup, une immense sensation de chaleur l'envahie, tout son corps irradiait comme si il était au dessus d'un volcan.... Et il était bien...

Ses yeux se fermèrent, ses membres retombèrent au sol, et le loup s'endormit sous le joug de l'hypothermie...Lorsque sa vue bascula, il vit une dernière fois Aurora qui le regardait, visiblement très inquiet. Dob tint bon, il se concentra sur Tifni le plus possible, et demanda à Gaïa de l'aider.

-Gaïa, mère nourricière, aide moi par pitié...Guide moi jusque dans le rêve de ma bien aimée, guide mes pas vers elle! Je ne veux pas la perdre au profit de ce vil dieu qui lui veux encore du mal...Je ne suis peut-être pas le meilleur de tes enfants chère mère, mais tu sais très bien que je l'aime, et que je ferai tout pour ne pas la perdre...Aide moi...S'il te plait...

Le corps inanimé et presque sans vie du loup reposait contre sa bien aimée...

ploush....

Dob se réveilla couché dans l'eau...Il regarda autour de lui, et la végétation luxuriante lui indiqua qu'il était loin de son grand nord natal, bien bien loin...Il se leva aussitôt, sur ses gardes, mais rien ne vint perturber la tranquillité qui semblait tout endormir ici. Il marcha donc, de l'eau jusqu'au genou, vers la berge et s'assit un instant dans le sable blanc. Il le fit jouer entre ses doigts, observant jusqu'à quel point il pouvait être chaud, et parfait...Parfait...Tout l'était ici..Et cela n'existait pas, la perfection, pas dans le monde du loup...

Il en était sur maintenant, il était dans un rêve...Celui de Tifni? Celui de qui? Il fallait le découvrir et vite.Le loup se mit en quête de chercher des indices, ou des traces qui prouveraient où il était et si sa panthère était bien là, quelques part, perdu au milieu de cette jungle...Son regard se porta au loin, examina quel direction prendre...Tout était immense...Le désespoir l'envahie pendant quelques secondes, abattue devant tant d'opportunité de se cacher, de se déplacer ou de se perdre...

Que ferait une panthère si elle était dans son habitat? Je ne sais pas...Moi, je ferais quoi? Je chasserais bien sur, pour manger, et ensuite? Boire! Oui bon, mis a part que je ne vois aucun tonneau ici, de l'eau surement...Donc je me tiendrais près d'une rivière, ou d'un lac...De l'eau a profusion, et un terrain de chasse idéal. Alors il ne me reste qu'à observer ici? Ça risque d'être long...Mais ai-je le choix? Une panthère, ça se cache ou quand ça veux dormir?

Il se demanda vraiment...Comme il ne connaissait pas trop les moeurs de la panthère, il pensa à un chat, se disant que c'était presque similaire, sauf la taille bien sur...Et où dormait un chat? Sur les toits, dans les arbres, en hauteur quoi...

En hauteur!!!! Voilà!!!

Il leva les yeux vers la cime des arbres...S'il fallait qu'il inspecte tout ceux qu'il voyait, il serais encore ici dans trente lunes! Il se mit à marcher sur la plage de sable, regardant à sa gauche dans la cime, cherchant une ombre sur une branche ou Tifni aurait pu se coucher pour se protéger du soleil. Des arbres, encore des arbres...Tous très haut, incroyablement vert, et à en juger par leur grosseur, centenaires et plus. Dob commençait à désespérer, il ne voyait ni panthère, ni humaine...Il s'arrêta sur le bord de l'eau, bu un peu, et se coucha sur le sable, le nez entre les pattes avant.

Pendant une grosse minute, il huma l'air, cherchant son odeur à elle, mais tout ce qu'il détectait était le parfum un peu trop présent des fleurs, de la mousse sur les rochers et des feuilles mortes au pieds des arbres...

-Trop vrai pour l'être... Pensa le loup.

Il continuait ses réflections lorsqu'un grand coup dans sa poitrine le fit hurler de douleur. Il se tortilla sur la plage, roulant sur la droite, roulant sur la gauche, battant l'air de ses pattes. Il avait l'impression que son coeur venait d'arrêter de battre, il ne le sentait plus, et il se sentait totalement gelé, même sous ce soleil de plomb. Il s'immobilisa enfin, coucher sur son flan droit, haletant et hoquetant, tentant de reprendre le contrôle de son corps. Il se sentait malade, fièvreux, voir presque mort...Il se souvint de comment il avait fait pour venir dans le rêve de Tifni...

Je dois mourir là-bas, dans la chambre...J'espère qu'Ombelle ne trouvera pas mon cadavre....Il faut que je me lève et que je cherche Tifni, sinon...

Il mis en oeuvre tout ses énergies, obligea tout les parties de son corps à lui répondre, et fouetta son esprit pour qu'il dirige le manège. Le loup se releva péniblement, instable sur ses quatre pattes, et entreprit de continuer à marcher malgré la chanson funèbre qu'il commençait à entendre dans sa tête.

Va dans les abysses toi le dieu pourri! Tu n'es même pas assez courageux pour venir te battre avec moi, sale bâtard...Même dans l'état ou je suis, tu n'es pas à la hauteur...


Il marcha encore un long moment, trébucha plusieurs fois et mordit la poussière encore plus de fois, mais se releva, et les yeux presque mort, frigorifier jusque dans la moelle de ses os, il fini par abdiquer, incapable de continuer, ses forces l'ayant totalement abandonné...Il roula une dernière fois dans le sable, il en eu dans les yeux mais cela n'avait plus d'importance, il en eu dans les naseaux, mais peu importe...

Il hurla une dernière fois, de tout son être, de tout l'air glaciale qui avait envahie ses poumons, et avec son dernier fragment de volonté, il poussa son appel avec le restant de sa magie vers celle qu'il aimait, qu'il avait aimé, et qu'il aimerait même dans la mort....

Sa tête retomba au sol, les pulsations ralentit de son coeur cognait en écho dans son crâne, il écoutait, fasciné, le moment ou il cesserait de battre et l'après qu'il ne voulait pas voir....
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptySam 10 Sep - 1:06

La panthère ouvrit un oeil. Qu'est-ce que c'était que ce vacarme ? Ce hurlement qui venait troubler son repos ? Elle commença par se retourner sur sa branche, blottissant sa tête contre ses pattes. Elle referma les yeux. Mais la curiosité se fit la plus forte et elle se leva en soupirant. Elle voulait connaître la raison de ce trouble.
Elle sauta au bas de sa branche, souplement et en silence et se mit à l'affût. Le cri semblait venir du lac. Elle fit jouer ses muscles puissants et partit en trombe, en grands bonds majestueux en direction du bruit. Sa foulée était précise et silencieuse. Mais près de l'eau tout semblait paisible ; les oiseaux avaient recommencé à chanter. Elle prit le temps de laper l'eau, se désaltérant silencieusement après sa petite course. Celle-ci l'avait mis en appétit : il allait falloir qu'elle se restaure un peu.

Soudain, une masse blanche, incongrue dans cette jungle toute de vert vêtue, attira son attention. Elle s'approche avec circonspection, mais l'objet ne bougeait pas. Elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un animal qu'elle ne connaissait absolument pas. Sa curiosité la poussa à le toucher du museau mais elle n'obtient aucune réaction. Elle fit le tour de la bête, observant sa forme étrange. Mais que venait faire cet animal dans son domaine à elle ? S'il avait été vivant, elle se serait sûrement défendue à mort pour défendre son territoire ! Mais là, il était bel et bien mort et cela n'avait plus grand importance. Elle le poussa une dernière fois du museau mais n'obtenant toujours aucune réaction, elle commença à s'éloigner.

Au bout de quelques mètres, elle se demanda si la bête ne ferait pas un bon repas. L'idée lui était venue insidieusement, comme si quelqu'un la lui avait suggérée, mais elle trouvait l'idée plutôt bonne. Elle tourna sa tête vers lui et l'observa un instant. Mais l'instinct repris le dessus et elle trouva l'idée totalement saugrenue : elle n'était pas un charognard ! Elle souffla bruyamment par les naseaux car l'idée lui répugnait au plus haut point. Comment avait-elle même pu l'effleurer ? Elle laisserait cette carcasse aux vautours et se contenterait d'aller à la chasse. Quel plus grand plaisir que celui de poursuivre sa proie, de lui sauter dessus et de l'achever d'un coup de croc avant de s'en régaler ?

Elle reprit sa marche quand ses naseaux frémirent. Elle s'arrêta de nouveau, intriguée. Elle sentait quelque chose que son formidable odorat n'arrivait pas à identifier. C'était à la fois une odeur qu'elle connaissait et en même temps, quelque chose qu'elle n'avait jamais senti ici... Comme si elle associait cette odeur à un autre endroit. Un autre endroit ? Pourtant, elle avait toujours vécu ici !
Maintenant la faim la tenaillait. Elle n'avait jamais eu aussi faim. Elle avait l'impression qu'une patte lui comprimait l'estomac, tellement elle avait faim. Elle voulait aller chasser, et vite ! Pourtant, elle était partagée... Cette odeur l'intriguait tellement. Elle hésita quelques secondes et finalement, la curiosité l'emporta. Elle partit en direction de l'odeur qui l'intriguait et se rendit compte qu'elle repartait sur ses pas. Son odorat lui fit refaire le chemin qu'elle venait de parcourir et elle se retrouva planter devant l'animal qu'elle venait de quitter. Elle l'observa en fronçant les sourcils. Si une autre panthère avait pu la voir en cet instant, elle aurait éclaté de rire, tellement la tête qu'elle faisait était comique. Éclater de rire ? La panthère regarda de tous les côtés, en proie à une grande confusion...

Que voulait dire « éclater de rire » ? Elle se voyait en train de froncer les sourcils, mais pas comme son reflet le lui suggérait dans le lac... Superposé à son visage de panthère, elle voyait des yeux ronds, verts et brillants. Son poil était très long, noir comme elle, mais ondulé. Elle avait une sorte de proéminence sur le devant, mais bien moins longue que la sienne... et ses oreilles étaient sur le côté... Qu'était donc cette créature ?
La panthère s'ébroua pour chasser cette image dérangeante, qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Elle renifla un grand coup et l'odeur qui l'intriguait submergea ses sens. Elle était tout près ! Se fiant à ses sens exacerbés, elle comprit qu'elle venait de l'animal qui reposait à terre devant elle. Elle s'allongea à ses côtés, refusant d'écouter la faim qui la tenaillait et voulait l'éloigner à tout prix. Elle voulait comprendre. Trop de choses depuis quelques minutes lui semblaient inexplicables : son estomac attendrait bien quelques instants.

Elle emplissait ses naseaux de cette odeur à la fois étrange et familière. Doucement, elle rampa vers le corps et colla son museau contre la fourrure blanche. L'odeur était bien trop agréable. Plus que celle des proies qu'elle chassait, des fleurs qui envahissaient cet endroit, des feuilles trempées par l'orage qui éclatait souvent le soir... Elle n'était pas dans son arbre, et pourtant, elle se sentait bien près de cet animal... Elle posa sa patte sur la bête et sentit la douceur de sa fourrure. Elle ne bougea plus... Un souvenir affleurait sa mémoire, mais quelque chose l'empêchait de le faire revenir en surface. Elle lutta pour l'attraper mais rien n'y fit. Une force intense voulait l'obliger à se lever et à faire demi-tour. Elle s'arcbouta sur ses quatre pattes et refusa de bouger d'un poil. Il se passait quelque chose d'anormal. Son petit paradis n'était pas si parfait que cela...

Elle respirait à plein poumons cette odeur qu'elle aimait par-dessus tout. Elle luttait de tout son être pour tenter de comprendre pourquoi il ne fallait pas qu'elle quitte cette plage et ce corps sans vie. Elle tournait la tête de gauche à droite pour tenter de voir qui l'empêchait de penser de façon cohérente. Pour finir, après quelques instants de lutte acharnée contre elle-même, elle se jeta sur l'animal, se plaquant tout contre lui, humant encore et toujours son odeur. Soudain, une brûlure intense au niveau de son cou lui arracha un hurlement de douleur.

Elle secoua sa tête dans tous les sens, roulant sur elle-même pour tenter d'arracher ce qui lui faisait mal à ce point. Luttant contre une douleur sans nom, elle vit son reflet dans le lac : autour de son cou de panthère, luisait une boule rouge comme un rubis. Un éclair de lucidité traversa l'esprit confus de la panthère : elle avait déjà porté ce bijou...
Un bijou ? Autour de son cou ? Pourquoi aurait-elle porté un bijou ? Et qu'est-ce que c'était un bijou ? Elle se sentait de plus en plus confuse... La douleur augmenta. Elle tenta d'agripper le corps blanc qui était à ses côtés. Quand elle posa les pattes sur lui, la lumière se fit. Un voile se déchira dans son esprit à mesure que la douleur à son cou s'intensifiait.

Un loup ! C'était un loup blanc, un loup des zones polaires... Que faisait-il dans sa jungle tropicale ? Sa jungle ? Mais elle ne vivait pas dans une jungle... Elle vivait dans un manoir perdu au milieu de la forêt... Un manoir ? Une panthère vivant dans un manoir... Quelque chose n'allait pas ! Elle poussa un rugissement assourdissant, furieuse. Autour d'elle, la jungle se tût. Pas un oiseau ne chanta, pas un animal ne bougea devant la colère de la panthère. D'instinct, elle sut qu'elle devait protéger son loup. Elle se plaça au-dessus de lui et surveilla les alentours. Quiconque approcherait aurait affaire à elle. Quelqu'un en voulait à son loup... SON loup ?

SON loup !!! La mémoire lui revint en bloc... Elle n'était pas une panthère, elle était Tifni, la druidesse, une humaine brune au service de Zelandra. Elle ne vivait pas dans une jungle mais dans une forêt tempérée, dans un manoir réservé aux humains et elle avait le pouvoir druidique de se transformer en panthère... Et le loup à ses pattes était le loup-homme qu'elle aimait plus que sa vie même... Ils étaient pourchassés par un dieu malfaisant... et tout ceci, autour d'elle, était sûrement un de ses mauvais coups... Le bijou qu'elle portait autour du cou était un cadeau de Dobermann, une pierre de larme qu'il lui avait offert à leur première rencontre, et qui avait renforcé leur lien, unissant leur sort à tout jamais.

Elle soupira de soulagement... Elle savait ce qui clochait. Elle attendait l'attaque de ce dieu maudit qui les pourchassait. Mais celle-ci ne venait pas. Elle se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Pourquoi son loup ne bougeait-il pas ? Elle venait de comprendre qu'elle était une nouvelle fois dans un rêve. Le loup était-il réel ou pas ?
Elle le regarda intensément et réalisa que le loup des neiges n'était pas à sa place dans la jungle et que c'était sa présence qui avait fait capoté son rêve. Donc il était bien réel. Elle lui donna un coup de langue et le trouva froid... Froid comme jamais, froid de l'intérieur, comme s'il était... mort ! Elle hurla vers le ciel :

- Dob !

Mais le loup ne bougeait pas. Sans se rendre compte qu'elle reprenait prise sur son rêve, obnubilée par l'homme qu'elle aimait, elle reprit forme humaine. Elle se jeta sur lui et tout autour d'elle se brouilla. Elle avait repris possession de son esprit et hurlait après lui, lui criant dessus :

- Dob ! Réveille-toi ! Tu n'as pas le droit de me quitter ! Je t'interdis de partir sans moi ! Je refuse que tu ailles où que ce soit sans moi... Tu ne peux pas me faire ça ! Je t'aime ! Dob ! Reviens à toi ! Je ne veux pas que tu meures... Sinon je vais te chercher, où que tu sois ! Tu m'entends, je te l'interdis !

Tout s'estompa autour d'elle sans qu'elle ne s'en rende compte. La jungle disparut et elle se retrouva dans leur chambre, à l'auberge. Un froid glacial envahissait l'espace : la fenêtre était ouverte, mais cela n'expliquait pas le froid qui régnait ici. Aurora était sur le bord de la fenêtre. Tifni était au-dessus de Dob, qui était nu dans cette température glaciale. La druidesse n'avait jamais senti quelqu'un d'aussi froid.

- Je suis désolé, Dame Tifni... Mais nous n'arrivions pas à vous ramener. Il a tenu à aller vous chercher. J'ai soufflé le vent du Nord sur lui... mais...

Même Aurora ne semblait pas savoir où il en était. Tifni évalua la situation. Elle jeta les couvertures sur Doberman, courut vers la fenêtre en faisant un grand geste pour faire décoller Aurora, ferma la fenêtre d'un coup sec. Elle fit repartir le feu dans la cheminée plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle avait l'impression que le monde autour d'elle marchait au ralenti, ou qu'elle était si rapide que tout le reste lui semblait lent.
En moins de quelques secondes, le feu était reparti dans la cheminée et elle était de retour vers le lit. Elle se déshabilla malgré le froid qui régnait encore dans la pièce, se jeta sous les couvertures et se colla contre Dob. Aussitôt, elle fut gelée par sa température extérieure. Elle se colla contre lui, tentant de lui transmettre toute la chaleur qu'elle avait en elle. Elle frotta ses membres énergiquement, pour faire circuler le sang qui semblait l'avoir quitter. Dans le même temps, elle commença un incantation. Psalmodiant sans s'arrêter, elle fit appel à l'élémental de feu. Rien de plus facile, avec le feu de cheminée qui brûlait à ses côtés. Le feu gagna en intensité, comme habité par l'entité du feu. Le corps de Tifni se réchauffa instantanément, dégageant une chaleur intense. Elle sentit son propre sang commencer à bouillir dans ses veines et se répandre partout dans son corps. Sa température augmenta de façon vertigineuse. La druidesse commença à avoir la sensation d'avoir de la fièvre mais elle n'arrêta pas l'incantation. Sa température corporelle augmenta encore jusqu'au point où, si elle montait encore, elle perdrait probablement connaissance et délirerait de fièvre. À cet instant, elle arrêta l'incantation. Son corps était brûlant et la chaleur se transmettait petit à petit au loup. Leur deux corps enlacés sous la couverture semblaient lutter l'un contre l'autre, l'un attirant vers le froid pendant que l'autre glissait vers le chaud.

Mais le vent du Nord avait cessé d'apporter le froid alors que le corps de Tifni bouillait. Sa chaleur se transmettait petit à petit à Dob, le réchauffant, lui insufflant doucement mais régulièrement la chaleur dont il avait besoin pour survivre. Tifni n'avait pas cessé de bouger, de frotter ses mains, ses bras et son torse contre Dob, pour lui transmettre toute la chaleur dont elle était capable. Elle ne cessa même pas quand elle sentit son souffle repartir, son coeur battre de nouveau dans sa poitrine... Ses membres avaient perdu leur rigidité cadavérique. Sa peau avait reprit une couleur normal. Et son corps se réchauffait à son contact. Elle ne lâcha prise qu'au moment où Dob ouvrit les yeux, la vit et referma ses bras sur elle. En pleurant, elle s'effondra sur lui, continuant à lui dispenser la chaleur de son corps brûlant, épuisée par cette lutte acharnée qu'elle venait de mener.
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MessageSujet: Re: Le message   Le message EmptyMar 11 Oct - 13:14

Dob ouvrit les yeux lentement. Il avait l'impression de s'être fait heurté par un régiment de sangliers fou tellement sa tête cognait dure. Tifni était collé contre lui, pleurant, et il mit un certain temps avant de comprendre tout ce qui se passait. La voix de sa femme l'avait réveillé et la panique dont elle était teintée le ramena violemment à ses souvenirs. Le rêve, Tifni perdu et prisonnière par la faute du maudit dieu, et la plage...Et le froid...Tellement percutant, tellement saisissant qu'il en avait perdu conscience et s'était écroulé sur la plage de sable blanc...

Il regarda sa druidesse qui avait les yeux plein d'eau et qui le cajolait, et lui fit un petit sourire timide. Elle vint poser ses lèvres sur sa joue, et il la serra un peu plus contre lui.

-J'ai réussi cette fois Tifni? Je t'ai ramené? Je...J'ai froid...Mais il n'y avait pas d'autre moyens...Tu ne m'en veux pas? Je ne savais pas quoi faire...Tu avais l'air si bien, et Ombelle m'a fait remarquer que tu souriais...Tu ne te réveillais pas!


Elle lui plaça un doigt sur la bouche pour le faire taire, et posa sa tête sur son épaule. Dob obeit sans poser de questions, il était épuisé lui aussi. Le corps de sa femme était chaud, et le siens commença à se réchauffer. Les picotements qui lui engourdissait les membres commençaient à s'estomper
graduellement, et il referma ses yeux et se contenta de savourer l'instant. Un petit toc toc timide lui fit réouvrir les yeux, et Tifni se leva pour ouvrir la porte. Ombelle était là, timide d'avoir cogner, mais lorsqu'elle aperçue la druidesse, un grand yé!!! se fit entendre et elle sauta dans les bras de Tifni.

-Tu m'as manqué Tifni!! Tu dormais trop fort!! Mais Loup a été te voir dans ton rêve et il t'as dit que je m'ennuyait, n'est-ce pas? Il t'as dit non? Et tu es revenue!! Je suis trop contente!!!

Elle serra très fort le cou de la druidesse qui fit une grimace en retour. Elle fit sourire Dob un instant, mais une quinte de toux le frappa violemment, et il n'eu d'autre choix que de se recroquevillé sur lui même en se tenant les côtes, toussant dans les couvertures pour ne pas que ça paraisse trop. Ses poumons prirent feu et il lui fallu une longue minute avant de reprendre son souffle, les yeux plein d'eau.

Tifni s'approcha avec son paquet, et se coucha près de lui. Ombelle s'allongea à sa droite, et resta collé le plus possible.

-J'ai cru que je t'avais perdu...Ton rêve, tout semblait parfait, et tu....

Il passa une main sur sa joue....

-Tu ne te souvenais pas de moi...Pendant un instant, j'avais l'impression que tu allais me tuer, sur la plage, et j'avais des voix qui me paralysaient, dans ma tête, elles me disaient que tu m'en voulais de t'avoir laisser là, d'avoir échouer une fois de plus, d'avoir abandonné Ombelle ici et toi là-bas, que j'étais perdu entre deux monde, et que tu allais me tuer parce que je ne méritais que cela...J'ai vu tes crocs se refermer sur moi maintes et maintes fois, je t'ai vu me déchiqueter en morceau et te régaler...Je refusait tout cela, j'étais certain que ce n'était pas vrai, mais j'avais tellement mal...Pendant un bon moment, j'étais perdu...J'avais froid, et je me suis dit qu'en fin de compte, j'avais perdu le combat, mais que j'étais allez jusqu'au bout, comme je te l'avais promis...Je me suis dit que je pouvais mourir en paix...

-Je te l'interdis mon loup...Tu ne vas nul part sans moi, même dans la mort, tu m'entends?

-Oui Tifni...Mais c'était tellement...Réel...Il faut rejoindre les mines bientôt, ce putain de dieu commence à prendre des moyens hors du commun pour nous nuire...

-Ho!! Tifni!! Loup, il a dit un gros mot! Il ne faut pas dire ce mot, n'est-ce pas?

Tifni lui ébouriffa les cheveux, et la petite rit pendant un moment, réchauffant le coeur du loup. Il savait qu'il n'était pas mort, et que dans la réalité il était revenue. Il bougea ses jambes, elles répondaient, il essaya de bouger le reste de son corps, tout semblait en état de marche.

-Je vais essayer de bouger, mais tu peux faire sortir Ombelle le temps que je me vêtisse?

-Oui mon loup, pourtant tu es bien comme cela....

Elle lui jeta un regard coquin et sa petite moue trop mignonne, puis se leva et sortie avec Ombelle. Elle referma la porte non sans jeter un autre regard vers le loup, puis siffla en fermant la porte. Dob sourit,c'était bien sa druidesse adorée, il n'y avait pas de doutes possible. Il se leva avec peine, essaya d'étirer son corps et en souffrit grandement, mais réussi tout de même à se déplier.

Il ramassa son linge, l'enfila du mieux qu'il pu et manqua tomber à la renverse, s'accoudant au rebord de la fenêtre pour finir de remonter son pantalon. Un fracas lui fit faire un saut, et il vit Aurora battre des ailes devant la fenêtre, essayant d'ouvrir pour entrer.

Dob ouvrit, et une vague de froid le traversa tout de suite, le faisant frissonner. Aurora entra rapidement, et Dob referma la fenêtre aussitôt. Le harfang se posa sur la petite table de coin, et observa le Loup.

-Je ne me souvenais pas que tu étais capable de faire des rafales aussi froides mon ami...Tu m'as
congeler!


-Pardonnez moi Monseigneur, mais tel était votre désir...Je n'ai eu autre choix que de vous obéir, bien qu'à contrecoeur!

-Je ne t'en veux pas Aurora, ne t'inquiète pas, l'important, c'est que Tifni soit revenue. Mais disons que la prochaine fois, j'y penserai à deux fois avant! Tu as aquit du pouvoir à ce que j'ai bien pu sentir....

-Je ne possède que le pouvoir que Gaïa me donne Monseigneur, rien de plus, mais force m'est de
constater que cette fois, je me suis surpassé. Votre dame était en danger et l'urgence qui transparaissait dans votre voix m'y ont contraint...Par contre, je fut expédier dehors lors de votre réveil!

-Ha bon? Tifni t'a fait sortir?

-Disons qu'elle s'est réveiller et lorsqu'elle vous a vu frigorifier, elle a un peu paniqué, mais je ne lui en veux pas et je comprend parfaitement, n'ayez crainte Monseigneur. J'ai bien vite compris ce qu'elle voulait faire, et je dois vous avouez que j'en suis fort surpris, et réjouis aussi. Je lui suis reconnaissant pour vous avoir sauver la vie.

Dob regarda le harfang. Son totem parlait souvent avec sagesse, bien qu'il fut jeune encore. Il se trouva chanceux de l'avoir, et une idée lui passa par la tête. Il se pencha sur l'oiseau, et murmura quelque chose à son oreille. Le harfang cligna des yeux en signe de compréhension, puis Dob ouvrit la fenêtre et Aurora s'envola. Il referma aussitôt la fenêtre, se frotta les bras pour se réchauffer puis alla retrouver sa femme dans l'autre pièce.

-Loup!!!

Ombelle, la bouche pleine de miettes de pain, le sourire fendu jusqu'au oreille et les yeux pétillants, dégustait autant que la table et Tifni, assise a côté, souriante.

-Approche mon chéri, viens manger et reprendre des forces!


Dob en fut ravi.
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